gués ainsi que p a r le s nombreux ouvriers esclaves p ris à la guerre. Aussi 'voyons-nous
que le plus grand lustre politique, qui va de la dix-septième.à la vingt e tu n ièm e dynastie
, coïncide avec la p lus b rillante époque de l’architecture.
Il y eu t encore une autre cause, su r laquelle nous croyons utiië d'appeler l’attou-
tion ; c’est celle-ci : que chez les Égyptiens comme chez d’autres peuples de l’antiquité,
à l ’apbgé.e de leu r puissance, l’esprit pa rtic u lie r et égoïste était dominé p a r un esprit
public qui' concentrait forcément l e s ’facultés individuelles p our les appliquer à des
oeuvres vraiment nationales : Ainsi lés demeures des particuliers restaient de médiocre
importance ; on les Construisait de matériaux peu durables ; en u n mot y-architecture
civile ou privée é ta it si exiguë q u ’elle n ’a laffbé presque aucune trace de son existence,
tandis que les monuments publics semblent impérissables ta n t par leu r grandeur que
p a r le choix des matériaux, ta n t par<|ls soins du travail que p a r le mérite artistique,
tan t par la conception gigantesque que p a r la beauté réelle.
Un fait caractérise l’architecturë%gyptienne d e ’l a seconde époque,iO’e s t l’absence
totale d’une réminisÇèitceî quelconque des constructions primitives en bois; car
les édifices de ce temps so n t bâtis en grande' pa rtie en p ie rre dç>||aille s |® n
briques, e t f f n ’y en a pas u n fifu l dont [’arrangement,'■ tan t dans l’ensemble que
dans lè s'd é ta ils, ne corresponde pas parfaitement aux exigences deS'’m atériaux ; il
en est de même pour les proportions des: piliers, servant à- supporter-- les couvertu
re s, e t pour les proportions des partiesqqtu p i t , plutôt, p o u r b u t de d onner
satisfaction aux aspirations esthétiques; q u ’à des- exigences ■'de première nécessité.
Les piliers et les Colonnes y pren n en t un a ir robuste et se resserrent'.(di&ütant plus
que la masse des pierres qu ’ils exhaussent devient .plus lo u rd e f l i loe il r f é î a vient
de ce que l’ordre protodorique, qui puisait son ¡§|igine a jp| constructions en pierre
de l’ancien empire, avait disparu presque entièrement de l’architecture en honneur
dans le nouvel empire, et que -le f û t . e t le .chapiteau» ,des colonnes ont tous doux
été p ris dans la série clos supports im itan t les végétaux, avec cette particularité
que ces formes y deviennent (de plus en plus, e t résolûment) subordonnées à l'emploi
de la p ie rre ;Æcàr les détails des feuilles et des tiges : s’y trouvent quelquefois
seulement, peints.
Par u n phénomène, u nique dans l’histoire, le plus grand nombre de.çesi.çp|pnnes
s’est conservé presque in ta c t depuis lors, quoique pendant plusieurs milliers d’années
: Il est donc facile de constater que nous ne r.ous sommes pas trop avancés en
disant qu ’au caractère dur colossal, qu ’on trouve dans?.ces oeuvres, à- l’imitation de
celles du premier empire pharaonique, nouvel empire avait,- aussi, .su jo in d re
celui de la durabilité. On remarque encore que la forme pyramidale primitive.-sty.
change en foRÙie de pyramide tronquée, e(;. comme telle, lén Se ma in ten an t dans
to u s lestgsens t Ce ne, sont donc pas les pyiflnes et les murs d’enclos seuls qui présenten
t leury faces, extérieures, inclinées ¡¿.(cette p a rticu la rité (sq retrouve aussi dans le
plan génlcal, qui d’ordinaire se ré tré c it en s’é lo ig n an y le la f a ç a d ^ p r les élévations
m ê iÆ o i r t r e n t u n décroissement « a l i f e de là v ien t -q u eu e s arrière-corps é tant
posés suv un soi « r e l e v é , et dans le sens de, la p u t e u r , . l e u r s .eolonnes.et leurs
m u rs diminuent à mpsure qu ’ils sont éloignés, de l!e n ir |e p r i n c i p ? ! ^ ^
Quoique le plan général djs; m om ù p p te aille en croissant,.continuellement, en
d ^ â s i o n .et? em étendue, à .d ’mstar des c ristaux, p a r g appOsition et p a r la multiplication
des corps de bâtiments ajoutés, cependant, malgré ces développements
suqçessifs;: il le u r féste toujours la sombre expression(^.e leu r o rig in e ; parce que
leurs grandes murailles extérieures, tout unie s, sont, imposantes èt glaciales par
leu r masse même : En |§ itr e , comme ils sont renfermj||: dans une , enceinte de
circonvallations, ils J tin v ite n L p a s à y e n tre r comme le font les,.temples grecs avec
leu r portique aux nombreuses, ouvertures; c’est ce qui explique pourquoi les allées
de: sphmx deviennent réellement indispensablesîj^O|ir conduire a^Ja po ite p rin c ipale,^
souvent unique, par laquelle 0« p én é tra ii-d a n s ; les p ortiques in té rieu rs et
dans les grandes salles hypostyles.
- iCes- -salles, à leu r tour,mitant .très-peu éclairées, avaient un aspect mystérieux et
sombre com m e ^ elu i du,.tombeau : Ce q-ui fait qu’un è fois entpé dans 0 enceintes
sacrées, on se trouvait séparé entièrement du monde extérieur, parce que le jo u r qu’au-
fh ü e u l procuré des fenêtres et des entre-coionnoments manquait partout ; et que le
nombre des porMs même ners&Strouvait jamais en raison de l’étendue de 1 édifice,
A côté des grands temples et des demeures royales, ce sont aussi, à cette époque,
les tombeaux, exèyés- dans- qui riv a lis en t. e n f à a u t e u r ||t en étendue a v e e ||s
plus gigantesques monuments apparents ; Les plus-vastes de ces tombeaux présentent
une suite de chambres, de vestibules et de couioirs souterrains en une seule enfilade
comme les hypogées-royaux antérieurs; ou bien sont de véritables labyrinthes de.pièces
superposées,les-unes aux « t r è s , e t communiquant par. des corridors et des escaliers,
comme le.tombeau du grand prêtre Pétamounoph. Les murs sculptés et. peints, dans
u ne tonalité fastueuse q u i contraste avec le séjour de la mort, semblent presque
exclusivement destinés à nous dévoiler les moeurs Égyptiennes du temps, e t à nous in itie
r à l | f le . privée, de cette n a t i o n à-.plus. de. deux mille ans de distance. C’est là,
en effet, que. se rencontre le plus vaste champ pour 1 étude d u .-caractère de ce
peuple-, à. jamais mémorableSa commencer par celle des règles d’après lesquelles
ces hypogées é taient disposés; car jusqu’à nos, jours il n ’a pas été permis de