surface en é ta it ornée de bandes de couleur blanche, jau n e ou turquoise,.et formant
des zigzags plus ou mo in s superposés; mais qui ne pén étra ien t pas l’in té rieu r entie r
du verre, quoiqu’elles fussent incorporées : n ’y a u ra it-il pas lieu d ’a ttrib u e r au désir
de ren d re les décorations su r verre plus parfaites (aussi bien qu’à celui de donner
à l’ornementation des poteries une valeur artistique plus complète),'des recherches
de procédés qui au ro n t amené la découverte de l’émail?
Il nous paraît d’abord indispensable de mentionner l’application d ’un vernis vitreux
à différents objets sculptés, provenant d’une p ie rre d’agalmatolithe ou de stéas-
chite qui ressemble à la p ie rre de savon des C hinois; c’était un des plus usuels procédés
de l’in d u strie égyptienne : les avantages, qu’on en re tira it, é taient le s.su iv an ts; une
plus grande dureté des arêtes et un e plus grande densité de la substance, qui, avant de
su b ir l’action du feu, est excessivement ten d re e t se manié facilement. Chaque pièce ne
devait se mettre au four q u ’après avoir été d ’abord complètement façonnée p a r le modeleur
e t après avoir été couverte d ’une couche uniforme de vernis d’un e seule couleur,
qui é tait, le plus souvent, ou le vert céladon ou le bleu pâle. Le plus ancien spécimen
en ce genre, se trouve au Bristish-Muséum : il porte la date du règne de Thoutmès Ier.
Le même procédé é ta it suivi pour les objets en pâte dure, pour les scarabées, les
amulettes e t les figurines funéraires appelées Shabti; quoique, dans ceux-ci, les ornements
soient sculptés en intaglio ou en bas-relief ; en outre la difficulté d ’employer ce
procédé pour de grandes pièces en avait forcément re s tre in t l’usage aux petits; objets
de toilettes destinés, soit à co n ten ir le slim pour les paupières, soit des collyres ou des
parfums.
Les autres divers produits de l’émaillerie égyptienne ne sont p resque tous que des
revêtements monochrômes, dont le bronze et certains métaux é taient souvent les excipients.
Il existe un très-grand nombre de figurines e t de métal dont, les yeux, les détails
d’ornementation, comme les légendes hiéroglyphiques, gravés en creux, ont été remplis
d ’un émail de diverses couleurs. Ce procédé de l’infusion de l’émail, dans les creux du
métal, paraît avoir passé directement de l’Égypte chez les Grecs.
Orif connaît aussi beaucoup de statuettes en te rre cuite et en faïence, qui sont recouvertes
d ’un'émail blanc, su r lequel on a, en plus, p e in t divers ornements avec des
couleurs vitrifiables, que l’on identifiait à la masse de l’émail p a r l’action du feu : c’est
grâce à ce genre de peinture qu ’une foule d’objets d’a rt de la plus haute antiquité se
sont conservés ju sq u ’à nous, malgré tous les agents de destruction ; ,on a même retrouvé
des vases émaillés de diverses couleurs confondues, en filets roulés ou contournés, et
reproduisant les dessins les plus variés. Pendant la XIXe dynastie, la faïence d’un bleu
b rillan t était la mode : les coupes et les bols de cette faïence étaient ornés de dessins,
de couleur plus sombre, imitant des- pétales de lotus ou de papyrus, entremêlées avec
des poissons; onconnaît des coupes de ce genre ayant un pied de diamètre.
Le plus-ancien exemple de carreaux émaillés se présente aux jambages de la porte
intérieure de la pyramide doSakkara : ces carreaux o nt deux pouces, de longueur,, un
pouce en largeur et u n huitième de pouce e n épaisseur; ils: sont pour jta p lu p a rt de
ï®J>uleur bleu-clair, avec unef-surface extérieure légèrement convexe, et une surface
inté rieure percée horizontalement, pour y passer u n fil de-métal, avant qu’ils soient
fixés dans le plâtre. On voit qu’ils ont été destinés; expressément pour orn en é ette porte;
plusieurs Contiennent, en effet, des chiffres en caractères h iératiques qui le p ro u v en t.
le ’British Muséum f ip o s s è d e des spécimens.
Une autre remarquable application de ces émaux est une coiffure, trouvée à Thè-
bes, faisant partie d’une statuette royale d’environ trois pieds de h au teu r ; le bandeau
qui entoure-la têteiest constellé de petits téssères, d’environ u n demi-pouce de
longueur, d’une p âte d’un rouge b rillant im itant le jaspe et la faïence dorée.
B IJOU X.
L’art: de mettre, eniiè ttyre les métaux précieux, principalement l’or et 1 argent,
pour les besoins du luxe, et qui porte .de nos. jo u rs le nom à orfèvrerie, comprenait,
chez les anciens Égyptiens aussi bien q,pe de notre temps, deux séries distinctes de
p ro d u its; dont la première, c’|i|^ â -d ir e l’orfévrerie proprement dite, était, évidemment,
confiée à des artistes-.assujettis à des; règles hiératiques .sévères qui restreignire
n t l’essoirt de leu r génie d’invention, quoiqu’elle nous a it laissé néanmoins u n certa
in nombre-, de spécimens d ’ornementation d’u n grand caractère ; tandis que la
seconde, c’est-à-dire la fabrication des bijoux, qui avait à satisfaire tous les caprices de
la vanité (que, dès le nouvel empire, l’émancipation de ces règles q u an t à la vie civile
suscita ju sq u ’à son paroxysme),vnous démontre, par ses modèles, surprenants d invention
a rtistique, qu’en aucun temps on n ’arriva à dépasser, sinon à égaler, la délicatesse
de goût e t l’étendue d’imagination d’u n peuple, que ses imitateurs ont essayé en vain
de faire oublier en s’a ttrib u a n t audacieusement le mérite inventif de ses travaux.
Une'connaissance profonde des secrets les plus essentiels de la chimie, à laquelle
la recherche de la transmutation des métaux p a ra ît a v o ^ c o n d u it, dès l’origine de la
civilisation nationale, le sâe'erdoce égyptien, avait, du reste, préparé les voies et moyens
à ce développement industriel ; aussi les premiers Égyptiens, grâce à ces connaissances
scientifiques en métallurgie, exploitèrent-ils avec soin tous les minerais que pouvait