Aussi, si les monuments ne sont pas assez nombreux pour nous permettre de
donner satisfaction à u n tel desiderata, espérons-nous qu ’o n n ’en àûra pas moins facilement
observe (dans les représentations qu ’il nous a été permis de recueillir et de
publier), que, malgré l’affranchissement produit par les transformations politiques, et
le mélange forcé du sang é tranger, in troduit dans la race autbchthone par tan t d’invasions
(quelque répulsif q u ’eût été, pour elles, le sentiment national), les Égyptiens du
second empire pharaonique, comme ceux de l’époque de la domination Lagide, sè
conformèrent toujours à leurs traditions, aussi bien pour le costume que pour leurs
coutumes religieuses, et que ce né fu t que bien rarement, et par une exception
motivée, sans doute, par u ne nécessité absolue, que quelques-uns d’entre eux subirent
le joug d’üsàges qui le u r é taient antipathiques.
Il est reconnu, depuis longtemps, par le plus g rand nombre d’écrivains, qu’il n ’y a
aucune controverse à é tab lir au sujet de l’habileté des anciens Égyptiens dans l’a rt de
teindre les étoffes,.pas plus que dans celui de les fabriquer, parce que l’effervescence
froide produite par le vinaigre et lé natron a été connue, par eux, de temps immémoria
l, et que cela avait dû suffire, dès l’abord, pour le u r donner les notions nécessaires
pour apprécier la différence des acides et des, alcalis; néanmoins il est probable que ce
ne fu t qu ’à force d ’observations qu ’ils parvinrent à se ren d re compte que presque
toutes les couleurs, tirées du règne végétal, subissent une altération considérable, dès
q u ’on y mêle l’un ou l’autre de ces sels. Il y a donc lien de croire que c’est d ’après ces
travaux préliminaires qu ’ils aboutirent à leurs procédés pour teindre les toiles.
« On c ro ira it, d it Casanova (dans son Traité su r les différents monuments antiques);
qu ’on ne s’estse rvi, po u rle sto ile sp e in te s.d e l’ancienneÉgypte, que d’un e seule teinture
foncière q u ’on transformait, en trois ou quatre couleurs différentes, p a rle moyen des
divers alcalis et des divers acides qu ’on employait, et dont on les im b ib a it; pour obten
ir ce résultat; cependant, il avait fallu tracer d ’avance, afûi que les liqueurs caustiques
ou alcalines fussent exactement distribuées dans les.endroits où devaient s ’opérer ces
changements, toutes les figures et représentations avec des plumes ou des pinceaux;
c’est ce qui fait q u e , malgré toutes les précautions, les toiles peintes égyptiennes
péchaient par un grand défaut; on ne pouvait y ménager aucun fond blanc, parce qu ’il
est impossible d’employer la cire dans une te in tu re à la chaux, même bouillante. »
Ne nous sera-t-il pas permis d’inférer de ce qui précède ce fa it: que, lors de
l’abolition volontaire ou forcée des sévérités h ié ra tiq u e s , instituées contre toute
application de l’a rt industrie l aux besoins de la vie civile (abolitioUpqui produisit,
peut-être, ses premiers changements, seulement, à la fin du premier empire, mais surtout
sous le nouvel empire et la domination Lagide), les anciens'Égyptiens usèrent de
ces procédés'poiir ‘peindre su r toile" ]i$: murailles de leurs appartements en arabesques
ou en feuillages ;, et que c’est de ¿à que ces procédés très-rapides, quoique très-
heurtés (qui auraient été, pour, cette raison-particulière, suivis, depuis par les artistes
o rie n tau x ),’seraient devenus, à leu r heure, | e patrimoine de la. civilisation arabe, ;
au K a ire ^ i
Les spécimens d’étoffes des X ffl'et XX* dynasties, que représentent, et la planche* spéc
iale qui leu r est’ consacrée, et les planches, 'contenant des meubles du mobilier de
Ramsès III, en même temps que des tabourets de pied, des fauteuils à dos renversé e t un
palanquin, tous co u v e rts^ g a lem en t, d’étoffes aux couleurs, éclatantes, nous paraissent
n é laisser planer aucun doute su r ce p oint; cependant il nous parait utile de donner,
ici, une préuye historique, bien incontestable, de noSiasSertions.
5, ifc tte preuve»S,e trouve complète au livre de l'Exode, alors que Moïse ordonna de
procéder, it l’e ta b lis s .p e n t de to u t ce qui était indispensable pour le culte de Dieu. Les
détails .dans.lesquels il entre, le s |ijv rie rs qu’il désigne pour entreprendre les travaux,
-leur habileté d o n ftl est fait mention, les étoffes et les métiers pour les faire qu il appara
ît avoir *été emportés p a r.le s Israélites d an s le u r fuite (c lr :qfëtait là u n résultat
immédiat et qui n ’avait encore- pu.être modifié par aucune influence), nous présentent,
pe in t a u v ife le , tableau le plus entie r q u ’ilifo it Jdfssible de désirer d e l à civilisation
égyptienne pour tout ce qui regardé cette branche de.l’art.industriel.
La description si intéressante q.up ce livrê|'çontient, en. outre, des vêtements
,Sa c ré s (description que nouj prétendons, pour notre compte, renfermer un e nomenclature
exacte ,et fidèle de.s diverses sortes de vêtements exigés par le eufte égyptien
pour, être portégigar le grand p rê tre e .t ses acolytes, dès les. commencements du sacerdoce
national). lesquels,,n’aura ient été décrits av|c. ta n t de sjoin que pour empêcher
u n nouvel oubli de? règles s aç$ e s^ com m e Cela venait d’avoir lieu en Égypte, à p a rtir
du nouvel empire, .selon toute apparence), exigerait une digression toute spéciale que
n ’autorise pas,le:cadre de.noirùsixième livre.
Il nous reste à mentionner les vêtements militaires ; on n ’a, jusqu à présent, admis
comme vraiment égyptiens, gparmi .¿es. quelques costumes reproduits su r les peintures
et les bas-reliefs, que trois espèces de-tuniques -le s tuniques Basoui e t Schenti, dont il
nous a é tl impossible de reconnaître les caractères particuliers ; et la célèbre tunique
militaire nationale, désignée,'par les Grecs, sous le nom de Culasiris; c est un e tunique
tongue, à larges manches, rayée è ?p lis s é e , e t dont toutes des ouvertures'sont représentées
entièrement bordées de franges.