çà et là, sur le vêtement et sur le fond de sparterie, que j ’ai rétabli sur mon calque, sans
aucune difficulté, toutes les divisions du canon.
Le n° 2 est une figure dessinée à Bercheh dans l’hypogée de Kise-Toutholep, qui remplissait
les fonctions de nomarque de la province sous les rois Amounemhet II et Osortasen II de la
xn* dynastie ; elle est la seule du tombeau qui reste encore quadrillée dans presque toute sa
totalité: elle faisait partie des personnages alignés à gauche de la statue qu’un nombreux personnel
est occupé à traîner sur des rails en bois.
Dans le n° 3, on voit le peu de soin que les artistes égyptiens apportaient quelquefois à respecter
les canons de proportions. D’un côté, en effet, le défunt et sa femme sont dessinés suivant
la règle; tandis que, de l’autre, leur fils, un scribe, ne mesure que seize parties au lieu de dix-
neuf; en outre, les carreaux du canon servent autant à distribuer commodément les légendes
hiéroglyphiques qu’à disposer les figures. Ce carieux tableau à été copié à Élithyai, dans
l’hypogée d'Ahmès chef des nautoniers sous le roi Amosis, premier pharaon de la xvm8 dynastie :
c’est par erreur que l’écrivain a mis xv°.
Le n* A représente une esquisse tracée à la sanguine sur un canon de proportion dans le
tombeau de Soumka ou Soumnout, qui vivait sous Aménophis II, de la xvme dynastie. Cet
hypogée, situé à Thèbes, contient encore d’autres figures inachevées, et tracées sur des canons
semblables.
Le n° 5 est unê figure sculptée qui a été relevée dans un tombeau inachevé de la nécropole de
Thèbes ; elle paraît remonter au règne de Séti 1er, de la xix° dynastie.
N o u vea u canon d e s pr o po r t io n s d u co rp s i-ium a i |f |— Depuis Psammetik I jusqu' à Caracalla.
A partir de la xxvi* dynastie, c’est-à-dire de la renaissance dés arts, les artiste égyptiens
adoptèrent un nouveau canon divisé en vingt-trois parties. Il survécut à la monarchie égyp-
tionne, se maintint sous les Lagides et les Césars, et dura, enfin, dans la vallée du Nil, jusqu’à
l’extinction totale du culte d’Osiris.
J’ai donné dans cette seconde planche du canon des proportions du corps humain quatre
spécimens du nouveau canon.
Le n° 1 est tiré d’un hypogée de l’Assassif, à Thèbes, qui fut creusé et décoré pour un fonctionnaire
du temps de Psammetik Ier.
Le n° 2 est une figure copiée sur les ruines d’un édifice inachevé du règne de Nectanèbe,
au nord du grand temple de Karnac.
Le n° 3 est tiré d’un groupe dessiné dans le temple de Thoih Ibioeéphale, près de Médinéh-
Thabou : il représente Ptolémée Évergète II et Gléopâtre, sa femme : il est déjà facile dans ces
deux figures de se rendre compte de la dégénérescence de l’art égyptien qui ne fit plus dès lors
que pérécliter jusqu’à l’invasion du christianisme.
Le n° A date de l’époque romaine, du règne de Caracalla, selon toutes apparences, il se voit
à Philæ, sur la baie d’une porte située à l’est du grand temple; cette figure donne un modèle
complet de la division adoptée avec le nouveau canon pour les figures assises, qui ne se trouvaient
plus divisées qu’en 19 parties de hauteur, c’est-à-dire, avaient A parties de moins que les
figures debout.
F a c -s im il é d ’une e sq u is s é . — Nécropole de Thèbes. — x vm ’ dynastie.
Ce groupe! est tiré d'une série- de captifs asiatiques et africains, tracés en noir, de cette
grandeur et avec une pureté remarquable, sur une des parois inachevées du tombeau de Rames,
haut fonctionnaire qui vivait dans; des premières annéeçdu règne de Khouenaten, et fut enseveli
dans le monticule appelé aujourd hui Abd el-Goumah.
Tous les types de têtes y sont habilement saisis ; on peut y reconnaître les chefs des peuples
avec lesquels les Égyptiens étaient constamment en guerre. Ce sont d’abord les nègres, dont les
tribus si nombreuses n’ont jamais su se former en nations, % dont le type et les moeurs n ont
pas changé depuis que cette esquissera été tracée. Les deux traits que 1 on remarque sur la joue
du nègre, placé au milieu, etqu’on serait tenté de prendre pour deux faux traits, deux repentirs
de l’artiste, indiquent bien les deux entajlfes que se font souvent, encore aujourd’hui, certains
noirs pour orner leur figure.
Des deux Asiatiques aux yeux clairs, le premier à la physionomie bien caractérisée, et portant
barbe et moustache, me paraît représenter un Syrien, un Limanou, c’est-à-dire un habitant dn
Liban, ou encore un de ces Rotennou qui avaient établi leurs demeures sur les versants du
Taurus : quant au second Asiatique, celui dont le profil effilé et rusé se projette sur les autres,
avec les cheveux tombant sur le front et la nuque, et partagé par une longue tresse pendante sur
la joue; il doit offrir l’image d’un Robou, qui fut le plus formidable ennemi que les Égyptiens
rencontrèrent en Asie. Ils furent en guerre avec lui, au moins depuis le règne de Khouenaten
jusque sous Ramsès III, qui retraça à Médineh-Thabou ses victoires sur ce peuple qu’il ne put
jamais complètement détruire, mais dont il envoya à Thèbes quelques milliers de mains et de
phallus; sorte d’hommage rendu à la bravoure des vaincus.
F a g - s im ile d ’u n e e s q u is s e é p u r e e . H - : 'N fá r o p o k de Th$Ífe¡$.— xviii* dynastie.
J’ai voulu, en donnant le beau groupe qui fait le sujet de cette planche, présenter un complet
spécimen de ce genre d’esquisse, avec ses repèntirs et ses tâtonnements; je 1 ai choisi parmi les
ébauches qui se voient dans le tombeau inachevé de Rames d’où est tirée la planche précédente.
Celle-ci représente également un groupe de captifs dans des. attitudes variées. Un nègre
debout, vêtu d’une peau de panthère et la tête ornée de deux plumes, symbole d autorité, implore,
les bras étendus, la clémence du pharaon qui reste impassible dans sa majorité; deux Asiatiques
agenouillés et reconnaissables à leurs traits comme à leur barbe, paraissent lui demander grâce
avec plus d’ardeur; enfin, un quatrième captif, dont la race n’est pas bien caractérisée, se prosterne
avec plus d’humilité encore que ses compagnons et semble baiser la terre comme le font
les Égyptiens d’aujourd’hui, en prononçant leur Ana fy ard-ak, yâ Sidi, ou, littéralement, je
suis sur la terre, ô mon maître !
Cette esquisse n’est peut-être pas aussi parfaite que plusieurs autres que j aurais pu choisir ;
telles sont, par exemple, les grandes figures tracées sur les piliers du tombeau de Séti Ier : mais
le groupe que j’ai reproduit, tout défectueux qu’il est encore, après avoir reçu les corrections
des contours noirs, forme un sujet plus complet. En outre, par sa grandeur, il m a permis de
le reproduire sans réduction, par le calque même, ce qui en fait un véritable dessin autographe.