l’amour des Egyptiens pour la monarchie; e t pourquoi, dans les premiers temps, ils
é ta ien t attachés à leurs souvèrains au point que le deuil de la maison royale était
o rd in a irem en t regardé p a r chaque famille comme u n deuil domestique.
Les Egyptiens, en effet, paraissent avoir été les plus éclairés de tous les peuples
anciens, et les premiers à s o rtir des ténèbres de l’ignorance : Ils reconnaissaient
q u ’un Être suprême avait été l ’au teu r des choses admirables que l’univers renferme,
ainsi que des corps célestes que nous voyons roule r régulièrement su r nos têtes ; et
avaient établi u n culte pour le révérer. ,
Ils adoraient l’Être souverain dans ses principaux ouvrages, l e |||l e i l , la lune e i
'"les autres planètes, considérés comme ses a ttrib u ts ; et avaient élevé des temples, à
chacun d’eux. La politique en régla le cu lte e t amena la création de cet ordre sacerdotal
su r l’organisation complète duquel on n ’a pu parvenir encore à être entièremen
t fixé.
La fonction la plus importante des ministres de ce culte parait avoir'Consisté
dans ré tablissem ent et le maintien rigoureux d’un régime diététique auquel tous
sans exception, le peuple, l’ordre m ilitaire, l’o rd re sacerdotal, le souverain lui-
même, étaient, strictement, obligés de se soumettre : mais les exigences de ce
régime allaient en croissant, à mesure q u ’elles concernaient une classe plus élevée;
aussi celles auxquelles é taient soumisijles ministres du culte étaient-elles vraimen
t des plus sévères. Comme ils devaient être infiniment plus purs que le peuple,
ils devaient aussi s’abstenir d ’une infinité de choses qu ’on ne défendait pas à
celui-ci.
L’ordre sacerdotal avait donc la mission de veiller a u régime diététique de la
n ation, qui comprenait trois sections différentes : la première, qui n ’obligeait que
la classe des p rê tre s ; la seconde, qui n ’était établie que pour quelques préfectures
e t quelques villes privilégiées, sans pouvoir s’étendre au delà; et enfin la troisième,
qui comprenait to u t le reste de la nation et toutes les autres préfectures, lesquels .ne
pouvaient, en aucun cas, déroger par des usages pa rticu lie rs à la fègle universelle.
À la tête de l’ordre sacerdotal était un grand prê tre h é réd ita ire ; nous sommes
porté à croire q u ’il était, en même temps, le chef du collège d’IIéliopolis. On sait que
c’est dans ce collège d’IIéliopolis, qui fu t dévasté par'Cambyse, que se faisaient les
observations astronomiques : Les prêtres devaient ê tre tous mariés, sous peine de ne
pouvoir exercer aucune fonction, publique. Ils jouissaient d’un revenu* fixe en fonds
de terre, qu ’on abandonnait à , des fermiers pour u n loyer fort modique, : su r cette
somme, ils é taient ol iligés de prélever ce que coûtaient les victimes ainsi que l’entre
tie n des temples ; car ils devaient faire tous les sacrifices à leurs frais : Par exception,
le souverain OE l’État devait payer H a rg e n t ou en denrées les prêtres qu ’on
députait |t%hèbes p o u f y r e n d r e K |u s t i c e en d e rn ie r ressort.
Diodore prétend que les fonds de te rre possédés p a r les membres du sacerdoce
représentaient la troisième partie -de tout le te rrito ire cultivable de l’Égypte ; en outre,
Picrus affirme qu'ils n ’avaient pas le droit d 'en tre ten ir à | s chevaux.
La première de toutes l§ |c l|s s ê s de l’ordre sacerdotal H m p r e n a i t ||s prophètes,
m i l avaient j à è r fonction principale d’in te rp ré te r les prédietions. Ils présidaient
aussi les tribunaux, décidaient des procès, mais sans .prmioncer u n e seule parole,
en s e .contentant d è v l l r n e r l’image de la Vérité qu’ils portaient vers l’une o u l’autre
des parties’. Ils étaient tenus d’ètre h a b i l i j dans la ju rifry id en c 'e et de posséder à
fond lé . rïç u e il des lois d iv in jji et humaines mséséqs dans' les dix premiers livres
canoniques. 1 , _ ’
Puis venaienti'ikos la même classe les hiérogrammàtistès u n scribes sacrés, qui
s’appliquaient spécialement à la physique et à l’h is to ire ; rang su r l e ! |.
astronomes, sur les géomètres ou arpédonapfes, après lesquels on classait les h ic -,
rostolistes. A .ilo ^ e l l ^ j W n cro hPaui'a ttribueM t aux-Égyptiens une profonde-connaissance
de l’aiiatomie, affirment nu’o’i sacrait les prêtres du p rem ie r iqrdre eu
leur frottant avec du baume l’avant-dernier doigt de la main-gauche.
- in s u ité iv e n a ie n t l e s ^ S a s t e s , qui p r é s i d a i t aux repas sacrés ; les ^ f e s ,
les néoeores et les posthophores, q u i- v e i l l a ig ® r e n t r ^ p d ^_ tem p le s;« .,o rn aien t
les autels; les chantres; lésVspragistres; les médecins e t les embaumeurs, enfin les
interprètes.
Les prêtres, d it Diodore, portaient, ainsi que dés rois d ’Égypte, un sceptre fait
exactement comme une charrue, qu ’on prétend avoir été imaginé par les gymno-?
sophistes d’Éthiopie.
On comptait' dans l’ancienne Égypte quatre collèges célèbres auxquels on donnait
lé n om de Choncathim:.:; le.collége de Thèbes, où l ’o n .p ré te n d que Pythagore
a étudié; le collège de Mempliis, auquel aura ient été initiés Orphée, Thalès e t Démo-
crite; le collège d’Héliopolis, où avaient longtemps séjourné Platon e t Eudoxe, et
où Hérodote s’instruisit.dans les.sciences et dans les.mystères des Égyptiens; enfin
le collège'de Sais, que visita Selon dans ¡’espérance d’y pouvoir-consultcr des mémoires
particuliers- su r l f | f f l e d’Athènes, qui passait p fu r un e colonie fondée p a r les Saïtes.
Les trois premiers collèges députaient dix de leurs membres à Thèbes, pour former le
tribunal des Trente que présidait i l i ; prophète qui p renait le nom d’Àrchidicastes.
Quant au quatrième-collège, le d e rn ie r fondé d â is l’ordre des? temps, il n’avait
■ pas le droit de députer aucun membre au grand conseil de la nation. Eusèbe parle