RÉSUMÉ D’ENSEMBLE.
En résumant, en condensant* pour ainsi dire, les éléments des preuves contenues
dans 1 introduction historique et les, six livres qui p ré n è d e n ^ n o u s n ’ayons pas d ’autre
prétention que celle de faire pénétrer* dans l’esprit du lecteur: nette conviction, que
nos courageux efforts au ro n t pour^résultat d’aider, puissamment, à la solution du problème
qui s ’impose de nos jo u rs à la science archéologique,,à savoir : Quel fut le peuple
in itia teu r de. la civilisation su r la te rre ? *
, Ce ne peut être, en .effet, qu ’alors que l’a rt, envisagé^èn dehors de toute application
des détails, sera bien çpmpris par tous dans son acception générique* clest-à-dire
comme 1 ensemble des moyens adoptés, p a r le génie h umain, pour la réalisation, dans
l ’ordre des faits réels, dps plus hautes aspirations de la pensée, qtie le problème sera
résolu; et cela parce qu ’il s’appuiera, â coup sûr, su r ces assises inébranlables :
la preuve par les* monuments. *
Ces ^raisons nous ont conduit à te n te r de préciser le chemin parcouru par mous, •
dans cette voie d’élucidation * mais'seulement pour justifier nos recherches *sur le
merveilleux éta t de la civilisation en Égypte, tan t à^Fépoque du premier empire pha-
îaonique (dont le nouvel empire (après l’expulsion des Ilycsos), et le royaume des
Lagides (après la conquête par Alexandre lé Grand), n ’ont été, en réalité, que les • continuateurs)
que sous la dominatîon romaine, «èt pendant l’épanouissement du christianisme
, parpeqüe cette seconde partie de l’histoire de l’a rt en-ce pays, que nous nous
proposons de p ublie r immédiatement, doit lu Ç s e ry ir de tr a it d’union avec notre
h istoire de la civilisation arabe au Kaire.
.. jfl est impossible, nous’psons l ’affirmer¿djapprécier, avec fruit, les arts d’une nation,
si 1 on ignore les circonstances qui lès ont fait naître, en même temps que le climat du
pays et les produits naturels qui ont fourni les moyens d’exécution : c’est pour répondre
a ce desiderata, qu’ayant à démontrer que. la race égyptienne a été .l’in itia trice de la
civilisation, et p a r conséquent la créatrice de »tous les- arts, nous avons eu soin, to u t^
d abord, de .dégagér la période historique, connue sous l’appellation de premier empire
pharaonique, des récits fabuleux au moyen desquels certaines n a tio n s, -désireuses
de s’approprier la gloire de cette initiation, l’ont, à dessein, défigurée,
Les Égyptiens du premier empire, d’après nos assertions, a u ra ien t vécu, pendant
les longs siècles qui les séparent de l’invasion des Hycsos, dans u n calme profond, régis
par de sages lois, et u niquement appliqués à. développer leu r grandeur, le luxe et les
arts, fruits des opulents loisirs que. le u r laissaient les bienfaits du ciel; mais par une
p a rticu la rité , suite de l e t r tempérament mélancolique, ils au ra ien t dirigé tous les t
efforts de leu r génie naturel, vers l’adoration de la puissance divine! et lui au ra ien t
réservé, comme'un hommage obligatoire, toutes les merveilles artistiques don t ce génie
pouvait leu r in sp ire r l’invention.
En outre, l’Égypte* n ’ayant pas alors de ports, e fp a r cette raison pas de commerce;
si toutefois (ce qu’il nous a été impossible de prouver) Tisolement, qui en était la cop^
séquence, n ’a pas été l’objet, de lois hiératiques inflexibles, qui voulaient éviter; aux
anciens Égyptiens tout contact' avec dos, peuples si différents d eux de moeuis,
e t encore, plongés dans les ténèbres de l a barbarie, se ^enfermait dans u n heu reux
égoïsme, indifférente-aux lp te sM e s peuple s'limitrophe s ;ou * u x id é e s-d e l’étranger.
Les merveilles placées sous leurs yeux é taient suff^san tes,. d u reste, pour que les
arts, quoique soumis aux exigences sévères du culte et de la morale, pussent b rille r si
longtemp&d’u n éclat prestigieux, e t que l’Égypte y trouvât ce privilège, qu alors que les
douceurs de la paix, les pompea du culte, les facilités de la vie endormaient presque
les esprits, elles ne parvenaient cependant pas à étouffer le u r goût pour lestiettres et
les*arts.
Il n ’en faut? pas' m d in s ^ e s te r frappé, quoiqu’il en soit, de cette égalité de soin
d an i toutes lés partiel; d’un-si grand tout, de-cette exécution minutieuse* de ce fini,
fru it d e ‘l’opiniâtreté, de cette constance tena-cé qui* paraît te n ir à l’e sp rit monas- ‘
tique* e t dont leurs ôeuvres#d’a rt offrent ta n t de preuves ; peutrêtredes artistes faisaient-
ils tous, alors, partie constituante deséolléges de p rê tre s; malheureusement les preuves
nous font encore défaut ; mais il.ïi’y a u ra it rien d’impossible à - l existence de ce fait,
parce qu’ils n ’ont pas dû souffrir que les a rts, qu’ils en tendaient être dirigés, seulement,
.vers l’adoration des bienfaits divins, fussent confiés à d autre direction qu à la le u i.
G’o s t Ce^que semblait penser, déjà, M. de Ribeyre, dans sori Ethnologie de UEurope :
« Si l’ancienne-race égyptienne a disparu, d it cet au teu r, sous les flots des invasions
persane, greèque, romaine e t arabe, la civilisation! égyptienne, son histoire, ses
impérissables monuments, vivront à jamais pour l’h onneur et 1 instruction du genre
humain. Ses temples? sel tombeaux mystérieuxfrestent m a in ten an t associés dans notre
souvenir avec to u t ce qu’il y a de plus ancien, de plus vénérable, de plus précieux dans
l’histoire de n otre race. Le voilé d ’Isis est enfin levé, grâce aux travaux immortels des
"■ Ghampollion et de ta n t d’autres. Les annales de ' l ’Égypte vont nous devenir aussi familières
que les récits de la Bible ; e t ce p e u p le ,'d o n t l’histoire est, au moins,' contempora
in e de celle d’Abraham e t dè Moïse, nous sera bientôt plus connu que le Grec et le
Romain. Le Nil, Cette merveille de là nature, sera désormais le b u t du touriste qui cher