les noms des dieux‘Osiris et Anubis, dans les autres, à côté des noms, nous .voyons partout
les images. Serait-ce donc que;dans l’ancien royaume l’élément prédominant de
la-religion égyptienne ne consistait que dans le .culte des ancêtres;.au lieu .de l’autre
élément, celui re la tif aux dieux, parce que celui-ci aura it été, dès son origine, ¡considéré1
comme trop transceiidantal, pour qu^on eût admis des représentations de ces dieux?
Sans répondre à cette question,'encore insoluble, nous pouvons affirmer qu.e le
développement de l'a rch ite c tu re fu n é ra ire a précédé celui.des temples ; et, en outre,
que la première é ta it souterraine, tandis que la dernière était obligée d;être u n e .a rc h itecture
libre, c’est-à-dire à la-surface du sol. C’est pour cela , que la ¡ disposition de la
façade principale des temples se remarque déjà dans les façades à pylône des plus anciens
tombeaux ; ces mêmès pylônes n ’étant, en résumé, que la face d’une pyramide tronquée.
Aussi n ’est--ce pas su r l’architecture seule qu’on fit fond pour faire valoir l’extérie
u r, soit des tombeaux, soit des temples : elle y fût restée muette. C’est; à la sculpture
et à la p e in tu re qu ’on s’adressa p our rem p lir les surfaces dans les temples, qui étaient,
pour la plupart, trop gigantesques pour pouvoir exciter, par leurs masses architectu-
•rales, au tre chose que de l ’ébahissement.
Ce caractère du mystique augmentait encore par suite de l’absence de portiques
extérieurs (le peu de portiques conservés, en effet, sont d ’une époque, relativement
ré c e n te ),'q u i comme en Grèce invitassent ;.à. y e n tre r: c’est pour, cela que
les allées de sphinx et de béliers devinrent importantes pour conduire de loin à la
•porte principale, par laquelle on pén étra it d’abord dans la salle hypostyle,.si sombre
ou si peu éclairée,^ puis au sanctuaire, qui présentait, un aspect; encore plus mystérieux
tan t p a r son obscurité, que par son éloignement.
C’est p ourtant à cet in té rieù r, peu éclairé dans li s temples, (et to u t à fait
dépourvu de lumière, dans les tombeaux) que les Égyptiens ont réservé, ont restreint
le luxe de leurs formes architecturales ; c’est par lui que l ’ordonnance des bâtiments
a revêtu le caractère d ’un e architecture de l’in té rieu r.
C’est, en effet, dans l’in té rie u r des tombeaux et des temples qu’on trouve , le luxe,
l’apogée de l’art, la colonne. C’est, aussi, parce que l’architecture libre, de l’Égypte dérive
de l’architecture souterraine, e t que, d ’après les idées su r la continuation de la vie
après la mort, c’est l'in té r ie u r du tombeau qui l’emporte su r l’extérieur, qu ’ils ont
accumulé là tout ce que l’a rt pouvait p roduire. Mais un fait étrange est à noter : tandis
qu ’on ren co n tre ' cette richesse de décoration dans les tombeaux de particuliers qui
vivaient à l’époque des premières dynasties, les pyramides d e s . souverains contempora
in s sont entiè rem ent dépourvues d’ornements et de représentations; il n ’y a .q u e les
hypogées des pharaons du nouvel empire qui é talent .de nombreuses représentations
d’offrandes à toutes .les divinités, en même temps qu’une -langue série d images
et d’in s c rip tio n s , relatives à la vie future.
t u autre caractère de ¡’architecture égyptienne, (sa tendance ascendante, sa prédi-
le c S o nM ïo n aime mieux, p our la h a u te u r j^ s p s pa ra ît avoir trouvé -aussi son modèle
dans ,les pyraïhi'des : remarquons. què;Çe|te tendance, abandonnée; depuis.par les Grecs,
qu’e /d an s l’ère chrétienne avé»4 e s,d fl«S iet..p lu s.en co re -avejl les tours des
architectures romane et ogivale. Dans,les doubles. tours dés c a t h é d r a l e s ^ reproduisit
la.façade, égyptienne à- d ouble pylône.; mais aucune deâfios tours n ’a tte in t la hauteur
de la pyramide de Chéops.'- > ' . f’ .iu kî , Kw
Enfin," on a attribué uns dernier, caractère à la- pyramide ; lequel aurait, égale-
E t . exereé une,véritable i n f l u e n c ë | u r » r c h if e e tu r e égyptiennèilsavoir : le caractère
symbolique. Quoique nous pensions, pour ce qui n oua regarde, q u e * rôle de. symboliser
était ; déyâlÿi - chez 3fts- Égyptiens, plutôt à la « l p t u r e | f a j a p e in tu re ; nous n ’en
ÿ m W é s p a s .m o in s t à f e d e constater que les obélisquesÉjcette fo rm e 'in te rm éd ia ire
en tre celles ,d u pilier,", et de jUs-pyramide, et donjepn a des exemples dès la x ii dy-
n a ® iParaissent;:i « | e on l’a dit, j ^ o i r . é g .c ré é s ; .e n imitation des rayons, du
soleil; mais, en général, il n » qu’un trè s -p e ti|g om b re .d é& » d re s ,c ré a tio n s archi-
tecturaiésfauxquelles ifin pourrait donner un e signification symbolique, due i l, influence
de la pyramide; en a ^m e tta n i^ ffitè fo is , que.* ^ s ig n if ic a tio n de celles-ci
connue- symbole'.lut un e réalité. R a p p e la s , en te rm in an t, que la forme pyramidale
n ’apparait pas.seulement dans les pylônes et dans les murs en-talus ;,qu’elle se voit aussi
dans le plan générai qui, d’ordinaire, se ré tré c it, cil s’éloignant de la façade : en
outre, les, élévations nous Montrent u n décroissement analogue dans .lo/Sfiiis de la
lh a u te u rS le u r.s■ c o lo n n e s .'-le û iè s fïn u rs -ètanj .abaissés,,.au fu r e t.à mesure q u ils
sont plus é lS |n é s .de l’entrée, principale.- On en v o lt.d es exemples dans le. grand
.spéos d’Abocliek en Nubie,; et dans le temple de IChons à Karnak.
CONCLUSION.
, Ne; quittons, pas, cette partie de nos recherches sans lu i consacrer encore quel-
j u | |m o t s qui la .p réc is en t en q u e lq u e ,so rte ; car, il ne faut pas se le dissimuler,
vouloir t r a i t e r ï fond de l’éta t de l’architecture ' chez: les anciens Égyptiens, c’est
élever la prétention, de résoudre un problème d’un e difficulté inouïe. Ces peuples,
,qn effet, ne/,songèrent qu%,,bâtir et à b â tir toujours, k x # point que la construction
d’un édifice, gigantesque faisait naître, immédiatement, en eux, l’idée d ’en ériger
u n plus gigantesque encore : il est même permis de supposer que, si la fortune