Les artistes égyptiens eux n ’avaient aucun égard à la loi d’un ité : voyons la
composition d’une grande scène ; toutes les parties en é taient sacrifiées à la principale
figure, au pharaon seul, dont les dimensions colossales devaient dominer to u t'le reste,
qui n ’était plus qu’u n accessoire ; et Si parfois quelque autre figure y paraît également
importante, c’est celle du Dieu, ou celle de quelque personnage, qui se lia it intimement
à l’action du héros principal.
Quant à la perspective, ce que nous-avons d it de là composition des bas-reliefs
montre combien peu elle paraissait nécessaire dans les. sujets religieux ou
h is to riq u e s : si dans les peintures des hypogées, où une plus grande licence était
tolérée dans la représentation :des- sujets relatifs à; la vie privée (aux moeurs et
coutumes, aux usages du peuplé), quelques tentatives de perspective dans la position
des figures sont. à. remarquer, ces-essais sont des p lu s imparfaits; tarit le style
conventionnel, en vigueur, toujours préféré, et ayant a c q u ii la force de l’habitude,
offrit une résistance invincible.
Nous pouvons c ite r, à l’appui de ces assertions, les scènes de bataillej sculptées
su r les murs des temples de Thèbes : dans ces quelques tableaux, qui représentent le
monarque poursuivant l’ennemi, menaçant, avec sa harpé ou cimeterre, un chef à;demi
renversé, ou décochant ses flèches au milieu de f i m êlée, pendant que les chevaux précipitent
son char su r les corps renversés des morts et des mourants : la démonstration
est complète.
Toutes ces figures sont dessinées avec beaucoup de s entiment; et la position
des bras y donne bien l’idée parfaite de l ’action que l’a rtiste a vouiii exprimer ;
mais les mêmes imperfections de Style, le même manque de vérité s’y font remarquer;
on voit bien une action; mais on n ’y sent pas s’agiter la vie, dans les tra its , non plus
que l’expression de là passion ; il n ’y a q u ’une figure mécaniquement variée dans
le mouvement; et, quelle que soit la position qu ’ôn lui donne, le point de vü'e-s’y
trouve toujours le même, reproduisant constamment, avec le même flegme identique,
u n profil du corps' humain associé à l’anomalie inévitable des épaulés vues de face.'
En u n mot, un e pareille scène est une description plutôt qu ’u n tableau.
De nombreux e ssa is, tentés p a r certains artistes égyptiens, e t dans lesquels ils
ont cherché, à différentes époques, à apporter plus d’un ité et de n aturel dans la
partie supérieure du corps humain (sans y r é u s s ir , malheureusement, d’une
manière acceptable), prouvent que de louables efforts avaient voMd rectifier êétte
anomalie. Ne furent-ils pas repoussés avec indignation?
Si de là nous suivons les travaux des artistes de l’antiquë-Égypte,' dans 6«;
représentation des animaux, nous reconnaîtrons, encore, que bien qu ’ils ne Rabaissent
pas .avoir...é;téi.resti:eiKts, dans çê,'genre, au même;,style rigide, et que cette lib e rté
explique leurs, nombreuses représentations d’animaux de toutes sortes; et même
d’oiseaux, à l’état naturel, que 'l ’on rencontre, .fort souvenli;reproduits su r le tissu
des étoffes (oiseaux dont le modèle, ci-joint, que nous avons ;copié fidèlement, permet
d’apprécier le bigffir.endu)5;gme: M contractée qu’elle ..était dès leurs
premiers pas dansifa .pratique d e ^ e u r . art, ÿpppêcha leu r génie à k s ’émanciper
complètement. '
Aussi s’y: r e lro u S t-o n en face d e ;la même union de p a rtie ÿ p o u r former un
tout, de la même préférence pour le profil, .enfin de la même ro id eù r d action que
dans le s.,rc|résent|tio.ns-M utnaines.. Us o n | rarement dessiné dw fà c é ( la tê te des
„niminiv non plus (pie celle, des hommes ; .et q»and.il|4Qpt essayê'de le ifaire, ils | | sont
toujours montrés p a r trop, symétriques, ils sont restés, ,e.n conséquence,, fort au-dessous
de la beauté de l e u r s . profils. :
On. n e peut méconnaître, néanmoins,;.,: q u ’en général le caractère et la forme.
de,s, animaux furent.admirablemenlipendus par. euxgjj’est surtout dans les. scènes dé
chasses, .peintes dans les hypogées, qu’on est sauvent frappé de la,ne. qui se fait sentir,
et qui anime ,1a. p lupa rt de leurs animaux sauvages ; les. détails sont d’u n e exactitude
complète:; quelquefois : au point de: donner satisfaction même à u n naturaliste.
En résumé, chez les anciens Égyptiens, on ne .yecdnmiit que deux phases ou
grandes époques artistiques, qui^wwespondent, à n ’eji :pgs douter, à deux mamfes-.
Rations sücee^ives de: leu r .civilisation; la première époque nous m o n tr e .le dessin
cherchant à être, avant tout, l'expression de la,personnalité.humaine; aussi n avons-
nous à-Séproduire, venant d’dite,.que'des. scènes de la vie civile e t ru ra le , o u 'd e s
portraits ; .parce que le .¡.cité, humain de l’a rt domipe.,: alors, ,1e côté divin.: pendant