dans les endroits où ne pén ètren t pas les rayons du soleil. Or, la lumière solaire n ’a
jamais p énétré dans les excavations dont il p a rla it ; ce qui fait quérd’on y distingue
encore des teintes d ’u n beau rouge et d’u n bleu p a rticu lie r qui semble avoir été bien
différent du bleu d’Alexandrie.
Il faut observer encore que la terre de la Thébaïde ne tremble presque jamais, qu ’il
y p leu t si rarement, que cela équivaut à l ’absence totale de pluie ; qu ’on n ’y aperçoit
aucune apparence de n itre ou de sç lp ê tre attaché aux voûtes; de sorte que les plus a n ciennes
excavations, taillées dans le roc, y sont encore, de nos jours, d ’une siccité tout
à fait remarquable. Ce phénomène est d’au ta n t plus facile à constater, que les peintures
persistent sans altération, dans, ; quelques; (sépultures royales de Biban-el-Molouk,
qu’on s’accorde avoir été creusées fort longtemps ayant qu ’on eût bâti les
pyramides.
Il est c erta in, aussi, que les artistes égyptiens ont connu, dès la plus haute an tiq
uité, certains faires artistiques qui passent quelquefois parmi nous, pour des in ventions
nouvelles, quoiqu’ils a ient continué à travailler suivant toute la rigidité du
p remier style, ju sq u ’au règne de Ptolémée Philadelphe.
C’est pourquoi nous dirons, en finissant, que, si chez les Egyptiens, l’a rt le plus
développé é tant primitivement l’a rch ite ctu re; la sculpture, presque indépendante dans
l’ancien empire, s ’y assujétit plus étroitement dans le nouveau, pour répondre davantage
à ses besoins ; la peinture, au contraire, quoique fille de la sculpture, ou plutôt
du bas.-relief, est restée dans sa première enfance pendant toute la durée de la
monarchie nationale.
Le véritable mérite des artistes égyptiens, n ’est donc pas d’avoir poussé 'autant
q u ’il é ta it en eux, tous les arts, ju sq u ’à l’absolu dans le u r perfection (puisqu’en d e hors
de l ’architecture, il s’en est fallu de beaucoup : leurs disciples, les Assyriens,
p araissant avoir fait des progrès sérieux dans l’a rt de la sculpture, su r leurs maîtres) ;
le grand m é rite des Égyptiens est d ’avoir créé tous les arts du dessin et d’avoir préparé
à l’humanité les bases de ses progrès en tous g en re s; et cela dans un temps où lç
reste du monde croupissait dans u n é ta t de b a rb a rie profonde, pour ne pas dire de
sauvagerie.
LIVRE SIXIÈME
ART dNDIJSTRÎEL
' ( arts et .métiers)
Aperçu: généra). —-Céramique, t— Procédés .de liai fabrication du verrèi.et d es é m a u x .— Orfovrerie, b ijo u x .,.
Ameublemenls. —Armes e t o u t i l s ^ S Étoffes, co stume s. — Résumé.
A P E R Ç U G ÉN ÉR A L .
À mesure que nous approchons du te rme de notre tâché, lè s difficultés s’acéumu-
le n t; les desiderata se dressent plus complexes devant nous : aussi, en face de l’obligation
qui nous incombe d’élucider les moeurs et coutumes du p rem ie r empire pharaonique
que l’antiquité a toujours entouré de fables grossières, e t qu’il n e nous est encore permis
d’entrevoir qu’a" travers les ruine s de: monuments accumulées p a r les Perses, était-il
à c ra in d re (n’ayant pas comme Thésée le fil d’Àriàne), que nous ne sortions jamais du
labyrinthe/Heureusement, grâce à la persévérance des archéologues, les monuments
ont, pour ainsi dire, reparu pour nous ra co n te r les faits avec le u r franchise iné luc tab
le ; nous allons donc, encore une fois, les consulter.
Mais nous ne nous en trouvons pas moins en présence de difficultés inévitables,
dans ce livre surtout, parce qu’il ne nous est plus possible, comme dans les livres
précédents, en raison des transformations dues à trois régimes politiques, d’expliquer,
pa r une définition d’ensemble, les causes de chacune des manifestations artistiques
spéciales chères aux trois époques différentes de cette civilisation autochthone; et
cela parce que les deux dernières ont été profondément modifiées par des influences
extérieures.
Ici, en outre, nous avons à faire la démonstration définitive de notre concept