Égypte dès la plus haute antiquité. Joseph Scaliger, après avoir essayé d’expliquer
ce passage difficile en ayant recours à la période sothiaque, avait reconnu que cette
explication était sans consistance; mais Fourrier y est revenu. Partant du nombre 11340
donné par l’historien, nombre qui se trouve ê tre u n ré sulta t erroné de calcùlf
puisqu’il faudrait réellement 11366 pour 541 générations, Hérodote comptant su r le
pied de 3 générations par siècle, et remarquant que 11340 années forment un nombre
en tie r d ’années égyptiennes vagues sidérales (évaluées par Albategnius à 565 jours
6 heures 11'), il a conclu que la période sothiaque de 1461 années vagues, ou
1460 années juliennes, a dû être employée de tout temps en Égypte.
Le passage d’IIérodote n ’est pas susceptible, selon nous, du sens que Fourrier est
obligé de lu i donner, parce que la connaissance de l’année sidérale supposerait la
science de la précession des équinoxes; tandis que celle-ci est toujours restée ignorée
des Égyptiens, comme de Ptolémée qui ne d it rie n de cette a n n ée 'sid é ra le dont
Albategnius a seul parlé. Ce témoignage, très-suspect comme celui de tous les Arabes,
a été u n peu trop légèrement accueilli par Fourrier, Bailly et Moiitucla ; le calendrier
égyptien reposant su r des notions élémentaires qui remontent aux premiers temps de
la civilisation égyptienne.
11 est, encore, un élément à considérer dans le calendrier égyptien, c’est le rapport
en tre l’année de 365 jours 1/4 et les circonstances de l’année agricole en Égypte;
car il est facile de comprendre qu’on n ’a u ra it pu établir de rapport, en tre une année
vague et l’année agricole, parce que la concordance, dont l’existence se serait manifestée
au début, n ’aurai t.. qui s’y m a in ten ir ju sq u ’à la fin.
Comment les Égyptiens e n tendaient-ils cette concordance? comment notaient-
ils les années, les mois, les jours du mois e t les jours épagomènes? On le sait aujo
u rd ’hui que l’inscription de Rosette a pu être traduite , grâce à la découverte qui
a rendu le nom de Champollion immortel : On sait que c’est, aussi, au moyen ?de
cette inscription queJom a rd et Young ont retrouvé le système de numération écrite'
employé par les Égyptiens.
Nous, croyons indispensable d’e n tre r au sujet de cette notation hiéroglyphique
des mois et des saisons (dont Champollion a découvert les signes en 1824, et qu il
a consignée avec lie résultat de ses recherches dans un mémoire admirable de méthode
e t de clarté, lu à l’In s titu t en 1&31), dans les détails les plus circonstanciés,
Nous avons d it que les Égyptiens avaient une année vague concordant avec une
année fixe; q u ’ils divisaient l’année en 12 mois de 30 jo u rs ; et a jo u ta ie |||à la suite
5 jours supplémentaires ou épagomènes : Or, pour la notation des mois, il n ’était
employé, d ’après Champollion, que trois signes différents : le premier représentant
u n ja rd in ; le j& w id , u n espace carré aveerdes grains de blé a l i ^ i l i e u ^ l e troisième
offrant le signéede l’eau. '
Chacun de ces signes é ta it affecté à représenter l’une des trois phases principales
de l ’année agricole ^ Égypte ; la végétation, la 'ré c o lte ', l’inondation ; il était, en
cintre, surmonté du croissant de la lu n e renversé, qui est;le signe du mois; ce crois-
sant répété une, deux,' trois, quatre fois, jamais davantage : Ainsi les Égyptiens
r e p ï é s e n t a i é l u ^ s p a r u n double s igne, celui d e la saison, plus celui de mois
répété u n d e rta ir^ om b r e de fois ; mais de manière à indique r le rang de c'e mois daiis
la saison à laquelle .il appartenait.
.Chainpoiiion remarque, ensuite, que ces signes se succèdent toujours dans le
même ordre ; mais que-les jo u is épagomènes ont d e sjp g n e s particuliers : un groupe
¿ ï - è s t la figure du Ciel, suivie de -1,~2,,5, 4, 5 "u n ité s ^ s e lo n ile nuAéro du jo u r
épagomène.
Ces é p a g o m è n e s v consacrés à decffèles solennelles, et appelés pour cette ra is o n .
jours du ciel, figuraient aprês:i 8 i i i i i i s de Mésori, le deviner de l’année, .
Il y avait, aussi, uiîe,notation particulière.phur désigner les h eu re s; Cliampollion
a trouvé dans les papyrus des dates exprimées en m o is/jo u rs e t h e p re sgG est .souvent
u n doigt humain tourné vers le soleil; le signe du féminin accompagne toujours
cette représentation * r , en copte, t/m o f rA e « « est du féminin. Yoilà les.
signes du temps r e c o n n u ^ il n ’v a B aucune hypothèse.
Les Égyptiens n ’avaient que trois sjusons seulement, et point d automne ; Il
en é ta it/ de même, chez 'les,<-anci©f8 Crées qui n’avaient pas non plus d’automne;
quoiqué depuis Hippocratc; ï é t é eût été partage en dieux saisons : Cette division de
l’année en trois saisons n ’a aucun caractère scientifique; elle existait autrefois chez
les Germainsi'îièt elle existe, encore aujourd’h u i, chez les Abyssins et chez quelques
peuples de l’Inde.
Le fait capital pour l’Égypte, c’est l’inondation. A Syène, elle-.commence le
20 ju in et elle dure ec»l jnurs. Ce phénomène, ren » rq .u attc par sa co«.sta.nce et
l’uniformité de sa durée, est de tous le s temps.. Deux ou trois jo u rs après, le solstice
d’été, la couleur dés. eaux du Nil commence à changer à Syène. Cette constance vient
de ce que le phénomène d f l ’inondation n s t lié au passage vdu soleil au tropique du
Cancer. La durée de üijioÿdation est à peu prés de quatre mois, durée d e l à saison,
correspondante chez les Égyptiens : quand après ces. cent vingt jours les eaux se sont
retirées, on sème.
Ces quatre mois représentaient la première saison ; e t ce qui re s tait de 1 année,
les Égyptiens le divisèrent en deux parties égales, correspondant à ces deux opéra