vert et de bleu. Je n’ai jamais rencontré cet ornement que sur des vases faisant partie du trésor
de Ramsès IX.
Les deux vases n°* 5 et 6 sont des seaux destinés à l’eau lustrale et fréquemment représentés
dans les temples à partir de la x v ii i0 dynastie.
Tous ces vases, faits probablement d’or ciselé et cloisonné de lapis-lazuli, sont tirés du
tombeau d’Aïchesi.
F a u t e u il s du m o bilier d e R amsès III. — Nécropole de Thèbes.. — xx° d yn a stie .
S i é g e s . E - Nécropole de Thèbes. — x v i i i 0 e t xx° d ynasties.
La nécessité de s’asseoir a donné naissance, chez tous les peuples, à divers meubles dont
les lignes roides ou les formes gracieuses révèlent, assez complètement, leur degré de civilisation.
Le fauteuil que l’on a prétendu être, par excellence, le meuble de l’Occident, est très-ancien en
Orient et surtout en Égypte, où la coutume de s’asseoir accroupi et les jambes croisées n’était
en usage que pour les subalternes. L’honneur du fauteuil appartenait aux princes du sang :
il était donc une marque de distinction pour les grands personnages.
Les sièges ont suivi, en Égypte comme partout ailleurs, les exigences du besoin et les
caprices de la mode. Aux sièges carrés et massifs représentés dans les monuments des premières
dynasties, et qui s’étendent souvent en largeur de façon à recevoir deux personnes, ont succédé
peu à peu des meubles plus élégants et plus confortables. La chaise reçut un dossier et dés
accoudoirs, et, par suite, elle devint un véritable fauteuil revêtu de riches étoffes, tel enfin qu’on
le voit au commencement de la xvtii0 dynastie, époque à laquelle on remarque aussi des pliants
aux contours arrondis et aussi commodes que les nôtres ; ma planche de différents sjéges
des xvui et xxe dynasties m’a paru suffisante pour l’expliquer.
On plaçait souvent les chaises et les fauteuils sur un brancard que portaient des prêtres ou
des officiers, autour desquels se rangeaient les principaux personnages; c’est dans cette espèce
de litière, véritable chaise à porteurs, que les pharaons se rendaient au temple en grande
cérémonie ; le palanquin n’était pas, non plus,; 'inconnu : on en voit, en usage, dès la
xiic dynastie.
Les chaises, les fauteuils et les tabourets représentés sur ces planches sont tirés d’une petite
salle du tombeau de Ramsès III, où l’on en voit cinq de ce genre, rangés à la file l’un de l’autre.
J’ai choisi les modèles les plus élégants, ceux dont la forme peut donner une idée exacte du
goût et du luxe de cette époque où l’art ne brillait déjà plus de tout son éclat. Ces fauteuils
sont très-élevés et des tabourets étaient nécessaires pour poser lès pieds ; ce qui ferait
supposer qu’ils servaient de trônes. Ces tabourets on marchepieds se voient, souvent, ornés, sur
la partie supérieure et sur les côtés, d’un groupe de captifs renversés et garrottés : cet usage
rappelle le verset du psalmiste : « Po n am inimicos tuos in scabellum pedum. n
Le n° 1 présente un siège soutenu par le symbole de la puissance et garni de tiges fleu-
ronnées.
Le n° 2 est orné de têtes de lion, des. cartouches du roi flanqués d’un épervier tenant, dans
ses serres, l’anneau symbole d’une longue période de siècles.
Le n° 3 offre la forme â’u « ; J i f t coaYe,t d’une ,peau d’animal et orné de deuX CapüfS
figures de captifs g— autour du symbole.
de la puissance;*' Z.1
P a lan q u in s . — Nécropole d e Thèbes. — xx° dyn a stie.
Ces 'deux palanquins^nt tirés des peintures qui décorent le tombeau d'Aichesi, grand prêtre
chargé des écritures f e t e m p I e d ’A m o n . spfè le règnedeKamsès IX. .
Les noms des personnages représentés ici s?nt effacés-, ils ne me parafent pas avoir été
ceux du pharaon, ré g n a n t||rs et de son épouse, '-inAiS plutôt ceux dAménophis I et
d’Ahmès-Nofreari,’ dont Ramsès IX prétendait descendre. I
J’ai été conduit à suivre cette opinion en voyant la série de figurines royales qu on remarque
près, de la splendide barr'd’Amon encensée par le pharaon, sur une des parois du tombeau
à’Aïchesit Dans un hypogéede Drah abou-Nagga, on v o i t lémême pharaon et Ahmès-Nofieau,
portés par dés prêtres dans des palanquins Semblables. ■ ■ ■
la reine contenait bien réellement une figure debout, vue | mi-
corps et non une figure agenouillée ço’mméon la voit dans.la planche de Lepsius, erreur que je
ne relève ciuè pour justifier mon dessin. ....... T l_ , .
Quant aux deux éperviers A tête humaine qu'on voit à l'angle supérieur du second palan qui ,
ils sont fortiMtêriorés'shr l’original. J’ai cru distinguer dans les vestiges qui restent tous les
éléments de deux têtes humaines; et bien que ces oiseaux androcéphales fussent le symbole
l’âme, j’ai mieux aimé suivre ces faib® indiquions, que ,d’y substituer des éperviers complets,,
symboles d’Horus, qui rentrent pourtant dans les attributions royales.
Tissus e t b r o d er ie s . — G ra n d eu r d!exécution.
Cette planche représenté des étoffes conservées dans les Wtrines égyptiennes du musée du
L o u v r e . Cependant toutes ces étoffes ne. sont pas égyptiennes : jerne su» laissé ■ ■
dessiner ces tissus sans y réfléchir tout d’abord ef un peu sur la foi du livret. 11 n y a réellement
d’égvlien que les deux morBaux d’étoffe bleue qui Ont dû provenir de tuniques ayant appar-
renu A des soldats étrangers au service des pharaons, et sur lesquelies ils étaient cousus.- fis
offrent bien tous les caractères des étoffes égyptiennes, qui sont toujours lisses ou A-côtes etsans
■autre ornement qu’une iègèrc broderie. Les vêtements dont on affublait les déesses étaient bien
dûadril®, maiSneme®feblent pq||avoir'étéiBlleméIlt'en ti9aSe;
Les morceaux d’étoffe quadrillés, coupés en bandé pour orner, tant bien que mal, les deux
tuniques, me paraissant plutôt provenir d’une étoffe de tenture semblable A celle qui recouvre
jes é l é g a n t s fauteuils dé TiAmsès lII, j’Ai fait doubler ce fragment pour lui restituer ;sa forme
première; et mieux faire ÇoÏBprendre ma pensée.
Quant aux autres: »rçettux, ils portent un cachet asiatique incontestable.