ju sq u ’aux granits, aux basaltes, aux diorites et aux porphyres les.plus d u r s : ils employaient
aussi quelquefois l ’albâtre, mais le plus ordinairement ils préféraient le grés
d’un g ra in fin, et surtout le calcaire blanc ; parce qu’ils le coloraient plus facilement :
on peut s'en ren d re compte p a r la remarquable statue de Chafré, reproduite dans nos.
planches, et dont nous donnerons une description détaillée dans. nos notices, explicia-
tives des planches de l’atlas.
a Quinze cents ans, et plus peut-être, a dit M. Ernest Feydeau., avant le jo u r où les
(irecs dégrossissaient de lourdes billes de figuier, pour im ite r la figure humaine-., les
Égyptiens ta illaient des statues colossales de g ran it et de basalte. » On sait, en effet,
qu ’il existe, au musée de Boulak, des statues en basalte et en pie rre .calcaire des premières
dynasties.
Les sculpteurs firent, également, des statues d ’ivoire, de bronze, d’argent et d’or :
on a même prétendu qu ’il avait existé des statues d’airain : 1 assertion nous paraît
erronée : on ne connaît, en effet, aucun spécimen, venu jusqu à nous, de cet alliage ,
cependant certains écrivains en font mention.
F IG U R IN E S .
Parlons, maintenant, de ces sortes de Figurines (pii offrent, dans leu r forme générale,
l’imitation de la momie dans ses enveloppes, ou quelquefois la formé .consacrée
d’OsiriS : elles é ta ien t déposées» souvent en très-grand nombre, auprès du mort dont
elles rappellent dans leurs inscriptions les noms, la filiation et les titres. Les Égyptiens
en fabriquaient de toutes sortes de matières; mais le plus grand nombre se faisait en
te rre émaillée bleue.
■Ces figures ont les bras croisés su r |B p o itrin e ; l e « r s p |a i n s j r f |s o n t censées sortir
des bandelettes, tien n en t, presque toujours, une pioche, une houe et u n cordon
aboutissant à un pe tit sac, destiné à renfermer des semences e t qui p e n d su r les épaules
de ces statuettes ; les outils font allusion aux travaux agricoles auxquels les âmes
é ta ien t censées se livrer dans les Champs É.lysées. Lorsqu’* f |s .s o n t représentées sous
les tra its d’Osiris, ces images tie n n e n t le fléau e l l e crochet, et .ont pour coiffure | |
pa rtie supérieure du pschent accolé de deux plumes, a ttrib u t caractéristique de ce
Dieu.
Souvent ces figurines sont des portraits du personnage auquel elles étaient consacrées,
comme on peut s’en convaincre en oomparant toutes celles qui se. rapportent à
u n même individu; en outre, l’extrême variété du travail et de la matière, qu’il est facile
d'observer parmi les images funéraires d ’u n ¡même défunt, donnent à penser qu ’elles-
é ta ien t offertes au m ort par ses parents ou ses amis, qui les faisaient exécuter d’une
manière plus ou inoins riche; suivant leurs facultés personnelles. On voit souvent
aussi, dans les inscriptions gravées ou peintes su r ces figurines, les noms du défunt laissés
en blanc ; cette circonstance fait voir que celles-là avaient été fabriquées à l’avance, et
qu ’on faisait de ces sortes d’images, comme d’une foule d'autres, l ’objet d’un 'Commerce;
il en était de même des c à i^ e s de momie qu ’on trouvait to u t é r confectionnées
e t .auxquelles on>fi’avait plus que les noms et titré s du défunt àj ajouter.
PLACE D E S S T A T U E S DANS L E S É D IF IC E S .
L’union de la sculpture et dé^Parchitecture'iest, un problème difficile que les Égyptien
s résolurent les premiers. Chez nul' au tre peuple, excepté chez les Assyriens, la
statuaire n ’est aussi intimement liée à l’a rchitecture, e t ne dépend au tan t des: édifices.
Ilîjist, difficile, en effet, de trouver, un e .sta tu é égyptienne qui ne se rattache pas à la
construction architecturale, au moins p a r u n p ilie r ou une espèce, de- stèle attachée au
dos. En outre, p a r leu r pose roide et monumentale, p a r leu r ampleur e t leu r simplicité,
toutes les statues debout ou assises se lie n t et s’associent parfaitement aux grandes lignes
de l’architecture.
Jamais les Égyptiens n ’ont placé de statues où u n homme n ’a u ra it pu se te n ir sans
danger debout ou assis ; Convenance parfaite que la^mame de Ta décoration a fait dédaigner
aux Grecs et à-leurs nombreux imitateurs. Les statues égyptiennes sont donc
toujours peu élevées au-dessus du sol, placées»sur une large base, et que lque fois, ce
qui se remarque pour les sphinx, su r u n piédestal en forme de naos.
A l’exception des sphinx, souvent en nombre considérable, qui s’a lignent le long
des dromos, les grandes statues sont accouplées deux par deux, ou quatre p a r quatre, à
l’entrée des dromos (‘Comme au temple de Seboua en Nubiejr.ou b ien devant la façade
des pylônes, comme l ’é taient autrefois’ les colosses de Memnom, e t comme le sont encore
les statues q u ’on admire devant les propylées de Karnac.
Dans l ’in té rie u r des édifices, elles sont lé plus souvent isolées et placées au fond
d’une petite chapelle, quand elles n ’orn en t point la façade d’un pylône in té rie u r, comme
on le.voit en divers endroits de Thèbes, au sud du sanctuaire du grand temple d’Am-
mon, et'dans u n e salle du temple d ’Amounoph II.
Dans la pa rtie privée de l’Ammonium, à l’est du sanctuaire, on voit, p a r de nombreux
débris encore en place, que des statues de toutes matières, de toutes grandeurs