deur des hiéroglyphes, goût favori de Ramsès III, disparate choquant avec les bas-reliefs et
qui produit un effet si désagréable à l’oeil.
Décoration s in t é r ieu r e s d u gyn écée d e R amsès III. — Médineh-Thal?ou. — xx® dyn a stie.
Les bas-reliefs extérieurs de ce petit palais ne présentent que des scènes religieuses, ou des
souvenirs des conquêtes du pharaon qui le fît élever; les bas-reliefs intérieurs, au contraire,
n offrent que des scènes de sa vie privée. A en juger par les représentations q\ii se voient encore
sur les murs de grès qui formaient la partie médiale de l’édifice, la seule qui reste aujourd’hui,
ce charmant petit pavillon était le gynécée de Ramsès III.
Le n° 1 représente la décoration du mur occidental d’une petite salle située au second étage
du massif septentrional. On voit, d’un côté, le pharaon s’amusant avec une de ses femmes, à un
jeu analogue à notre jeu de dames : de l’autre côté, il reçoit et provoque les caresses d’une jeune
fille demi-nue qui lui présente un fruit.
Le n° 2 offre des scènes du même genre.
Ces bas reliefs méplats, sont ce qu’il y a de plus pur et de plus beau dans l’art de cette
époque. Fatigué des formes raides et des froides représentations des artistes égyptiens, on troùve
dans ces sépultures gracieuses une espèce de charme qui dédommage un instant de la monotone
uniformité des bas-reliefs hiératiques qui frappent constamment les yeux.
La coiffure que portent ces jeunes filles, est celle des princesses et des reines ; aussi a-t-on
cru longtemps que Ramsès jouait avec ses enfants. Mais outre qu’aucune de ces figures ne porte
de nom, elles sont nues et ne pourraient guère avoir été représentées vêtues, même par la
peinture, que d’une gaze légère, puisqu’on apercevait, seulement, sur l’une d’elles des traces
d’une étroite ceinture, ou plutôt d’un cercle lombaire posé sur les hanches. Du reste, si elles
avaient été vêtues d’une robe collante, leur vêtement serait coupé par ceux du pharaon ; car
lorsqu’on étudie les représentations égyptiennes, on peut remarquer avec quel soin les artistes
évitaient tout ce qui pouvait jeter la moindre confusion dans leurs tableaux. Enfin, si l’on voit
ici Ramsès jouer pudiquement avec des jeunes filles, toutes agaçantes et nubiles, il ne faut pas
oublier qu’il se trouve sur la paroi nord une scène assez licencieuse pour faire croire que le
pharaon ne pouvait s’égayer ainsi qu’avec une de ses femmes.
C’est aussi pour éviter toute confusion, comme je viens de le. dire, que dans ces représentations
l’artiste a fait passer les pieds et les sandales du pharaon au devant des jambes de ses
favorites; et, qu’il a violé, sciemment, toutes les lois du dessin; et cela paur ne laisser planer
aucune équivoque sur le principal personnage auquel tout est sacrifié.
Nécropo le d e Th è b e s ; tombeaux d e l a v a l l é e d ’E l -A s sag ip . — xxvi® d yn a stie.
• Tombeau p y ram id a l d’E l-Â ssacif.
Ce tombeau est construit en briques sur champ ; deux lits de briques, ensemble, placées à
plat sur la voûte.
Le cône est construit au moyen de briques disposées en assises horizontales , et posées en
encorbellement, puis revêtues d’un enduit de mortier. Il est découvert à. sa paitie supérieure
et me paraît avoir été terminé en pointe comme les autres pyramides.
L’assise verticale, déjà reproduite par la planche dessinée par Lepsius, est la dernière assise
qui reste; elle aurait dû indiquer que la voûte est à ciel . ouvert.
Quant à la pyramide dont on voit les angles rongés par le temps, parce qu’elle fut construite
avec des briques friables, je pense- qu’elle a dû être à vive arête autrefois.
Les deux portes ménagées dans les pylônes étaient voûtées à plein cintre par plusieurs rangs
de briques superposés. La partie hypogéenne à laquelle on parvenait par l’escalier est aujourd’hui
entièrement comblée.
Il est facile de s’assurer que l’on retrouve aussi, à cette époque, la formé pyramidale employée
pour les tombeaux les moins importants. Ces pyramides, dont on voit plusieurs à Thèbes,
sont construites en briques crues, et recèlent des petites salles voûtées en berceau. Elles sont
formées d’un soubassement carré contenant une salle au-dessus de laquelle s élève une voûte
parabolique, bâtie en encorbellement, par assises horizontales, et enfermée dans une enveloppe
pyramidale. On est surpris de la grande analogie de ressemblance avec quelques tombeaux
étrusques de Tarquinies.
Vaste enclos d’E l-Â ssacif.
Le vaste enclos d’El-Assacif, dont notre dessin reproduit le plan et les vestiges encore
debout, était remarquable par les évidements ménagés dans ses murs de brique crue, Victor
Moreau pense qu’ils étaient destinés à recevoir les morts auxquels étaient fixées les bannes qui
protégeaient les embaumeurs contre les ardeurs du soleil.
Les colonnes étaient à faisceaux à fleurs de lotus.
Hemi-spéos d e G u i r c h é ; p la n e t co u p e . — N u b ie .
Guirché ou Gerf-Hussein, comme l’appellent quelques voyageurs, est un petit village situé
sur la rive gauche du Nil, dans cette partie de la Rasse-Nubie, appelée Dodecaschoenum par les
géographes anciens. Cette localité portait jadis chez les Égyptiens le même nom que Memphis;
elle s’appelait Ptaheï ou Typlah, la demeure de P ta h . Il ne reste plus de cette ancienne ville
qu’un des vieux temples primitifs. C’est néanmoins une demeure digne de l’idée qu’ils se faisaient
déjà de la divinité. "
Le* temple de Guirché était un hémi-spéos, dont la partie la plus ancienne (la plus nécessaire
au culte), était taillée dans la roche calcaire qui s’élève à pic à trois cents pas du rivage, et la
partie la plus récente (l’area et les propylées) était bâtie en grès. Au pied delà montagne, séparée
du Nil par une plaine sablonneuse, on remarque des statues mutilées-et des débris de sphinx,
portant encore, entre leurs pattes, des statuettes semblables aux colosses du temple : ces sphinx
paraissent avoir décoré un escalier ou dromos, qui conduisait du pied de la montagne jusqu’au
temple situé à mi-côte. Le spéos, proprement dit, était précédé d’un propylon qui se rattachait
aux parois du rocher par une colonnade et deux galeries latérales. Le pylône est aujourd’hui
détruit jusqu’à la base; le portique avait pour façade quatre colonnes trapues qui subsistent