à offrir plus dé résistance à la masse qu’elle devait porter. Le peu d’élévation de ces pièces»
l’état brut de la bâtisse, et la disposition du dernier plafond, témoignent qu’elles n’étaient
destinées qu’à soulager les travées de la chambre royale, en ménageant au-dessus des vides
propres à diminuer l’énorme pression de la masse supérieure.
Les salles de la pyramide n’offrent aucune inscription, et celles qui devaient être gravées sur
le revêtement ont disparu avec lui. Mais on a trouvé, sur les faces dégrossies des pierres
employées aux cavités de décharge, des inscriptions tracées en rouge et ayant servi de marque
dans les carrières. On y voit à plusieurs reprises le cartouche du deuxième pharaon de la
iv° dynastie, Schoufou, le Ghéops d’Hérodole, le Souphis Ier d’Ératosthène et de Manéthon.
Ces lignes grossières ne laissent aucun doute sur le personnage enseveli dans la grande
pyramide.
P y r am id e s d e Mé r o é ; p l a n s , co u p e s e t é l é v a t io n s . — Époque des Ptolémées.
Les pyramides de Memphis n’ont conservé que des traces uniformes des temples commémoratifs
qui s’élevaient contre leur face orientale, et servaient au culte du roi déifié après sa
mort. Aussi n’est-ce plus aujourd’hui qu’en Ethiopie on peut espérer retrouver intacts les
spécimens de ces édifices religieux, qui complétaient le monument funéraire en plaçant à côté
du tombeau fermé à jamais, le sanctuaire où se célébrait mensuellement l’office spécial des
morts. C’est ce qui m’a engagé à entrer dans quelques détails sur les pyramides de Méroé qui,
bien que d’une date assez récente, paraissent avoir été construites, d’après le système généralement
adopté sous l’ancien Empire. La donnée et le but ayant été les mêmes, on ne s’est pas
éloigné du modèle : les monuments ont bien diminué en élévation, en profondeur, en magnificence
avec la puissance de l’homme; mais le type, la forme, n’ont guère changé dans les siècles
qui se rapprochent de nous.
Les pyramides de Méroé, l’ancienne Merou ou Meroua des Éthiopiens, n’ont pas la structnre
colossale des pyramides d’Egypte ; elles ne sont pas non plus exactement orientées comme celles
de Memphis; mais l’entrée des petits temples qui leur sont annexés est généralement tournée
vers l’est, suivant les doctrines égyptiennes. Les chapelles adossées aux pyramides ne présentent
guère qu’une ou deux salles souvent ornées de bas-reliefs et d’inscriptions. L’entrée principale
est flanquée de deux pylônes, comme les temples proprement dits, et comme eux, ils sont
précédés quelquefois de piliers et entourés d'une enceinte ou temenos, comme on en voit encore
à Memphis. Sur la même face et presqu’au sommet de la pyramide on voit, sur celles qui n’ont
pas subi les ineptes ravages de l’homme et sont restées presque entières, un petit naos en saillies
comme le chambranle d’une fenêtre, uniquement placé là pour compléter la décoration de la
façade ; en outre, les dimensions des pyramides d’Éthiopie sont beaucoup plus petites que celles
d’Égypte ; elles n’offrent pas cette disposition mystérieuse des conduits inclinés et des galeries
aboutissant à une chambre sépulcrale, et ne contiennent jamais de sarcophages. Elles ne récèlent
qu’une'ou deux étroites cellules pour le cadavre et les objets qu’on déposait en son honneur dans
ce dernier asile.
Les salles de ces chapelles funéraires sont presque toutes voûtées à plein cintre ou en anse
de panier, ce qui, au premier coup d’oeil, annonce une époque assez récente. Il est difficile
d’assigner une date certaine à la plupart des pyramides; mais Lepsius déclare qu’elles ne
remontent, au M B temps des Ptolémètefi et >»*>» quelquefois contemporaines
du premier siècle de notre ère. ■ ¡ ■ ■ H basJ e ie r 3 f . des
inscriptions hiéroglyptiques, et l’ipoque'évidemment récente des b.joux et des objets préc.eux
trouvés dans que de ces pyramides, le prouvent du resie suffisamment. —
Les inscriptions d'un grand nombre de pyramides, dit Lepsius démontrent que, lois de leui
construction, les créateurs de ces monuments n'avaient plus la complète intelligence des signes e
de la langue des Égyptiens. Les inscriptions sont parfois fautives et les hiéroglyphes semblent
avoir été employés dans le seul b u tfé décorer ces édifices avec 1 écriture monumentale et religieuse
de l'Égypte. Cependant les sujets mythologiques-sont bien égyptiens, les di vinités y sont
accompagnêsctes épithètes locales et de titrés pris des villesife la Thébaide ou du Délia qui leur
avaient (Hé consacrées ; preuve concluante que les données principales de la religion é hiop.enne
étaient dérivées de celles des Égyptiens. Les noms même de la plupart des rois, qui étaient tous
des grands prêtres d’Amon ainsi que leurs fils, sont empruntés à ceux des pharaons qui avaient
norté leurs armes dans ces contrées. Avec les sciences et les arts de la civilisation égyptienne,
première manifestation puissante du génie humain, les Éthiopiens avaient donc adopté la langue
et les hiéroglyphes de leurs maîtres pour tous les sujets religieux, quoiqu ils eussent adopté pour
propre langue des 'caractères; particuliers. On trouve plusieurs de ces inscriptions dans les
pyramides.'.
Ainsi à en juger par,les monuments de Tirhaka à Napata, et partout ce qui reste des rois
éthiopiens postérieurs, on voit que l'Éthiopie n'eut jamais une civilisation originale, et qui
faut abandonner l'idée que la civilisation égyptiennéisotjdescendue du haùtNil; puisque tout
prouve, aucoptraire, quelle est remontée ¡ g Delta en Ethiopie Aune époque comparativement
fort récente.
N é c r o po l e d e Me m p h i s ; tom b ea u x , s it u é s a l ’e s t d e l a gra n de p y r a m id e .
— iv° dynastie-.
A l'exception^ quelques, hypogées, taillées danslé H l'est, s u r les premiers talus delà
chaîne libyque, et de quelques puits funéraires disséminés de toutes parts, les tombeaux sont
généralement, bâtis en calcaire et en briques. „ , .
Le nom du défunt est écrit sur une poutrelle demi-cylindrique, qui sert de soflite à la porte
d "’c’est autour de la grande pyramide,, celle appelée : Haram el-Modaradjé, pu pyramide A
gradins, que ce trouvait la majorité-des.tpmbeaux.
La plupart des tombeaux présehtent l'aspect d’une large pyramide tronquée A 6 ou 8 mètres
de la base, percée sur sa façade de portes et entourée d’une décoration A panneaux. Les piliers
principaux sont coloriés ..dei«çoi*A imiter le granit, et les pilastres sont ornés d hiéroglyphes
verts encadrés de bleu. .
On remarque déjA dans ces constructions, le goût des Égyptiens pour les monolithes et les
blocs colossaux; les piliers et les architraves qui occupent toute une façade, sont faits d une
seule pierre. Les portes, qui sont généralement assez étroites, sont percées dans un bloc qui forme
l e s chambranles et la soflite.
Les tombeaux qu’on voit au nord de l’avenue du Sérapeum sont pour la plupart des sépul-.