chariot des princes ou des simples soldats comme daus les représentations assyriennes ou perses.
Cette fonction semble avoir été, en Égypte, comme en Asie, une charge militaire d’une certaine
importance. Fréquemment le guerrier, après avoir épuisé ses flèches, lancé tous ses javelots,
était obligé de mettre pied à terre et de combattre corps à corps, abandonnant le soin de l’attelage
à son conducteur.
Le bas-relief supérieur représente un jeune prince assisté de son écuyer. Il est sculpté sur
une ancienne pierre employée dans le pylône occidental du temple de Rhons à Karnac, et parait
dater du règne d’Aménophis III, xvm0 dynastie.
C’est à l’époque du même pharaon que se rapporte aussi le petit chai: attelé de deux poulains,
la crinière taillée en brosse et la queue dégarnie, que j’ai représenté dans le registre inférieur.
11 est sculpté dans le tombeau de Chamhati à Thèbes.
Ch a s se a t ir a v e c ch iens courants. W Nécropole d e Thèbes. — xvm® d y n a s tie .
Platon assure que les chasseurs formaient en Égypte une caste particulière, mais rien ne
prouve cette assertion. La chasse, après avoir été un art de première nécessité pour tous les
habitants de la vallée du Nil, était devenue comme partout, avec les progrès de la civilisation,
l’exercice par excellence, le plus noble délassement ; en un mot, l’amusement favori des hauts
personnages qui regardaient comme un plaisir et un devoir de détruire les animaux carnassiers
qui infestaient le pays. Chaque grand propriétaire avait, en outre, des chasseurs employés à
approvisionner leur table de gibier de différentes espèces.
Les bas-reliefs et les peintures, qu’on voit encore dans les tombeaux, nous ont conservé les
diverses chasses auxquelles prenaient part les Égyptiens, ainsi que leur manière de prendre les
oiseaux avec tous les procédés d’aviceptologie usités par les oiseleurs.
Le bas-relief reproduit sur cette planche représente un haut fonctionnaire se livrant au
plaisir d’une chasse à tir, aux chiens courants, dans une enceinte entourée de filets, où des
rabatteurs ont réuni différents gibiers et même des bêtes carnassières. Derrière le héros de
cette scène, on voit plusieurs valets employés à porter une hyène, un antilopç, un lièvre; et
probablement aussi beaucoup d’autres animaux qui ont disparu avec la paroi du rocher.
Le style de ce bas-relief n’est pas très-pur, le dessin des animaux n’est pas très-correct ;
mais il y a de la vérité du naturel dans le pêle-mêle d’animaux traqués en cette étroite enceinte
par une meute acharnée.
Les Grecs, qui attribuaient à Pollux la gloire d’avoir, le premier, dressé des chiens pour la
chasse, auraient dû ne pas oublier que les Égyptiens s’en servaient bien avant le temps de leur
héros, et qu’ils avaient aussi des guépards dressés à cette fin.
Béliers. — Temple d e M a u th e t /{fAona.E- xvm* d y n a s tie .
Cette planche représente un des béliers de l’avenue du temple de Rhons, à Rarn ac, où cet
animal était vénéré comme un emblème d’Ammon, divinité éponyme de Thèbés. La plupart dé
ces béliers ont été mutilés, leurs têtes sont brisées, et le globe orné d’ureus qui les couronnait
gît enfoui spas les- sables ou les débris. La flguripffi'W gatne qui soutient leur barbe et s’appuie
contre leur poitrail, est une image d’Aménophis III, qui les fit tailler dans les belles carrièies de
grès de Silsilïs-, où l’on en retrouve encore quelques-uns qui ne sont qu ébauchés, et qui devaient
être termmési sur .place. Cet animal sacré était principalement adoré dans les villes de Thèbes,
Hypselis, Saïs, ainsi que dans la partie libyque de l’Égypte.
A n d r o s p h in x e t Cr i o s p h in x . p || Am én o p h is I I I . xym" d y n a stie .
Les sphinx androeiphales ou a ndrosphinx se rencontrent,¿ggJÇfrequemment, dans les édifices^
élevés par lé? pharaons de la xvm" à, la xxi’ dynastie. La tête de ces sphinx est toujours
un portrait du roi qui les fit. tailler. . _
Celui que reproduit le registre supérieur de cette planche porte une tête sculptée à la ressemblance
d’Aménophis 111. Ce superbe mgolithe de granit g>sq,, du plus beau travail, a été
trouvé en 1825, avec un autre tout à fait semblable, derrière les colosses de Memnon ; ils faisaient
sans doute-partie d’un même édifice, de !’ Amènopheum occidental de Thèbes. Ils ne sont plus
en Égypte. . . . ,,
Les androsphinx portaient, ordinairement, le C laft, coiffure civile, striée et ornée u un meus,
emblème de la royauté, au-dessussduquel on mettait le pschent entier, symbole de la domina-
tio n lB la haute et la basse Égypte. Le dromos de Wadye|seboua était décoré d’androsphinx
de ce genre. Bn large collier, appelé ousck, et les appendices de la coiffure qui retombait sur
les épaules, sauvaient les difficultés de l’assemblage fantastique de deux natures si diverses. Le
dos de l’animal était souvent couvert d’un,e hiu®,plus ou moins riche;,Entre les pattes antérieures
du sphinx, on plaçait quelquefois la ;sj|tuette du pharaon ,lui-même, sous forme osi-
riaque, c’est-à-dire , le corps enfermé dans un vêtement .pa gaîne, d’où sortaient,. croisés sur la
poitrine, les bras portant: la c^sse et l’e^goupillon ou bien le tau .sacré, symbole de la vie
divine.
Lesisphinx criocfphalesi c’est-à-dire à tête de bélier, animal consacré au dieu Ammon, divinité
éponyme de Thébes, sont assez communs dans cette capitale. Celui, représenté dans cette
planche, est un de criosphinx de l’avenue du grand temple à Karnac. Sa longueur totale est
d’environ 5 mètres et la longueur de la tête de plus d’un mètre. Le mùsée dela bibliothèque de
Paris contient une tête de bélier trouvé dans les ruines de Thèbes et rapportée par les membres
de l’expédition. A en juger par le trou qui se trouve sur le sommet de la tête de ces criosphinx,
taillés dans un seul bloc de grès rougeâtre, ils devaient tous porter une coiffure, probablement
lé pschent qui, ayant été fait d’un autre morceau, a disparu avec le temps.
O f f r a n d e s a u s o l e i l . E Hypogées de Tell e l-A m am a . — x vm “ d y n a s tie .
Ce qui frappe tout d’abord, dans ce tableau arrangé avec un goût remarquable, c’est l'irradiation
du soleil figurée au moyen de lignes divergentes qui se terminent par des mains tenant
le tau sacré, ou simplement ouvertes pour caresser les principaux personnages de la famille
royale, et agréer leur offrande. Trois autels, chargés de victuailles et de fleurs, divisent la scène