Ensuite vient la forme campèetme, qui tire son nom de la ville de Canope o'uf se
faisait le plus grand nombre de vasés en te rre cuite. Elle est allongée et ressemble à
celle de la momie, laquelle, elle-même, d it Ziégler, rappelle une statue de bronze ou
de marbre qui reproduit le type, la pose, le décorum d’ù n Égyptien de. haute o rig in é t
le couvercle de ceux d e 'c e s vases qui é taient destinés aux cérémonies religieuses ou
funéraires, représentait, soit un e tête humaine, so it une tête d ’animal.
Le vase canopéen.est ovoïde, à fleurs clavoïdes ; il ne comporte pas de pivot, et la
bas,e se trouve jointe sans solution de continuité. L:e;s, variétés napiformes e t turbinifor-
mes dérivent du canopéen, dont ils ne diffèrent que sous le rapport du diamètre et de
l’inclinaisbn des lignés ip a foriàé des vases de Canope fut la forme céramique égyptie
n n e par excellence ; sa beauté a, dû. reste, des charmes infinis!
Il existe un e au tre forme de vase qu’on p o u rrait désigner sous le nom de forme car
nopéenne renversée : les architectes égyptiens l ’ont reproduite, dans le u r temple de Kar-
nac, en en faisant le chapiteau des colonnes de cet édifice : cette forme, dont la stabilité
tie n t du conoïde, est surtout très-remarquable lorsque la ligne droite, qui en forme
les flancs, s’infléchit sans ru p tu re aux approches de la base.
Mentionnons encore : le Bêsa-Patèque, ainsi nommé p arce que la tête du dieu Bes,
que nous avons reproduite sous différentes formes, en était le principal ornement ; le
Rhyton, qu ’on prétend avoir été modelé, par ordre de Ptolémée Philadelphe, p our servir
d’ornement aux statues d’Arsinoé ; Ilédyle, dans ses épigrammes, parle, en ces termes,
du Rhyton qui é ta it l’oeuvre du céramiste Ctésibius: « Vous qui aimez à boire le vin
p u r, venez au temple chéri de Z éphir, voyez-y le Rhyton de la belle Arsinoé. »
Il se fabriquait aussi à Kaucratis des vases à boire qui avaient l ’apparence de nos
flacons, e t qui p o u rra ien t bien être désignés sous le nom de Phiales (poefe, fiole) : ils n ’éta
ien t pas faits à la roue, mais comme modelés au doigt. Ces vases é taient recouverts
d’une couleur qui avait l’apparence de l’argenture. Enfin, il existait encore u n vase de
forme remarquable, de l’époque d ’Aménophis n i, qui ressemblait à un sphéroïde’aplati.
P RO C ÉD É S DE FABRICATION Du V E R R E E T D E S ÉMAUX.
Nous allons, maintenant, essayer d’é tudie r, dans leu r ensemble, les procédés artistiques
et de main-d’oeuvre auxquels sont dus les merveilleux produits du verrier
et de. l’émailleur, chez les anciens Égyptiens ; on sait que nous n ’avons fait q u ’e ffleurer
au point de vue technique, ces deux branches si importantes de le u r a rt industriel,
dans le livre de la peinture.
Les Égyptiens nous paraissent, de tous les anciens peuples connus, ceux qui ont le
m ieu x travaillé le verre. Strabon raconte que les ouvriers verriers dè son temps lui
affirmèrent que le u r sol produisait une certaine substance « sans laquelle, disaient-ils,
on ne saurait faire du beau.verre. » On croit, généralement, que cette substance n était
.autre chose que la soude que: lès Vénitiens’;, p endant to u t le moyen âg e , allaient
acheter,:! Alexandrie, et à laquelleiijs du ren t la perfection de leurs ouvrages en verre.
Cette soude e st,,en effet, la meilleure co n n u e; elle provient de la cendre d’une plante
nommée par-les botanistes Mesem Bryanthemum Copticum.
R est probable que les Égyptiens ne p ra tiquè rent jamais, cependant, l’art de coul
e r des glaces' de miroirs, comme le faisaient les Sidoniens, si toutefois il est admissible
que l’a n t i qui t é a i t g o n nu les grands miroirs de verre étamé c’est pourquoi- nous
croyOnspouvoir dire, malgré l’interprétation donnée à u n passage dè Pline, qu on a
confondu cette fabrication a s ^ c e l l e des petites pièces de verre fort épaisses, et ordinai-
mentrondes, qu’on enchâssait dans du plâtre p o u re n faire d e s ’fenêtres, ainsi quecela
s-est pratiqué, pendant tout le moyen âge, chez les A rabes, e t se pra tique encore e n plusieurs
endroits du Levaqî; e tie® J Turquie. Ce travail, du re s te , | | i i§ j|s p a ra it être le
premier-emploi des carreaux de v itre, ne forçait les ouvriers à aucune habileté demain-
d’ceuvre ; et les verriers égyptiens n ’eussent pas eu de peine, sinon à surpasser, du
moins à égaler à cet égard les Tyriens et les Sidoniens, qui ne se sont jamais fait faute,
on n ’en a eu que trop de preuves, de s’attrib u e r bien des découvertes q u ’ils n ’avaient
pas faites.
Quoi qu’il en soit nous pensons qne l’invention du verre a dû ê tre la suite logique,
le corollaire de l’a rt du potier, aussitôt que l’on eût mis en oeuvre une pâte presque
translucide après la cuisson et assez approchante de la porcelaine, parce qu ’en s’occupant
de la cuisson des vases de te rre , if est impossible de ne pas j observer presque
tous les développements analogues, de bien près, à ceux de la vitrification.
Il existe dans des hypogées des plus anciennes dynasties plusieurs peintures qui
représentent le travail du v e rre ; certaines de ces compositions, qui remontent au règne
d’Osortasen Ifer prouvent toutes que le procédé du soufflage du verre était connu même
dèsïçèfte époque. Elles ont été reproduites par Wilkinsùn, au nombre de trois : la
première nous fait voir u n ouvrier p ren an t du verre dans u n four à l’aide d ’u n tube
qui ressemble â la canne dont on ;se sert encore de nos jours ; dans la seconde, deux
ouvriers sont assis en facé l’un de l’autre, ayant u n fourneau allumé en tre eux deux,
et soufflant chacun u n objet de v erre au moyen de leu r tu b e ; enfin, dans la troisième,
pendant q u ’u n ouvrier isolé se livre à la même opération que les deux ouvriers de la
composition précédente, deux autres verriers soufflent ensemble dans une bouteille
reposant à te rre .