et de poses diverses,'étaient réunies-autour* du promenoir. 1 Je ne pense pas qu’elles
tussent exposées là, comme l’avance Platon d a n s s e sA o û , p our offrir à' la jeunesse- les
plus parfaits modèles de la statuaire to n 'p a r a it avoir eu* simplement l'in ten tio n de
ré u n ir près de la salle des rois, sinon les images des pharaons les plus célèbres,''au
moins les statues commémoratives des bienfaiteurs du temple. Cette abondance de
statues se remarque en co re'su r les plans Cavaliers d’édifices sculptés dans lesrfejpogées
de Tell-èl-amarna, qui datent auss-i d eda xvm! dynastie;
Les'plus vieux monuments ayant été entiè rem ent détruits, il est impossible de ser
ren d re compte du rôle de la statuaire dans1 lès 'édifices'de1® n c i e n empire; - ;
Les statues ¡conique s'dé s pharaons é taicnl toiès-nombreuses même sous les premières
dynasties. On les- répétaient jadis officiellement, comme on fait-aujourd'hui
sculpter* les statues ou les'(bustes de 'nos 'souverains; et jadis aussi, comme d é n o s jours,
on les renversait quand il n ’é ta it p lu s nécessaire, dè les encenser,
h. Plusieurs'pa rticulie rs obtenaient encore, en récompense de leurs services, le droit ou
l’autorisation de placer leu r statue dans les temples. On a trouvé, au nord du sanctuaire
de Karnac, plusieurs statues de hauts fonctionnaires de la in ‘ dynastie;: c’est-à-dire de
l’époque même de la fondation de l’édifice. Sous les premières dynasties, il p a ra it que
c’était u n usage assez répandu. On voit dans la p lu p a rt des vieux tombeaux de Memphis
des bas-reliefs qui représentent des offrandes faites à la statue dü défunt. On remarque
dans l’hypogée de Thouthôtep à Bercheh le transport de la statue colossale de ce haut
fonctionnaire d ’Osortasen. '
A p a rtir de la Restauration, lesrstatues particulières deviennent moins communes;
la royauté plus puissante ou plus despotique accapare tous les honneurs, et: les statues
p riv é e sse réfugient d a n s 'le s tombeaux, où grâce au culte dés morts l'encens ne leur
a manqué que p a r l’extinction de le u r race. ;
On voit les Ptolémées et les Césars- représentés avec le costume égyptien su r les
bas-reliefs' des temples ; mais on n ’a jamais trouvé de statues de ceé ro is in tru s: sculptées:
dans le costume et avec les insignes des pharaons. Cependant plusieurs Lagidés;ont: dû.
ê tre honorés de cette m aniè re , au dire des inscriptions de l ’époque. :
Quant aux statues divines; on en rencontre très-peu dans le s temples- Il est probable
qu’elles é talent faites pour la p lu p a rt en matières précieuses et que celles qui
avaient p u échapper aux ravages des Perses 'ont presque- entiè rem ent disparu avec la
religion des Égyptiens. Les statues des dieux,, qui é taient h a b ite s ,- à c ertaines fêtes,
comme les madones des églises d ’Italie et d’Espagne, é taient probablement faites en
bois colorié et doré : on sait que le décret de Tanis p arle des prêtres q ui pénétrent dans
' le sanctuaire pour l’habillement des dieux.
Une d e s plusijellés statues delpierre, qu’on connaisse, est celle du dieu Nil conservée
au Musée Britannique.: Un aùtrefbeau monolithe, où six figures, divines e t humaines
s e groupent en. se donnant, là , main, et qui fait pa rtie du même musée, provient du
grand temple, de K arnae; il: s’élevait jadis su r là large.baSé q ü'ôn voit encore en face du
promenoir de Thoutmès lïï.
Les statues qu ’on retrouve le plus souvent sont des-représentations hybrides, mi-
partie humaines et animales, ou'des animaux1 symboles'de diverses divinités, telles que
les nombreuses*statues,liontocéphaleside B ascht,'placées par ordre d’Amounôph III au-
toui-.du teinple. de Mauth, à’ Earnaé,' et p ar R àm s ||I I I à l’entrée de Medineh-Thabou, —
la statue hiéracpcéphale placée dans le naos du temple deKhons par un des fils de Ilerhor.
TèLïes sont parmi les animaux : la belle'géaissè; àymbole'd’Hathor, — ou l’épervier co-
lissaT q u i décore une chapelle d e rriè re Jelpromenbir de Thoutmès III à Karnâc. Si les
S i t u e s sont ra re s , les statuettes ou figurines, o b je t'd ü culte privé, abondent dans les
fouilles .comme dans les; collections, c t l a variété de poses: q u e lle s offrent comble en
p artie la lacune que présentent les édifices religieux.
Si nous n ’eu savons pas davantage sur la.place qu’occupaient les statues daüs les
édifices égyptiens, il faut s'en p ren d re àux fouilleurs européens, qui ont dévalisé-les
monuments sans-jamais ismjger A'.ÍSárquer exactement le lieu de la provenance des
statues dont ils dépeuplaient les rives du Nil.
• r é s u m é . ■
• Si. l'arch ite c tu re a don n é naissance à la sculpture et à la peinture, en revanche,
e’é st à ces deux arts qu’elle, doit sa beauté et sa perfection.-
La plastique, .chez les Égyptieijs|- a un caractère éminemment archilectoniqué',
au tan t Sous le rap p o rt de la matière: que sons; celui de la formeÿjliussi la grandeur des
idées de ce peuple Si,montre-t-eUe,sinisontestablement, dans la m a n iè re dont ils ont
compris c e s deux arts.
La sculpture ayant sous les yeux un modèle -à imitei’i-'a u ra itd û s y perfectionner
beaucoup plus rapidement que l'archite c ture , a rt de goût, frui t d‘e 1 imagination de
l’homme-,-et qui-n’aurait.aucun modèle dans la n a tu re ; c-est cependant 1 inverse qui se
fait s en tir dans les monuments. Cela tie n t à ce que leurs statues avaient, pour la plupart,
une-destination religieuse, et que dès lors les Égyptiens adoptèrent, de bonne
heure, uñ type, des poses,* des attitudes dont ils ne s'écartaient point, e t qui influencèren
t tous les progrès de cet art.