358 NOTICES DESCRIPTIVES.
Vitruve donne ce nom à un temple carré ou rectangulaire environné de colonnes formant tout
autour une galerie continue.
En Égypte, on trouve plusieurs édifices qui ont cette même dispositon, mais ce qui distingue
le temple d Éléphantine, c’est que la galerie a des piliers carrés sur les deux côtés longs et
des colonnes sur les deux autres. Les deux parties latérales ont sept piliers chacune; les
façades antérieure et postérieure ont deux piliers aux angles et deux colonnes au milieu 9 entre-
colonnement des façades est plus large que celui des côtés. Une particularité que présente
encore cet édifice, c’est l’évasement des portes; je ne connais pas un seul autre exemple d’eth-
brasure oblique dans les portes de monuments égyptiens.
L élévation de ce petit temple, composée de lignes si simples et en apparence sans art,
satisfait 1 oeil par l’harmonie qui règne entre les membres de l’architecture. Cet effet tient surtout
à ces lignes continues que présentent la corniche et le cordon et que répètent le stylobate et le
soubassement. Un des caractères propres au temple d’Éléphantiné, c’est qu’il n’a pas de lignes
inclinées, comme tous les autres monuments égyptiens ; les faces des pilastres, les soubassements,
etc., toutes les murailles sont verticales. Enfin, c’est le seul qui ait, outre le stylobate, un
soubassement si élevé et un escalier extérieur d’un aussi grand nombre de marches.
Nous nous contenterons de rectifier la dernière partie de cette appréciation. Depuis la rédaction
de cet article, il a été reconnu que l’escalier de l’Amenopteum de Karnac comptait encore
un plus grand nombre de marches.
Co u r o n n em en t s d e p o r t e s in t é r ie u r e s . - 9 Thèbes et Sedeinga| | é— x v i i i“ dynastie.
Dans les monuments des premières dynasties du nouvel Empire, et en particulier dans les
tombeaux, on trouve souvent des dessus de portes ou des fausses portes, d’un style assez
original, qui représentent évidemment un souvenir des constructions en bois. Ces couronnements
offrent un assemblage de montants et de traverses, reliés par des cintres, dont les divers intervalles
sont remplis par des sphinx, des uréus, des lotus affrontés, ainsi que par d’autres symboles
employés dans les décorations.
Le premier dessus de porte de cette planche se voit à Thèbes dans l’hypogée du père nourricier
d’Aménophis II (xvm* dynastie). Il offre une curieuse réminiscence des plus anciennes
décorations, celle des fleurs de lotus épanouies ou plutôt d’ombelles de papyrus réunies qui ornent
les sarcophages et les naos des tombeaux contemporains des pyramides. Deux lions accroupis
décorent les segments des angles, et au-dessus, dans les écoinçons de chaque côté, on a sculpté
les yeux symboliques, c’est-à-dire des yeux humains, avec un appendice caractéristique, qui,
selon nous, représentent les deux principales divisions du cieî, plutôt que le Xoyoç, au verbe
divin.
Ghampollion a attribué l’oeil droit à Phré, le soleil qui domine sur l’orient, et l’oeil gauche à
Atmou, son émanation qui domine sur l’occident. Des têtes d’éperviers et l’emblème delà stabilité,
le louol remplissent le registre inférieur.
Le n° 2 représente la décoration d’une porte du temple de Sedeinga, en Nubie. On y
voit deux sphinx symbolisant la reine Taïa, épouse d’Aménophis III, des uréus et des marques
d’Hathor, déesse à laquelle l’édifice paraît avoir été consacré.
eôBBOSNBWWà-ST f le u eO N »® ,.^ Nécropole de T A è te f i- xvm’ et xx- dynasties.
Cette, planche, qm complète la précédente, offre, comme e l l e , différents motifs d’ornementation
■ í B Í eiTreprésentent des couronnements, lanciformes, employés comme les H l l
de la planche précédente. Ce singulier ornement, appelé on égyptien Khakerau, est hiéto
glyphe, symbole d’embellissement ou de parure. ...
Le n* 3 estnncouronnement cômposéde têtes d’Isis ou d’Hathor, surmontées du n pet.tnaos.
Au-dessous de la ¡ ¡ p u r e consacrée, pendent des rosaces, des Heurs et des boutons, qui foiment
une frise au-dessus du tableau. , JÊÊ
Les n»> 4 à 11 présentent divers agencements de fleurs de lotus ou d ombelles de papyrus
avec des rosaces, des fruits, etc.; ils donnent unp; i d f j | l a variété <F» B “ tistes égyptiens
.savaient apportes dans „cls .déporations qu’on rêtrouye- dans tous les tombeaux, toujours les
mêmes et pourtant toujours différents. , , .. ...lifc.'
Les bordures pu;frises n“ 12 ét 13, copiées également dans les hypogées, sont des modèles
d’élégance et de goût.
Pn.iKHs DE Th o u tm è s III, a K a b n a g . — x v m " dynastie.
Lors de mon premier séjour h Thèbes, il me fut impossible de déblayer la base de ces piliers,
obstrués qu'ils L e n t par des blocs de granit difficile à briser; ou
faibles moyens qui étaient alors à ma disposition. Trouvant près de ces d e u x H | | | |
d’un pilier de grès décoré de trois tiges de lotus ou de papyrus avec les cartouches de
Thoutmès 111; je crus que les piliers de. granit du sanctutdre portaient à leur naissance la même
décoration, etje l’admit avec d’autant moins de-scrupule que l’ouvrage de l’expédition franpa.se
et célui de la commission prussienne l’avaient dessinée ainsi. Nous étions, malheureusement,
t0” A monsironrvoyag® à Thèbes, les fouilles exécutées par ordre de :Sâïâ Pacha ayant mis à,
découvertfà base de ces deux piliers, il me fuf facile de compléter mon dessin avec la rigoureuse
exactitude que je me suis efforcé d’apporter d a n sifu t cet ouvrage. J aurais donc dû lepré-
senter Ici cette base telle qu’elle 'c’est-à-dire ornée de lignes brisées ou de zigzags symbole
de l’eau, et non de folioles od stip u lés-comme il en pousse à la naissance des tiges de lotus.
En outre, il résuite aussi de ce déblai que la hauteur totale de ces deux monolithes, au lieu
d’être de 7“.a2, est de 9 mètres, et que le soïlê'ffa qu’environ 0” ,10.
Ces deux piliers sont décorés, sur les faces intérieures et extérieures, de trois tiges de lotus
et de papyrus qui diffèrent un peu : le s faces antérieures et postérieures sont ornées de bas-
reliefs dans le creux, sculptés avec beaucoup de finesse. Les dimensions de détails, des faces
correspondantes, donnent de légères différences, défaut qu’on rencontre sur les monuments
égyptiens les mieux faits. La plus importante, c’est que la base d où semblent sortir les tiges est
un peu plus large au sommet, et ne porte que quatre lignes brisées au lieu de sept gravées sur
l’autre; mais on n’y voit plus aucune trace de peinture.
Dans l’agencement des couleurs qu’on retrouve encore dans toute la partie supérieure, les