C’é ta it dans l’échelle senaire (c’est-à-dire disposée de six en six) et duodécimale
que ré sidait l’harmonie la plus parfaite de ces rap p o rts ; aussi devait-on faire en
sorte que les dimensions fussent le plus souvent possible, multiples ou sous-multiples
de 3, de 6 ou de 12.
Les Livres saints nous apprennent que les Égyptiens faisaient; usage» comme
mesure de longueur, d’une coudée de vingt-huit doigts ou sept palmes ; d ’un autre
côté, Hérodote affirme que la coudée égyptienne était de vingt-quatre doigts ¿ina six
palmes : le désaccord est donc complet; mais il ne nous semble qu ’apparent^ il doit
provenir, tout simplement, de la différence de division entre une coudée vulgaire
et la coudée dite royale, à laquelle, en effet, on s’accorde, généralement,: aujourd’hui
à a ttrib u e r les vingt-huit doigts mentionnés dans les livres des Hébreux.
Il est nécessaire d’ajouter que les étalons septénaires sont les seuls spécimens
de ce genre retrouvés de nos jo u rs ; et que la dénomination de coudée royale est la
seule, les désignant, qui s’y trouve inscrite.
Cette - circonstance eût suffi pour nous prouver qu ’il existait d’autres mesures
de longueur chez les anciens Égyptiens ; alors même que les hiéroglyphes gravés
su r les étalons septénaires ne nous eussent pas indiqué la valeur exacte d’une petite
coudée et de ses divisions.
On voit, en effet, très-clairement indiqués su r ces étalons, le pe tit et le grand
empan, moitiés des coudées respectives ; les deux tiers :ou le pied de la grande et
d e là petite coudée;- et, finalement, les coudées elles-mêmes désignées par les appellations
de petite coudée et de coudée royale.-
11 est donc probable qu’Hérodote ne commit pas d ’e rre u r à l’égard du nombre
de palmes qu ’il a donnés à la coudée égyptienne ; mais que cette coudée était celle
plus généralement employée par le peuple ; car la dénomination même de coudée
royale, appliquée à celle de sept palmes, fait supposer qu’elle fut postérieure à‘ la
coudée vulgaire ; et que son introduction fut due à u n ordre exprès de l’autorité
royale, pour vulgariser un usage qu ’avait, ¿ans doute, précédé quelque réformé
scientifique : ce qui le ferait supposer, c’est que les six palmes de l’une correspondent
presque également, en longueur, à celle des sept palmes de l ’autre.
Se servit-on aussi, sous les lag id e s, de la coudée dite olympique ou de Samos,
qui était divisée comme la coudée vulgaire en vingt-quatre doigts, sans que, cependant,
ces doigts fussent exactement égaux à ceux dé la coudée,royale? il n ’y aura it rien
d’étonnant à ce qu’il en eût été ainsi ; parce que la coudée olympique ne serait autre
chose qu ’une ancienne coudée égyptienne ; car il ne faut pas, oublier que la Grèce
a été civilisée par un e colonie égyptienne.
Nous bornerons là nos recherches techniques su r les mesures de lo n g u eu r; la
véritable solution historique ne pouvant consister; que dans la réponse explicite
aux questions suivantes : Quand, comment et pour quel motif s’in tro d u isit la coudée
royale; quelles fu ren t la ou les coudées en usage ju sq u ’à ;e lle?
Les coudées égyptiennes, retrouvées ju sq u ’à ce jo u r, sont les suivantes :
La coudée ou étalon, septénaire d ’Éléphantine ;
L’étalon d’aménemopht, trouvé par M. Drovetti ;
L’étalon en pierre d’amenop'htep, trouvé p a r M. Nissoli ;
Celui en bois de Méroë, d it de meïa, trouvé p a r M. Drovetti ;
Celui de M. Anastasi en ardoise ou s ch is te ;
; Celui de Raffaëlli, en ba sa lte .ve rt;
Celui, sous forme de palette de peintre, également en basalte vert, qui existe au
musée du Louvre ; . (
Celui de M. Harris ;
Enfin la règle en bois blanc, large de deux centimètres, à peu près, e t q u ’on
désigne, habituellement, par le nom de double- coudée; elle, a été donnée par
M. Harris au musée Britannique.
Voici l’histoire de la découverte de cette dernière mesure :
.Elle à été trouvée, en 1859, à Karnac, par les ouvriers employés à l’exploitation
des propylées du sud, e t acquise d’eux un in stan t après sa découverte : Tombée,
sans, doute par mégarde, dans l’interstice de deux énormes blocs du troisième
pylône, elle avait ainsi, échappé aux regards des hommes et aux injures du temps,
et se trouvait dans un parfait état de conservation.
Taillée dans une tringle de sapin, assez grossièrement travaillée, elle est façonnée
comme la plupart des coudées votives ; elle est seulement plus étroile: et dénuée d ’inscriptions
: sa longueur est, presque exactement, celle du m è tre ; elle a l m,050 (mesurée
avec un double décimètre de buis) ;vsa largeur est de 15 millimètres su r 11 e t demi
d’épaisseur : elle est divisée en quatorze parties, dont la première est subdivisée eft
deux, et la seconde, ën quatre :,-telle est donc deux fois septénaire et pa ra ît répondre
à nos doubles cordons métriques; je l’ai cédée, à M. Harris, en échange de quelques
livres, »-i,,
; :;-i. u M É R AT IO K.
La numération étant, arithmétiquement p a rlant, l’a rt d’exprimer un nombre quelconque
ou une suite de nombres, il ii’était jamais en tré dans la pensée 4’ailcun