L’esquisse que j’ai reproduite, tirée d’un grand papyrus de la collection du docteur Abbott,
n’a jamais été terminée : il devait être colorié et les légendes hiéroglyphiques dont la place est
réservée, n’ont jamais été tracées. Mais, il donne une idée fort nette de la façon dont ces dessins
étaient esquissés et préparés chez l’écrivain où il attendait, comme nos pierres tumulaires chez
les marbriers, le nom et les titres du défunt.
P a py r u s s a t ir iq u e s .
La description détaillée de cette planche se trouvé à la page 1/i3.
S C U L P T U R E
Ch a s s e a l ’h ip po p o t a m e da ns l e s m a r a is . — Memphis- — ive dynastie.
Des chasseurs armés de harpons et montés sur de légers batelets de papyrus qui leur permettent
de passer facilement, même à travers les hautes toufïes de lotus, poursuivent une bande
d’hippopotames qui grouillent dans le marais. Le personnage qui paraît commander l’expédition
est seul vêtu, la complète nudité de tous les autres fait reconnaître qu’ils sont circoncis: les
poses variées, les formes bien accusées, témoignent d’une science de desssin qu’on ne
retrouvera plus aux époques Subséquentes.
Un premier chasseur s’est déjà rendu maître d’un hippopotame et se dispose à le harponner
derechef: un second est occupé delà même manière; enfin, un troisième en maintient un autre
un peu différent, mais évidemment de la même famille. Le crocodile représenté enlevé par les
terribles mâchoires d’un des hippopotames, nous fait voir que cet énorme reptile rencontrait
souvent un formidable ennemi dans les eaux du Nil, ou plutôt de l’inondation.
Ces scènes, qu’on retrouve assez fréquemment, dans les tombeaux des diverses nécropoles,
nous démontrent que les hippopotames et les crocodiles abondaient à certaines époques dans
toutes les lagunes de la haute et de la basse Égypte, et que les habitants se faisaient un plaisir
de les traquer partout. Remarquons, aussi, que les chasseurs ont les cheveux coupés, et que
tous, à l’exception du chef offrent cette particularité du sommet du crâne singulièrement aplati,
comme dans presque toutes les figures du tombeau de Tel. Ne serait-ce pas là l’indice d’une
race étrangère lâche et irrévérencieuse à en juger par la science de Gall?
T ro u p e a u d e g r u e s e t b a s s e - cour d e s d om a in e s d e T e ï . — Nécropole de Memphis.
— vc dynastie.
Ces deux scènes font partie d’un ensemble de tableaux du même genre qui occupe toute une
salle du vaste tombeau du haut fonctionnaire nommé Teï, qu’on n’a pas oublié, être enseveli dans
la nécropole de Memphis au nord des pyramides de Sakkara.
J’aj- déjà dit.que ces sortes dè:*epréseritatîo.os sont communes suivies monuments funéraires :
elles ne s’appliquent pas seulement aux volatiles, mais à tous les .produits de la culture, aussi
bien de l'élève des flûtiaux, que de l’in dus#é-et des arts, que pouvaient se procurer-les
régisseurs des domaines des grands personnages. On y voit aussi figurer souvent les objets de
luxe ou de curiosité, que l’intendant siétait procjirés pour faire preuve de zèle et ^attirer l'aflection
de sdii maître. - . . .
Le premier registre représente un troupeau d ë g ||é s i conduit par deux serviteurs gallinaires,
armés de longs bâtons. Ogf distingue la grue commune, dont ftplumageÿèjiâré diffère peu de
cèlletÿdnue en: Europe;|:’tét une autre échïssier appai tenant à l'espèce appelée demoiselle de
Numidie, reconnaissables aux deux aigrettes formées- par le prolongement, des plumes effilées
qui couvrent l’oreille. On rencf|tre souvent sur les-monuments dé cette époque de grands troupeaux
dê ces échaSsièrs que les Égyptiens paraissent avoir élevés pour en manger la chair. Le
caractère sociable, enjoué de la grue de Numidie la rend facile à apprivoiser, et 1 on en voit
encore souvent en Égypte dans les .maisons des riches particuliers.
. La légende hiéroglyphique, sculptée au-dessus de ce tableau, se traduit ainsi: « Conduite
pour faire voir l’hommage amené des domainees de la maison éternelle: » Un savant égyptologue,
M. Ghabas, pense que cette dernière expression sign® : la propriété héréditaire, le domaine
patrimonial. . ‘
Le second régi®représente.une basse-cour dont la partie antérieure, reportée sur une autre
planchlfiétait ornée de coïonnettes. Dans lés : deux compartimen|| .oh voit divers volatiles
auxquels des serviteurs donnent, leurs Soinstsous 1 inspection d un scribe. Les uns piéparent la
pâte, la roulent enioulettes dans leurs mains et la dépoSehfcsur de petites tables ; les autres en
gavent les oiseaux, ainsi que l’expliquent les hiéroglyphes semés au milieu des volatiles. On
voit écrit, aussi, au-dessus.diiéompartiment à droite: « La réunion,des oies et des pigeons après
qu’ils.ont mangé»; et, â gauche, on lit une phrase analogue. La naïveté, de ces inscriptions,
qui rappellent celles des tableaux du moyen âge, provoque le sourire de tous ceux qui ne songent
pas que ces bas-reliefsront précédé de deux mille ans les plus anciens monuments plastiques que
nons connaissons. Les volatiles s’ébattent, se mêlent, boivent avec beaucoup de vérité, et prouvent
que les artistes de cette époque reculée, étaient déjà bien avancés dans l’étude de la nature.
-’’J o u t e d é s m a r i n i e r s . — K o u m el-Ahr/tar. — v i 0 dynastie.
Cette planche représente un bas-relief copié dans le tombeau de Zawyet el-Mayetin, appartenant
à un-Souten-Zohli, qui vivait s ip i la vtt dynastie ¡et dont le nom se trouve inscrit dans
son tombeau.
Ce tableau si remarquable pour l’art de cette époque a été reproduit par Lepsius; mais il y
a été oublié maints détails, et l’on en voit d’autres rendus très-négligemment : dans cette reproduction
par trop fautive, en effet, les lotus qui parsèment l’eau, semblent des fleurs et des
feuilles détachées de leurs tiges; tandis que tout se groupe, au contraire, dans l’original. Il est
figuré, dans la seconde barque, un homme tirant une espèce de filet, tandis qu il tire un cadavre
de l’eau, comme on peut le vérifier, facilement, sur le plâtre que j ai donné au musée du
Louvre; en outre les deux lutteurs qu’on voit à l’extrémité des deux dernières barques n ont plus
de mouvement compréhensible, et les parties sexuelles ainsi que les muscles ne sont pas mar