c’est le soleil levant ou du matin. Les. ureus, qui le flanquent, portent-souvent les couronnes de
la haute et de la bassse Égvpte (l)« ^ ^
Un peu plus tard, sous la xix* dynastie, les bandes-dessinent sur le cavet des espèces de
triglyphes dont les métopes sont remplies par un ou deux cartouches, flanqués aussi quelquefois
d’ureus.
C’est aussi vers cette époque que les-corniches se couronnent d’une suite d’ureus portant sur
leur tête le globe du soleil ; décoration d’un goût exquis et dont la courbe gracieuse finit si
bien.
Enfin, on rencontre quelquefois sous le règne de Nectanèbe (xxx° dynastie) une suite d’éper-
viers qui couronnent la corniche au lieu des ureus habituels (2 ).
Sous les Ptolémées et les Césars, ces décorations n’ont guère varié; aussi cette simple et
belle corniche a-t-elle survécu au reste de l'architecture égyptienne. Elle s’est perpétuée sur les
rives du Nil, où elle couronne, aujourd’hui, la plupart des maisons.
Le n° 1 est un fragment d’une corniche trouvée à Sakkara, dans un tombeau voisin de celui
de Tii, et qui paraît dater de la même époque, c’est-à-dire de la v° dynastie. On retrouve ia
même gamme de couleurs au-dessus d’un petit naos dans le premier hypogée de Beni-Haçen.
Une des salles du tombeau de Tii présente une corniche qui ne diffère de celle-ci que par la
couleur du listel qui est jaune.
Le n° 2 est une corniche du règne de Thoutmès le Grand, trouvée dans une petite salle au sud
du sanctuaire du principal temple de Karnac. Les détails de l’ornementation sont creusés pour
recevoir des incrustations en pierre on en pâtes vitrifiées des différentes couleurs, espèce de
mosaïque qu on retrouve dans le même endroit sur des bases de colonnes à faisceau appartenant
probablement au même pharaon. Les édicules peints dans les hypogées donnent une idée complète
de ce genre de décoration.
Le n° 3 représente un fragment de corniche du règne de Thoutmès III (xviii0 dynastie) qui
fut retrouvée au sud du sanctuaire du grand temple de Karnac. Le listel était incrusté d’étoiles
qui devaient être remplies par du stuc jaune; et les détails de la décoration du cavet étaient
également incrustés pour recevoir des pierres ou des stucs. A en juger par des fragments de bases
de colonnes trouvées dans le même endroit, toute la décoration d’une partie de cet édifice devait
être traitée ainsi.
Le n° h représente la corniche d’une porte dans la galerie orientale de la cour du grand
temple à Philæ : tout le fait supposer, exécutée sous le règne des Lagides. Le disque ailé,
appelé Hout, est le symbole de l’Être Suprême personnifié dans le soleil levant. Il est orné des
deux ureus de la haute et de la basse Égypte, parce que le soleil était regardé comme le premier
roi de la vallée du Nil. Cet ornement symbolique ne commence à paraître qu’avec laxvn0 dynastie
: je ne l’ai jamais remarqué sur les monuments de l’ancien Empire. Une des plus belles
représentations de ce genre que je connaisse, est celle figurée sous le n°5 : elle est peinte au-dessus
d’une petite porte du promenoir de Thoutmès III à Karnac, avec un goût et une richesse de
détails qu’on ne rencontre qu’à cette époque.
Le n° 5, représente le globe ailé peint au-dessus.d’une.porte du promenoir de Thoutmès III,
({) Ce symbole a é té ad o p té p a r le s Aram éen s, p u is p a r le s P e rse s. .
(2) S u r u n fr a gm e n t d e g ra n it d u British Muséum, dé c o ré so u s ce p h a r a o n , on v o it au s s i u n co u ro n n
em e n t d ’ép e rv ie rs.
à Karnac. C’est un spécimen des belles peintures de ce règne, car les détails y sont traités avec
plus de goiStet.de, vérité qu’on ne le faisait habitueBéïnent. ’ . . .
Le W Ê représente, assez bien conservée, la corniche d’un peut édifice ruiné au nord du
grand temple de Karnac, qui porte, alternativement, les cartouches prénom et nom de Bamsès I. .
L’agencement en est original et la disposition des couleurs fort belle ; on dirait quel architecte du
Ramesseum en est l’auteur. , WÊI .. Le n - 7 est une corniche avefcson couronnement, sculptée dans un petit édifice situé à. 1 ouest
du grand temple de Philæ, et terminé par Caracalla.,Les huit cartouches qui ornent le cavet
contiennent lés Ütres et les nomade deux empereurs romains. Les trois premiers cartouches
rétiracent le s titres : et K m d’Aurélius; les mnq autres ceux de Térus, suivant Lepsius
Wilkinson V lit : Lucius Verus Antoninus Sebastus Autocrate César. L ensemble de cette
décoration est très-beau, et si les hiéii0glyphé||taient mieux sculptés etipolonés, on ne s aper-
cevrait guère qu’elle date d’une époque de décadence. ^
En suivant l’ordre chronologique ou de la m a r c h e de l’art, comme je 1 ai fait dans celte
notice on voit que l’ornementation des monuments les plus: anciens est très-sobre, mais qu elle
est bien moins mêlée aux symboles et aux signes hiéroglyphiques qui accaparent plus tard toute
la décoration. Si l’architecture égyptienne avait toujours Suivi cette voie dans laquelle elle a
débuté, elle nous aurait léiësé des modèles: d'élégance et de goût aussi précieux que les orne-
ments de l’architecture grecque.
CornoîiXEMEXTS, sonmnoes e t !' ! oijbassements. — Diverses époques.
J’ai groupé, sur cette planche, les principaux ornements qui servent de couronnements de
bordures et de soubassements aux tableaux peints ou sculptés sur tous les
Je les ai copiés, Isolément, partout où j’en ai rencontré de beaux, en conservan; tei délai s
leur ornementation, mais sans m’astreindre A les classer méthodiquement par époque 11 me
suffira de dire quêtons lessujets ou motifs, représentés ici, se voient sur les monuments à partir
delà xym’ dynastie jusqu’à la chute de l’Empire romain.
Les balustres et les bordures qui encadrent ma planche sont les seuls ornements très-anciens
: ils remontent aux premières dynasties : on les trouve dans la décoration intérieure des
pyramides de Dachour.
Le n° 1 est tiré du tombeau de Thouthôtep à Bercheh.
Le H 2 a été copié dans lé sanctuaire d’un hypogée de Béni-Haçen.
Tous deux datent de la xitf dynastie: Les balustres ont 28 et 33 centimètres de hauteur : les
couleurs, varient beaucoup, Les bordures s’arrêtent partout au soubassement sans encadrer le
H Le n" 3 représente un soubassement lanciforme qu’on rencontre aussi fréquemment à toutes
les époques Celui-ci, qui est fort élégant, provient d’un hypogée de la nécropole de Thèbes,
creusé pour un haut fonctionnaire nommé Horemheb, qui vivait au temps de la xviii’ dynastie.
Les n" h à 8 offrent des ornements employés en soubassements. Ils sont composés généralement
des tissus du lotus et du papyrus, dans les trois états de développement de ces deux
plantes Les n“ A et 5 sont peints dans un tombeau de Thèbes qui remonte à la x viii dynastie.
Le n” 6 , d’une élégance rare, est tiré d’une des petites salles du temple d'Aménophis III, à
Karnac, où s’en remarque un du même genre dans un tableau.de la salle hypostyle.