de Sénèque, on retrouvera tôt ou tard, dans les monuments égyptiens ou dans les
papyrus, des documents astronomiques pliis importants et plus faciles à recueillir que
ceux que l’on a trouvés ju sq u ’ic i; nous voulons d ire des dates d’éclipse de soleil et
de lune au moyen desquelles il serait alors .permis de reconstruire' exactement toute
la chronologie de l’aiicien empire.
Nous ne saurions croire, en effet, que des collèges de prêtres (adonnés par profession
à l’étude des phénomènes célestes, et qui ont prouvé le u r incontestable
science en construisant le calendrier astronomique , et archéologique trouvé à iTjièbes
dans les tombeaux de Rhamsès VI e t de R h arasés IX par l’illustre Champollion ;
calendrier connu le plus généralement sous le nom de tableau de Rhamsès VII) aien t
négligé d’enregistrer des phénomènes aussi frappants, aussi considérables, qu ’il leur
suffisait d’avoir constatés pour en signaler l’existence.
Nous croyons qu ’on nous, saura gré de rappeler, à l’appui de ce qui précède, .ce
passage de Lucain, ou il est d it : << Les Égyptiens ont imaginé les premiers de diviser
le ciel en astérismes et de désigner chaque constellation par le nom d’un animal;,.;
o r cette multitude d’étoiles n ’a pu être ainsi partagée en astérismes sans que les
prêtres égyptiens eussent tout d’abord fait faire u n progrès incontestable à la science
astronomique. » /
Et ce qui le prouverait péremptoirement, c’est qu ’ils ne, ta rd è ren t pas à mettre
à profit la division des planètes reconnues p a r eux définitivement au nombre de
sept, et qui portaient les noms des sept divinités de second ordre ; ces sept planètes
é taient : Saturne, Jupiter, Mars, le Soleil, Vénus, Mercure et la Lune. Saturne avait
son exaltation dans la balancé; Jupiter, dans le Gancer; Mars; sous le Capricorne;
le Soleil, au Rélier ; Vénus, sous les Poissons; Mercure,, dans la Vierge,. :et la Lune,
dans le Taureau : Ce serait à ces. applications astronomiques qu’on devrait l’institution
de la semaine que Dion Cassius affirme être d’origine, .égyptienne.
C’est encore à ces planètes qu ’ils devaient les noms donnés aux heures; voici
comment ils les appliquaient : on donnait u n de ces noms à chaque heure du jo u r;
et le nom de chaque jo u r était celui du dieu à qui l’on avait consacré.la première
heure de ce même jo u r ; ce qui constituait, de plus, la variété dans l’u n ité ; et si
l’on veut bien le remarquer, en accordant aux vingt-quatre heures d’un jo u r les noms
des sept planètes suivant l’ordre que nous venons de rapporter, on verra que la
première heure était dédiée à Saturne, la .seconde à Jupiter, la troisième à Mars, et
ainsi de suite ju sq u ’à la septième qui portait le nom de la Lune; e t que la huitième
était, à son tour, alors dédiée4 Saturne, puis la neuvième à Ju p ite r; après quoi l’on
continuait à répéter ces dénominations dans le même ordre, en passant à toutes lés
heures d’un nouveau jo u r et à toutes celles des jo u rs suivants. Ainsi lorsque la dernière
heure du premier jo u r était dédiée à Mars, la prernière heure du second jour
portait le nom du Soleil, et cela, toujours, suivant la règle constante.1
Noû& allons aborder m aintenant les particularités inhérentes au calendrier
égyptien, et prouver qu ’il n ’a aucun rapport avec;.ceux des :pèûplès sémitiques. Le
calendrier étant u n tra it caractéristique dans l’histoire d ’u n peuple, et les modifications
qu’on y apporte n ’allant jamais ju sq u ’à le bouleverser (lorsque le peuple est
parvenu àSîm certain degré de civilisation), l’argument que nous tirero n s du- calendrier
égyptien à l’appui de l’opinion que nous cherchons à établir, à savoir que la
population égyptienne n ’est pas d’origine sémitiquel ;sera très-concluant et viendra
fortifier tous ceux que nous avons déjà exposés.
La première division, que l’on a faite du temps chez les Égyptiens, a été la divir'
sion en jo u rs ; mais l’inégalité des jours aux diverses époques de 1 année fit bientôt
succéder à cette première division une au tre division plus constante. On p rit alors 1 intervalle
de temps qui sépare deux passages consécutifs du soleil au même méridien ;
ce que les Grecs ont appelé vv%Q-npspov. Enfin, une troisième division fu t bientôt
connue; c’est celle qui est fondée su r les circonstances du niouvement de la lu n e ; ou
plutôt su r la durée du mouvement synodiqtië de la luné , c’est-à-dire du temps que la
lune met à rejoindre le soleil après l’avoir quitté, ou mieux du temps qui s’écoule
depuis une pleine lune jusqu’à la pleine lune suivante : mais il se trouva qu’on eu t des
mois différents, les uns de 29 jours, les autres de 50 jours ; car il eût fallu, pour
être exact, établir des mois de 29 jours 1/2 qui sont la durée vraie, du mouvement
synodique (29 jours 12 heures 44' 2" 8/10).
Alors le désir d’obtenir une division du temps, plus complété, fixe et qui pût
donner satisfaction à toutes les exigences de la civilisation acquise, fit imaginer
d’avoir recours à une division p a r années.
Ic i, nous ren co n tro n s , dès l’abord, certains auteurs qui nous p a rlen t d ’une
espèce d’année composée de deux mois (anmis bimcslris) ; mais il est évident qu ’on
ne dut pas s'y a rrê te r longtemps, e t que c’est parce qu’une telle période n ’était pas
assez longue qu’on adopta bientôt une au tre division, celle en années lu n a ire s composées
de 12 lunaisons.
Il y a deux manières de se servir de l’année lu n a ire : dans la p remière, on la
laisse courir sans s’inquiéter de la mettre en accord avec l’année solaire; c’est alors
une année lunaire vague, et le commencement de chaque année répond, d’année en
année, à des positions différentes du soleil dans le zodiaque; de sorte qu ’au bout de
trente-trois ans une nouvelle période recommence. Quoique bien peu commode, elle a