eû t préservé oes peuples du joug des Hyksos, des Persans, des Grecs e t des Romains,
on les a u ra it vu ra ser les montagnes de la Thêbaïde plutôt que de re ster à ne rien
produire.
On sait que c’est, surtout, dans les travaux» exigés par les monolithes» que les
Égyptiens o n t surpassé tous les autres peuplés de la terre» non-seulement dans les
proportions démesurées de leurs blocs» ou la dureté et la beauté de la matière
employée, mais encore p a r le nombre incroyable, on devrait dire, incalculable
des spécimens produits ; on pourra s’en faire une idée approximative» en consultant
les témoignages des écrivains anciens, (de Pline, entre autre s), qui racontent q u ’il
existait dans la seule ville de Rome, de son temps, réservées aux usages du bain,
plus de qu a tre mille cuvés, d’une seule pierre, qui toutes avaient été des sarcophages
qu ’on avait recueillis dans la Thébaïde.
Ils aimaient, aussi, à construire des murailles d’un e épaisseur prodigieuse, dont
les moindres excédaient» ordinairement, vingt-quatre pieds; ou des colonnes dépassan
t tren te pieds de circonférence» mais s’il est quelque chose qui puisse se comparer
aux bâtiments considérables q u ’ils ont édifiés, en si grand nombre, à la surface
du sol, ce sont, précisément, les constructions exécutées, par eux, sous terre : ainsi
il a u ra it existé, d ’après des documents dignes de foi» au-dessous de la base des
pyramides de Memphis» des appartements qui communiquaient les uns avec les
autres, par ces rameaux auxquels les historiens ont donné le nom de syringes;
ainsi le te rra in, su r lequel avait son assise la ville dé Thèbes, a u ra it été tellement
excavé, dans toute son étendue, que les rameaux des cryptes passaient jusque
sous le lit du Nil.
Rien dans les fouilles exécutées ju sq u ’à ce jo u r n ’a encore justifié les assertions
de Pline à l’égard de Thèbes; quant à ce qu’il faut croire au sujet des substruc-
tions qui concernent les grandes pyramides, voici le fait qui se serait passé en 1585.
Quoiqu’il n ’y eût plus à cette époque 'qu’un seul des. syringes (celui qui passe par
le pied de la plus septentrionale de toutes les pyramides) qui ne fû t pas comblé par
le sable, 011 y fit descendre un homme avec une boussole4 il parvint ju sq u ’à u n end
roit où il constata que le chem in couvert se partageait e n deux branches ; ce qui
confirmait, pleinement, le ré c it d ’Ilérodote qui prétend qu’on pouvait remonter jusque
dans la chambre de la pyramide du Labyrinthe par un de ces syringes. On sait que
d ’après Strabon, qui en a indiqué la position, au milieu des sables mouvants à l’occid
en t de Memphis, u n sérapéum, ou chapelle de Sérapis, a u ra it été le point
central des issues de galeries par lesquelles on pén étra it ju sq u ’aux plus grandes
profondeurs dès pyrainides de Gizeh.
Il y aura it donc, en Égypte, des constructions souterraines qui n’ont pas été des
sépultures : te l était le spéos-Artemidos, visible aujourd’h u i à Beni-Haçen, dont les
figures e t les ornements n ’ont, c ertainement, pas été exécutés par des artistes
grecs. Ces souterrains é taient les retraites où les prêtres se livraient à 1 étude et pra*
tiq u a ien t leurs initiations et leurs cérémonies sacrificatoires : c’est de cette coutume,