c erta inement pas le tableau des papyrus funéraires où Osiris, roi de l’Amenti, reçoit le
défunt conduit par la vérité : Il en est de même pour l'hippopotame huché dans le figuier ;
il n ’a qu ’un e ressemblance imaginaire avec la déesse Ndut perchée dans un arbre et dispensant
au d éfunt les a liments divins. L’a rtiste ne peut avoir voulu ridiculiser la religioni
qui é tait fort respectée vers la xix° dynastie (époque où ces représentations furent tracées),
e t qui continua de l’être, en Egypte, jû sq u 'à lâ -ch iite du paganisme.
Quand un peuple élève des monuments tels que le temple de Karnac et celui de
Medineh-Thàbou, ife s t éminemment religieux, il n ’a u ra it pas toléré de pareilles plaisanteries
: Aussi, suis-je bien convaincu que les a rtistes égyptiens n’ont, parfois, osé,
dans leurs satires, placer des têtes d’animaux su r deS'.corps d’hommes, que ÿ our mieux
faire comprendre combien leurs passions les rapprochent souvent de la- b ê te ||b n sait
que les dieux du panthéon égyptien em p ru n ta ien t’les;têtes delgi plupart des animaux
pour symboliser leurs a ttributs ; on peut, dès lo rs , penser que le respect pour la religion
leu r interdisait toute apparence de rapprochement.
Nous sommes, cependant, obligés d’admettre que quelques-unes de ces représentations
ridiculisaient les faits et gestes des pharaons : Ainsi la pa rtie de dames, l’âne
agréant lés hommages d’un captif, parodient, certainement, des scènes sculptées sur
les monuments de Ramsès III, et, probablement, elles ont été tracées, à cette époque,
par des artistes heureux de narguer un instant l’omnipotence royale.
Mais ces esprits si railleurs se sont-ils toujours contentés de peindre les animaux
avec les moeurs des hommes, e t n ’ont-ils pas su déjà exagérer les traits saillants du
visage de façon à représenter des personnalités précises, en un mot, des caricatures >
Nous n ’hésitons pas à le croire, malgré le peu de débris de ce genre, échappés aux
ravages du temps ou dès hommes,
Nous fondons notre opinion su r ce fait ; qu’ils ont souvent représenté sur les
semelles de leurs sandales (de c u ir et de cartonnage), ou su r les marchepieds du trône
des pharaons, lin groupe de deux prisonniers
barbares, (le plus souvent, sans doute, des
pasteurs ou hyksos, ces ennemis constants et
exécrés des Égyptiens) appartenant soit à la
race blanche soit à la ra c eo n o ire ; et. que,
dans l’u n et l’autre cas, l’image de ces peuples
est, grotesquement, rendue dans son abjection;
et simule la charge, le véritable cari-
fdafyire..
Il nous reste à mentionner deux créations
fantastiques et grotesques, au sujet desquelles
il est impossible qu ’on ne parvienne pas à se
mettre, un jour, d’accord, pour leu r assigner
leurs véritables caractères satiriques, quelque
divergentes q u ’a ient été les opinions de la
plupart des auteurs à leu r égard. Pour mieux
nous faire comprendre, nous les reproduisons,
ici, toutes deux.
La première appelée, généralement, le dieu
Bés ou Bésa, nous montre u n pygmée, toujours
représenté avec une face gorgonienne parfaitement
caractérisée, ayant la langue, sortie su r
les bords des lèvres ou quelquefois pendante,
et la tête coiffée d’une, aigrette de plumes droites ou légèrement courbées, qui offre
l’apparence d’une tiare : Elle porte aussi, presque toujours, une peau de lion, qui lui
descend su r le dos, et dont la queue pend en tre ses jambes*
Dessinée ou sculptée elle est toujours allégorisée comme u n n a in ventru : tandis