tendent encore à les faire paraître plus trapues qu’elles ne le sont en réalité :
en outre, les pieds sont absolument désagréables à l’oeil et paraissent plutôt app
a rte n ir à l’espèce simiesque qu ’à l’espèce humaine. Aucune statue isolée de ce
temps ne nous é tant parvenue, ce n ’est qu ’accidentellement, e t seulement parmi les'-
statues placées in té rieu rem e n t dans les temples ou les hypogées, qu’on rencontre quelques
beaux spécimens de Fart^m1;
Il y a un progrès immense accompli de ces statues à- celles du temps de
la xii® dynastie, où les arts du p rem ie r empire a tteignirent leu r apogée. Cepend
an t celles qui re sten t encore en Égypte sont généralement loin de valoir les
autres oeuvres connues-de cette époque. Les statues qu ’on a déterrées récemmen
t à Karnak ont la tète bien modelée; les profils fins et tous différents in d iq
u en t que ce sont des statues iconiques. Le reste du corps est caché par de larges vêtements
qui voilent toutes leurs formes; La jambe, de granit n o ir qu’on admire au
musée de Berlin, e t qui ap p a rte n a it-à une statue royale de Sesortasen 1er, est
d’u n style svelte e t souple, d’une hardiesse de modelé e t d’une vérité si étonnante
q u ’on a peine; à croire qu ’elle date de cette époque.
Les plus remarquables statues de cette époque se trouvent m aintenant au British
Muséum, où l’on voit les statues assises de Mantounaa, d ’Amenemha et d’un personnage*
sans nom, debout et en marche. Dans ces trois spécimens, la statuaire égyptienne est
arrivée-à un e apogée, de beaucoup plus élevée, il faut l’avouer contre les vues accréditées
aujourd’h ui, que celle des époques les plus brillantes du nouvel empire,
parce que ces statues, et su rto u t Celle de Mantounaa, présentent le type le plus parfait
des bas-reliefs, p ren a n t to u t ce qu ’ils offrent de bon et s’é cartant de tout ce qu’ils
ont d’imparfait. Ainsi, on trouve, su r ces beaux spécimens, les proportions sveltes et
élancées de la taille, la noble forme caucasienne du profil jointes à une étude,
approfondie plus que jamais, du squelette dont on distingue la forme au travers
des muscles très-bien modelés; les doubles os du bras et de la partie inférieure
de la jambe y sont accusés tandis qu ’on ne les voit nulle p a rt dans les oeuvres
plus récentes. Il en est de. même des côtes, qui plus ta rd , en général, ne sont
indiquées que par de simples creux; enfin les mains e t les pieds sont modelés
avec un e grande délicatesse, quoique les articulations des doigts et des orteils n ’y
soient accusées que p a r des lignes creusées. Ces statues n ’ont point de p ilie r dorsal;
elles sont finies à le u r pa rtie postérieure en véritable ronde bosse, et quoiqu’elles
re p ré sen ten t toutes trois des hommes (autant du moins qu’on en peut ju g e r par
celle d’Amenemha qui, seule, a sa tête), elles n ’ont point la barbe typique et conventionnelle
qu’on voit si fréquemment dans les oeuvres du nouvel empire.
On rencontre le même style su r les premiers monuments de la xn° dynastie,
mais avec, mo in s d’-ensemble et de p e rfe c tioM Le Louvre possède une s ta tu e -co lossale
de Sevelcotep III, dont la tête est assez bonne, le torse léger et gracieux,
l’ensemble plein de majesté ; mais les jambes en sont peu étudiées e t bien éloignées
de la jambe colossale du musée de Berlin. Le même' musée conserve encore
une belle statue de la même époque, de d em i-g r a n d e ||| en g ra n it gris.
L’invasion des Hyksos, bien moins désastreuse qu ’on ne l’a prétendu, vint in te rrompre
cependant la m a rch e . régulière de l’art-, qui ne rep rit son cours que cinq
siècles après, sous les rois de la xvu° dynastie.
A la restauration des rois indigènes, les
statues comme les bas-reliefs des monuments
du nouvel empire se ra tta chèrent davantage
à l’architecture que ces deux branches de la
sculpture ne le faisaient autrefois. D’abord, les
dimensions des statues croissent avec celles des
monuments auxquels elles se trouvent reliées
architecturalement comme emblèmes osiria-
ques adossés aux piliers des galeries ou
comme figures assises ou debout à l’entrée
des édifices. Puis v in rën t de véritables colosses
'q u i ont quelquefois plusieurs mètres
de h auteur, comme les deux statues qui
ornaient l’entrée d’u n temple' d’Amounoph II
à Thèbes, et qui sont connues aujourd’hui sous
le nom de colosses de Memnon. Pourtant la précision
de leu r anatomie et la plasticité de leurs
formes n ’augmenteût pas en raison de l’accroiss
em e n t de leurs dimensions ; elles paraissent
n ’être pas entièrement modelées, défaut qui ne
disparaît q u ’à une c ertaine distance où l’oeil ne
voit plus que l’ensemble grandiose. Mais leur
modelé est in fé rieu r à celui des Statues de l’an- . . wÊÊÊÊÊÊÊÊ Statue osinaque du palais de Medineli-ïliabou
c ien empire citées: plus h au t ; car la forme
d u squelette disparaît tout à fait au-dessous de chairs plus épaisses dont les muscles
ne sont pas bien étudiés. Leurs pieds su rto u t deviennent plus grossiers et leurs
orteils s’é talent de plus en plus comme u n éventail. Les autres défauts transportés