Dans ce tombeau, le cartouche est surmonté d’un autre plus ancien, placé devant les petites
figures agenouillées.
Le prince Raasès vivait sousTakare; il exerçait plusieurs hautes fonctions, entre autres celles
de surintendant de toutes les constructions royales, constructeur de la grande enceinte. Il était
aussi bibliothécaire et chargé de ses troupeaux.
Près du tombeau de Raasès, on voyait le tombeau de Bon, ou Sabou. Il n’en reste qu’une
petite salle, ornée au fond d’une petite décoration architecturale de panneaux et sur sa façade
de superbes bas-reliefs.
On voit sur la paroi de droite une grande figure iconique de Sabou ou Bou, tenant d’une main
son bâton et de l’autre le pal. Cette figure, de grandeur naturelle, est d’un relief beaucoup plus
haut (1 cent. 1/2) qu’on le voit généralement dans les sculptures de cette époque. Les proportions
en sont très-belles et 1 on dirait plutôt une figure de la xviul® dynastie qu’un fonctionnaire
de la ve. Les jambes sont sveltes et les muscles parfaitement accusés. Le visage qui est portrait
est très-beau ; l’oeil est naturel et la lèvre est surmontée d’une petite moustache taillée comme
les sourcils. Le biceps est bien marqué ainsi que les muscles de l’avant-bras. Les clavicules sont
aussi bien marquées ; en un mot, cette figure est bien supérieure à tout ce que l’on connaît de
bas-relief de 1 ancien EmpiFe, et à part le relief qui s’arrondit trop brusquement, cette figure
est supérieure à toutes les oeuvres de la nouvelle monarchie.
Les quatre registres qu’on voit en face, sur le bas-relief de la même paroi, sont aussi très-
remarquables par leurs proportions et la composition.
La paroi gauche est ornée de cinq registres représentant des scribes, des boeufs, des antilopes
et des oiseaux. Ces bas-reliefs sont ce que j ’ai vu de plus beau et de plus fini de l’ancien
Empire.
Les deux figures qui ornent la baie de la porte sont moin3 parfaites. Elles portent un singulier
collier orné d’un petit sceptre à tête de chacal se frottant le museau. C’est presque toujours par
des emblèmes suspendus au collier ou y attenant que se distinguent les fonctionnaires de cette
époque.
Le tombeau de Bou doit remonter à l’époque de ces cartouches qui se trouvent sur le tombeau
de son fils;
REMARQUES. GÉNÉRALES.
Les princes, tel que l’erpaha Ptaholep, portent quelquefois une coiifure réservée aux rois
sous la xvni0 dynastie.
Les dames portent aussi un bandeau du même genre.
Plusieurs de ces fonctionnaires portent une petite moustache noire indiquée légèrement
comme les sourcils.
J’ai vu dans les tombeaux de la ve dynastie, des bas-reliefs dans le creux et même des hiéro-
glyqhes taillés ainsi.
Il y a dans ces vieux tombeaux beaucoup de signes qu’on ne retrouve plus dans les monuments
du nouveau royaume et des formes primitives de certaines figures qui jettent quelque
lumière sur le véritable sens des lettres ou des symboles.
On croyait généralement que la sculpture en bas-relief était seule supérieure dans l’ancien
Empire, mais en étudiant l’art de cette époque reculée, on s’aperçoit que la sculpture en général,
statuaire et bas-reliefs, était supérieure à l’art du second Empire. La peinture était au moins
• |g à lé ,, à,- en juger par • les représentations du ,tombeau surtout de Beni-Haçen et-de
H 9 à l'architecture, le peu qu’il en reste dans les tombeaux est plus pur et plus beau
que ce que nous voyous danstes grands édifices des xvm’ et x.x’ dynasties. Il est Probable que
les constructeurs qui élevèrent les pyramides firent des temples et des palais aussi grandie, es
que ceux de la nouvelle, monarchie. Les poutres qui décorent 1 entrée des tombeaux les da les
de pierre du plafond, taillées en forme de poutres, les lambris peints de bois veiné, toute cette
décoration primitive représente,parfaitement l’architecture d u e « , comme partout, aux pon-
Stmp a r li les tombeaux du nouvel Empire, le plus remarquable est celui d’un erpaha à Soulen-
rokh nommé Bekenramf, qui vivait sous les Psammétiques. Ce vaste tombeau, auquel on descend
aujourd’hui par une anfractuosité de la montagne, qui, en s éboulant, a masqué 1 entrée est
entièrement taillé dims une roche peu homogène qui a nécessité un revêtement général de
calcaire fin. Le plan de cet hypogée ressemble assez à celui d un spéos. La salle d entrée la
principale du tombeau, était soutenuepar six piliers, et l’allée médiale, taillée en berceau é ta t
revêtue d’une voûte en claveau. Cette particularité seule donnerait 1 époque de la construction
si le style des hiéroglyphes ne l'apprenait aux yeux habitués à reconnaître les
égyptien. Il date de la Renaissance, sous les Psammétiques, où 1 on-ppmmence.à faire usage
de la voûte dans les monuments funéraires et dans les habitations. I
Deux portes percées de chaque côté de la salle principale communiquent dans un long couloir
qui fait le tour de la partie intérieure d e® vaste hypogée et contient trois puits funéraires
et des salles ébauchées. La seconde pièce est transversale, voûtée en berceau et percée de niches;
le sol est fouillé d’un large puits où s'est tué un voyageur hollandais qui y est tombé par
' mégarde. Cette pièce conduit dans une autre salle flanquée de deux petites pièces : au fond on
voyait autrefois la statue du défunt Bekenramf. Cette salle est ornée au plafond dune suite
de vautours, les ailes éployées, et tenant une plume dans leurs serres, comme on le voit. dans
les temples de la nouvelle monarchie. .A l’é p o q # P ce. tombeau fut creusé, les emblèmes
avaient déià perdu leur sens primitif. . H H
Toutes les parois de ce vaste tombeau sont garnies d’un revêtement en pierre calcaire d un
grain fin, sur lesquels on a gravé des bas-reliefs et de nombreuses légendes, hiéroglyphiques
relatives au jugement de l’âme et à son avenir dans l’autre monde, ainsi que des prières aux
dieux de Mmmite. Les p la fb n # d e la. première e f e sont décorés d’ornements assez variés;
mais la planche qu’gn, a publiée M. Lepsius est très-fautive. I I . $£
Ce tombeau est aujourd’hui très-dégradé ; les parois en sont toutes noircies et couvertes des
noms de tous les badauds .qui vont visiter la nécropole de Memphis.
NÉCKSÿoiiE b è T h é b e s ; Bib a n e l -M oloüc il; h y p o g é e s ho ya u x . — x v n i et xix* dynasties.
On Akétonné de la simplicité et du peu de développement de l’entrée des hypogées royaux
de Thèbes, comparée à leur magnificence intérieuree ; et cet étonnement ne cesse quen se
rappelant que ces portes étaient bouchées par de grosses .pierres, pour les confondre avec
la rusticité empreinte par la nature sur les flancs de la montagne. Les entrées, même des
galeries, étaient aussi soigneusement masquées que les conduits des pyramides, et 1 on sait,