à Vingt-cinq pieds, soutient une touffe de longues
feuilles à côtes, qui se dessinent comme
l’anse gracieuse d’un vase antique. Ses fruits
en forme de poires sont rangés autour de la
tige, on les p ren d ra it p our des cristaux de
verre ; l’arbre e n tie r ressemble à une colonne
d’argent ciselé, surmonté d ’une u rn e corinthienne.
» Tel.est le papayer, dont le tronc
sans branches, a la forme d’une colonne entourée,
dans sa p a rtie supérieure, de plusieurs
rangs de melons verts, e t est surmonté d’un
chapiteau de larges feuilles semblables à c elles ,
du figuier; tels 'Sont enfin, les palmistes qui
élèvent à plus de cent pieds leurs colonnes
nues surmontées d’u n bouquet de palmes.
Le p ilie r doit son origine aux étais dressés
p o u r soutenir le plafond des carrières, et
l’on en rencontre encore des spécimens sans
couronnement e t sans architrave, tel qu’il fut
employé souvent dans les vieux édifices-. C’est
l’esprit d’imitation qui introduisit l’architrave
comme un élément indispensable de sa solidité,
e t qui y sculpta même en dessous des
denticules arrondis. On p eu t en voir u n exemple
su r la façade d’u n tombeau, sculpté dans
le roc, à Beni-Haçen.
N’oublions pas que la décoration peinte
précéda la sculpture : à cette époque les ornements
sculptés fu ren t donc d’abord représentés
en couleur, et les moulures des grands édifices
seulement peintes su r les surfaces planes
des mu rs e t des piliers. C’est ce qui nous p e rmet
d’affirmer que la fleur du lotus, l’aigrette
du papyrus, le d a ttie r et divers autres végétaux,
représentés en même temps que les têtes des
divinités e t différents emblèmes, furent les p remiers
ornements en peinture. On voit encore dans les hypogées de Metcliarra ét en
face du sanctuaire de Karriac, des p ilie rs décorés de cette manière. L usage les ayant
ensuite consacrés, oh les reproduisit en re lie f lorsque les exigences du style eu ren t
substitué la sculpture à la couleur.
Plus, tard on substitua les piliers polygonaux aux piliers carrés, e t quand eut
lieu cette substitution la difficulté d’orner d’étroites e t lo n g u e s facettes donna, peut-
ê tre naissance ‘ aux 'chapiteaux.
: C’est u n fait curieux à noter, qne de v o i r 'les deux-a rchite ctures Égyptienne
e t Grecque, parties pour ainsi dire du même principe e t arrivées à. des résultats
si dissemblables, employer toutes deux, dès le début de l’a rt la simple colonne
polygonale dont nous admirons le grandiose sévère.' On peut s’en ren d re compte
en examinant les colonnes protodoriques de Beni-Haçen. Elles p ortent quinze cannelures
dont le creux n ’excède pas u n demi-pouce, e t une bande de la la rgeur des
cannelures, toute couverte d’hiéroglyphes, qui complète les seize pans du fût.
Les piliers carrés et les piliers polygonaux se partagèrent la faveur des arch itectes
égyptiens jusqu’au jo u r où la grandeur des édifices, devant s’élever au delà