l’a rt autochthone; rien n ’au ra it pu sauver de l’oubli.ou conserver les procédés, les ressources
e t les traditions de l’a rt disparu.
Ce n ’est pas qu ’un seul édifice de cette p ériode, puisse servir de point d’appui à notre
assertion (puisque la haine, e t la dévastation qui en fut la conséquence fatale, ne laissa
rien subsister de ce qui provenait de la race des pasteurs après son expulsiop) ; mais
les monuments que les Égyptiens ont élevés, aussitôt qii’ils fn ren t, une seconde fois, en
possession de leu r autonomie, prouvent c lairement, qu’ils avaient dû perfectionner leur
a rch ite ctu re suivant leu r génie n a tu re l, p endant le séjour des premiers envahisseurs.
Il est facile de comprendre, après cela, que si to u t ce qui tie n t à la vie journalière,
le culte, la langue, les moeurs enfin, p u t se m a in ten ir un aussi long temps sous une
domination étrangère, l’archite cture qui exige de ceux qui s’y adonnent une étude et
une p ratique constante des monuments à élever, serait nécessairement tombée dans
l’oubli le plus complet du jo u r où elle n ’a u ra it plus été tolérée, par les vainqueurs
pour servir à édifier e t à o rn e r les demeures et pour contribuer à l’entretien des temples
des anciens dieux : D’où nous osons conclure que les pasteurs su b iren t l’influence
inévitable de la civilisation égyptienne, et que leu r domination ne fu t pas, à beaucoup
près, aussi dévastatrice qu.e celle des Perses. Que n ’a-t-il pas fallu d’efforts pour que la
civilisai! on romaine tombât sous les coups des b arbares? il a fallu qu ’elle fû t balayée,
vingt fois, p a r des hordes envahissantes passant, repassant e t se chassant, pendant près
de trois cents ans, su r u n sol dévasté 1
En résumant tout ce que nous venons de dire su r les monuments des Égyptiens,
leurs temples, leurs palais, les pyramides et les tombeaux hypogéens, on peut reconna
ître que leu r architecture se divise en deux parties bien distinctes, selon qn’ellp s’est
trouvée en rapport é tro it avec le principe de la destinée sociale ou avec le principe
de la destinée future de l’homme; en effet chacune de ces a rchitectures avait son
style pa rticu lie r : l’une, assise sous la voûte azurée et animée du firmament, s’associait
aux formes de la n a tu re organique et en re ch erch a it l’imitation dans l’ensemble
et dans les d é ta ils; elle bâtissait de vastes é d if ia » contenant les grandes
salles hautes et aérées, qu ’entouraient des colonnades précédées de cours et d’avenues,
en un mot, offrant un e c arriè re illimitée aux conceptions du génie le plus
vaste; l’autre, attirée vers les profondeurs, où l’homme devait re to u rn e r avec le
sentiment de l’étendue de sa destinée immortelle, se renfe rma it dans ces excavations
où le corps devait a ttendre en paix les successives transformations de son être ;
Restreinte dans ses moyens d’action, elle se trouva forcée d ’imiter, même dans les
constructions funéraires qu ’elle avait à édifier à la surface du sol, le silence et l’obscurité
des hypogées : Aussi éleva-t-elle avec des pierres énormes de longues et sombres
êfifilâilëÿdè cduibirs e t de S aifejftpfelle couvrait de plaîoiids monolithes? e t employa-
t-ellé, dé préférence, lé s ornements linéaires : AinSfdés pyramides, ces hypogées déme-
jg r è s , »¡'auraient été, ën réalité, dans leu r lia s se gigantesque, q u 'u n e imitation des
I f e a ta g n e s naturëllës, dans lesquelles, à l’in sta r des excavations rhükëüses, se trouvaient
pràtïqüês fié longues galëfibl, des p u i i f fet des f eM d è s ’Wleiv dépourvus, comme
celles-ci, de Üüit'e esptSb d ’orneiiiëhts.
Par exeeptiuu, les hypogées Ses 'rois n ’admo.tlaient q u ’une seule de ces kiànifësta-
tions artistiques : Ën effet, toute décoration: architecturale ëii é ta it sévèrement e t rigoureusement
h a n n i!, parce que Ces hypKgees, à la différence des àùtres, é taient uniquem
en t affectés au. culte.
■ Ces deux architectures, progressant siiii'iilUuièiîi'ëiit avéb la hivilisàtibn, atteignire
n t 1 » d é t o n J i le 1®& cOinpimBétir épdiÎhuissemeiMe plife'merveilleux,
S-ouS le s pharâOiîs d e sx v itfe t dynasties; mais elles conservèrent, fidèlement, jusque
dfihs la dêcadenëë, la ligne-de démareatioii qui les avait séparées dès lé principe : c est
ce qui explique p'ourquOi, dans les monuments qui présentent une double destination,
eu qui offrent le rapprochement de CéS deux parties constitutives de 1 a rt égyptien,
eilës y é taient tbuj'O'ürS mO'tiv'éëS p“à r une double distribution, qui né p e rm e tta it pas de
les Hfnfôndre e t d ’ignorër f î i ë doublé .ftsiiiiatiOii Noüs g trouvons u n exemple
dàÜS les .hypd'gétS de Beni-HaPri, ‘t t , toute là partie hccnpée, ta n t par l’arChiteeture
dêborativé qü e p a r la p e in tu re de's B i b s de la vie priitiè ou publique du défunt, foi-
mait une chapèlbï Ibmmèmoràtivë SèdiiS à la mémoire du mort, et Ouverte, sinon à
to u t venai®,:au moitié à toüte sa 'famille ; tan d is que la seconde p a rtie , mystérieuse
comme le trépas l u i - # m e , é ta it in te rd ite à tOM h fc è s profane e t fermée à tous les
regards : Kilo tic f ouvrait pltis que pour recevoir un noiivoaü ëërcucil.
IN FLU EN C E E X E R C É E PA R L ’ A R C 1 Î IT .E (® |R E -PRIMITIVE EN BO IS .
Nous avons dit qu’en Êgypte, dès les temps lés plus reculés, on construisit, d aboid
en bois e fS i b r i b e s c u ite s a u soleil, -et que le s ’ constructions en p ie rre s in sp irè ren t,
sans àiiCiin doute aë ces deux éléments,,
Ndïiiïiië pouvons nous dispenser, en conséquence, d’expliquer les différentes
phases du phénomène d’où clSdëvëloppeihent a u ra it tiré son origine, et à 1 influence
• duquel serait due la création de presque to u b le s principes d’a rt a rch ite ctu ral dont lés
autres’ peuples s e r r a i e n t j,ërvis depuis : On pourra, aiBsi, se re n d re compte plus
facilement, de l’ordre successif dans lëifhii les différents matériaux fu ren t employés,
et reconnaître quels fu ren t les élêmèfts transposés d’un genre de construction à l’autre.