Sous les Rotnaitls on transporta aussi des obélisques’ hors de l’Egypte pour orner
les provinces. Tel est celui de lâ ville de Catmitâi en Sicile, qui est Couvert d’hiérogly-
phes i cette ville possède également les fragments d’u n second qui paraît lu i avoir servi
dê p en d an t; tous deux décoraient Sans doute le c irque ; quant à l’obélisqlie d’Arles en
Provence* qlli n ’a pas d’inScriptioîls hiéroglyphiques, il a dû aussi être apporté d ’Egypte
soüs l’épôque romaine. Il a 17 mètres de h a u teu r et pèse environ 200,000 livrés.
Les empereurs romains d’o rie n t firent transporter à leu r tour des obélisques égyp-
tiens à Constantinople : c’est de là qu ’on remarque su r la place de YAt-Meïdan, l ’ancien
hippodrome des Grecs, u n obélisque qui ressemble p a r sa forme et sa dimension à celui
de Louqsor. Il est connu généralement sous le nom d’obélisque de ThéodoSe, bien que ses
légendes hiéroglyphiques indiquent qü’il fu t taillé par ordre du pharaon ThoutmèsIIL
Ce monolithe servait jadis à marquer le milieu du stade. Le piédestal moins élevé que
celui de Louqsor est u n monument d’a rt très-intéressant. C’est un bloc de marbre bordé
d ’u n chapiteau u n i : aux quatre coins Sont incrustés des cubes de bronze su r lesquels
pose l’obélisque qui a environ 25 mètres de h auteur. Deux côtés de la base sont revêtus
d’inscriptions, l’unê grecque, l’au tre latine, qui rappellent que cette aiguille fut élevée
en 32 jo u rs p a r les soins de Proclus. Sur les deux autres sont des bas-reliefs du plus
beau style représentant des courses à pied, à cheval, en chariot, avec les figures des
juges de la course, des magistrats, des Soldats, des musiciens e t des danseuses. Enfin
s u r u n bas-relief du même piédestal on a retracé les moyens dont on se servit pour
ériger cet obélisque. On y remarque des cabestans, avec des câbles, correspondants
à l’obélisque renversé su r la place. Quatre hommes appliqués aux leviers de ces
cabestans les font to u rn e r ; un au tre assis par te rre tire le câble pour le faire filer
comme on le pra tiqué encore aujourd’h ui. Derrière l’obélisque on voit une grande
roue à laquelle le pied du monolithe paraît assujetti. On ne remarque dans ce curieux
monument aucune apparence d’échafaudage ce qui laisserait croire qu ’on y a suppléé
par quoiqu’au tre moyen.
Le p ilie r carré de Constantin Porphyrogénète s’élève aussi dans l’Àt-Meïdaft et servait
jadis à marq u e r u n e des extrémités de la lice dans la course des chars. Il est composé
de blocs de marbre, de granité et de pie rre ten d re \ dépouillé du revêtement qui
lui donnait l'aspect d’ü n obélisque de bronzé il semble p rê t à tomber en ru in é et depuis
des siècles que sa chute paraît imminente, sa pointe seule est émoussée et il bravé to u jo
u rs les ravages du temps.
Entre tous les grands monuments de ce genre, enlevés à l’Égypte pour l’embellissement
de l’ancienne Rome, et qui furent renversés ou brisés quand elle fut prise et
pillée p a r les barbares, u n seul était resté debout ê t complètement intact, ju sq u ’au
A R C H IT E C T U R E .
temps de Sixte-Quint. Celui-ci, ayant en trep ris de rendre à la Roine chrétienne sa grand
eur e t sa m a g n i f a o e n e e l t o peut le voir.enoore aujourd’h u i, g î t e au zèle soutenu pour
les beaux-arts de tous les pontifes-ses successeurs; le H t transporter devant 1 église et au
m i l i e u de laplaes de Saint-Pierre. x
. C'est l’obélisque du Vatican, le seul, comme on v ient de le dire, qui s’é ta it conservé
sur son piédestal dans le cirque où il avait été érigé. L’architecte F o n tan a fut chargé
du tran sp o rt et de l'éreotion de ce précieux monplithe. Des médailles fu ren t frappées ¡ü oohsatffèr le « s de cette entreprise e t perpétuer le nom do l’architecte. Après
quoi on re tira des ruines du grand cirque, les deux fragments d’u n au tre B B B j
le plus colossal qui eû t été à Rome, e t on les replaça l’un su r l’autre de manière
à lu i rendre, en apparence, son ancienne intégrité. C’e st celui qu’on voit en face,
et su r la place, 4 e SajnUean-de-Latran. Il mesure 33 mètres de hauteur-, sa base a
1»,6° de longueur et so» poids est de 938,223 livres. Il porte le nom du pharaon
Thoutmès III, S”' roi de la XVIIP dynastie, qui régna vers l’an 1736 avant l’è re chrét
i e n n e . „ ' -,
On doit encore à Sixte-Quint, la re stauration e t l'éreotion de 1 obélisque qui
orne la place de! Popolo, ainsi que de celui qui s’élève en faee de Sainte-Marie-
Majeure.
Après Sixte-Quint, on vit, successivement, so rtir des décombres, reparaître, e
s’élever su r les différentes places de Rome, tous les autres obélisques,-aussi bien eeux
que le-temps avaifuépargnés en e n tie r, que eeiïx qui avaient besoin de re s tau ra tio n :
tel fut celui de la. place Navone sous le pàpe ü rh a in VIII. Tel fu t encore celui de la place
de la Minerve sous Alexandre VII.
E n f i n le p a p e Benoit XIV. ayant fait transporter -les m orceaux de l'obélisque horaire
devant le palais de Monte-Citoriq? ces morceaux ont été depuis réunis e t restaurés par
les ordres du .pape p i v i , qui a rend-U' à. cet obélisque; u n e partie de son ancienne
destination, en le faisant dresser orné d’un nouveau globe de bronze, e t surmonté
du-style d’u n gnomon, qui lu i permet enoorude servir de méridien « nous avons déjà
d it qu’il datait de Psammetik F , qui vivait environ 120 ans avant la conquête des
Perses. Ce pontifdne.se borna pas h cette restauration ; il fifyÇechercher ceux qui se tro u vaient
encore enfouis, e t relevant les deux derniers obélisques,, il en fit dresser u n sur
la place de Monte-Cavallo, e t l’au tre en face de l’église de la Trimté-du-Mont.
A l'exemple de la Rome antique et d e 'la Rome moderne, la p lu p a rt des capitales
de l’Europe ont rivalisé d’émulation p our o rn e r leurs places, ou leurs musées, de ces
monuments, curieux, non-seulement par lgùr antiquité , mais p a r le u r matière ou la
grandeur dé leurs d iïttn s io n s . Les^musées de Londres, de F lo ren o e e t de Turin sont