prise par le sacerdoce, de s’isoler dans des retraites souterraines, qu’est venu, plus
tard, dans les contrées où fu ren t transportées les pratiques religieuses égyptiennes,
l’usage de les célébrer, également, dans des grottes ou des souterrains.
Cependant, malgré le p enchant qui les a ttira it vers les colossales constructions* ou
l’emploi des monolithes, les Egyptiens ne modifièrent jamais, p a r caprice, les règles
adoptées, dès l ’origine, par les premiers législateurs de l’a rt architectural ; on peut s’en
convaincre, facilement, par l’examen des obélisques, qui se ressemblent tellement tous,
que, lorsqu’ils n ’ont pas d’inscriptions, il est presque impossible d’établir u n e différence
d’âge en tre les uns et les a u tre s; aussi croyons-nous devoir nous in scrire en faux
contre la dénomination d’obélisques qu’on a cru pouvoir appliquer à ces hautes tours
oblongues, qui s’étendaient, su r une longue file, devant la façade du grand temple
d ’Axum, en Abyssinie; et dont faisaient pa rtie les deux spécimens que nous reproduisons
p lus h aut, (on croit que ce temple fu t érigé sous la domination des Ptolémées) : quelle
que soit l’époque de le u r édification, il est impossible d’y reconnaître aucun des
caractères fondamentaux de ce genre de monolithes. En présence, donc, d’une persistance
semblable à reproduire les mêmes modèles, on serait porté à croire que les
Égyptiens d u ren t, parfois* se lasser d’élever des monuments si semblables : il n ’en
fut rie n ; les derniers*pharaons en faisaient ta ille r d ’aussi nombreux, et avec autant
d’a rd eu r que leurs plus anciens p rédécesseurs. Amasis e t N ectanèbe II n e se lassèrent pas
d’en ériger, et de to u t semblables à ceux qu ’on faisait ta ille r plusieurs siècles avant eux.
De ce qui précède nous déduirons une conséquence logique ; c’est que les seules
constructions q u ’on puisse, de droit, qualifier d’Égyptiennes, sont celles qui furent
édifiées en conformité des règles hiératiques qui, on n ’en peut plus douter aujourd’hui,
s’appliquaient aussi bien’aux ornementations accessoires qu’au plan général et aux parties
principales des édifices; et que les oeuvres, auxquelles nous reconnaissons que cette
marque indélébile fait défaut, n ’obtinrent jamais ni la sanction sacerdotale, ni l’approbation
populaire ; toutefois, cette conséquence irréfutable n ’implique pas qu’il aitf
été défendu de perfectionner l’exécution a rtistique, soit de l’-ensemble, soit des détails
du travail architectural, p a r un faire plus’ achevé, ou plus léché, si l’on aime
mieux; loin de là, il est démontré par une foule d ’exemples qu’il fu t toujours permis
de modifier les dimensions, mais jamais les proportions.
Cependant l’on est bien forcé de reconnaître que l’architecture Égyptienne atteig
n it son apogée à l’époque de Ramsès-le-Grand ; car on ne voit rien , sous ses successeurs,
qui indique un progrès dans cet art, tandis que l’inspection de tous les
Ramesséum, élevés ou creusés p a r ce ' conquérant, prouve, péremptoirement, que
sous son rè g n e ,’ aucune des particula rité s de cette architecture n ’était ignorée;
le Ramesséum de Thèbes f j le spéos d’Atocbck, entre autres, l’un d’un stylo si élégant,
l’autre d ’un e majesté si sévère, sont, p|n’en pas: douter, les çhefs-d oeuvre de
l’a rt a rchitectural de l’antique Égypte.
Après Ramsès-le-Grand, même sous les
Ptolémées, les Égyptiens adoptèrent., pour
les nouveaux temples, le même plan que
leurs prédécesseurs, mais en le modifiant,
le plus souvent, quant a', l’immensité
de l’étendue : il en fu t de même
sous les Romains (comme nous le verrons
dans là partie de notre travail, qui com-
Scarabée sacré.
mencera à la domination romaine pour
s’a rrê te r à la conquête de l’Égypte par
les Arabes) : le seul changement q u ’on
constate, l’absence des salles hyposty-
les, qu’on ‘ p arait avoir réservées alors
pour les palais, ou n ’avoir plus ménagées
dans les templesjsf provient sans doute
dé ce fa it, que la nation égyptienne
n ’ayant plus de réunions nationales, de
panégyries, il ne fu t plus nécessaire de
Décorations accessoires copiées sur un bas-relief de Kamac.
pratiquer, dans ces édifices, de salles assez vastes pour y rassembler tous les délégués
des Nomes. #