historique ; et cela en dévoilant, p a r des détails caractéristiques afférents à chacun
d’eux, à quel usage é taient destinés ta n t d’objets que l’on a depuis employés à d’autres
fins que p endant toute la durée du premier empire pharaonique ; c’est-à-dire à la
satisfaction des besoins de la vie domestique des particuliers, au manger, au boire,
aux vêtements, aussi bien que pour répondre aux appétits du luxe et de la vanité.
C’est que cette première tentative pour ré u n ir tous les enfants d’une même race
en u n e société régie par des lois communes à toU's, ne connut, bien certainement
q u ’un e seule règle : celle d’une obéissance passive à u n sacerdoce dont la doctrine
reposait su r cette seule fin suprême rdftobten tion de la béatitude éternelle ; e t ce après
l’accomplissement d’une série d ’épreuves, pendanjfiun cycle déterminé de plusieurs
milliers d’années. En conséquence de cette doctrine, tous les efforts de l'activité
sociale, dirigés vers une adoration constante de la puissance divine (favorisée qu ’elle
é tait, du re ste, p a r une abondance exceptionnelle de récoltes de toutes espèces, n ’exigeant
qu ’une .sp.mme à peine appréciable de travaux pénibles), ne pouvaient être que"
des témoignages incessants d ’une fidélité absolue au cuit®, consacré. Aussi toutes
les sciences, tous les arts*' ren tra ien t-ils dans la théologie; et les-travaux mécaniques
(en même temps que les mathématiques, la médecine et les autres sciences
exactes), se pra tiqua ient-ils à l’ombre des temples pour y être cultivés par tout un
peuple qui suivait cette explication de l ’énigme du développement de l ’humanité.
Un régime diététique sévère, une observance économique étroite, quant à tou If
le reste, condensaient donc d ’abord toutes les aspirations artistiques su r cet unique
b u t : la vie future ; puis su r les détails du culte aussi bien que su r la Satisfaction.des
besoins de l ’âme e n « attente de résurrection, qui en é taient les corollaires. On comprend,
dès lors, qu ’il ne fu t permis d’accorder au vivant que le stric t nécessaire ; que
ce qui suffisait pour l’empêcher de m o u rir en l ’état d’impureté : d ’où: l ’on est forcé
de reconnaître (tous, y compris lé grand p rêtre, y compris le pharaon, dont la fonction
sacrée consistait à personnifier les a ttributs de la puissance divine, comme ceux
qui remplissaient les fonctions que nous appelons aujourd’hui subalternes, vêtant soumis
absolument, matériellement,, à la même ju rid ic tio n inflexible, en mêmë temps
q u ’égaux devant l’é te rn ité , seul b u t suprême) que les arts et métiers é taient également
des. fonctions sacrées ; et que l’a rt industrie l proprement dit, n ’existait pas encore.
Inconnue p endant des siècles des autres tribus humain.es encore barbares,
défendue de tout contact avec elles p a r des lois qui punissaient sans doute de mort
la moindre tentative de révolte, cette civilisation avait dû atteindre -une perfection
relative toute d ’une seule pièce, et s’y m a in ten ir heureuse dans l’attente des événements
prédits, lorsque l ’invasion formidable des Pasteurs, suscitée évidemment par
l’espoir de s’emparer de richesses que l’imagination supposait incalculables, vint la
bouleverser de fond en comble. Les conséquences historiques de cette invasion, et les
transformations politiques dont elle fu t l’origine, constatées p a r les découvertes
que.: les fouilles des ruine s mettent à n u , nous obligent! à présenter, en quelques mots,
à . titre de documents à l’àppui de nos assertions, ce qu ’ont é crit deux savants1
modernes des plus autorisés su r ces envahisseurs ¡ nommés aussi Hycsos Où'Hykschos.
Voici, d’abord, ce qu ’en d it M. Chabas:;
« La sixième année du d e rn ie r des princes; de la XVI0 dynastie, l é s Hykschos, peuples
presque sauvages, à cheveux roux et aux yeux bleus, signes certains d’une origine
qui diffère de celle de la race égyptienne, s’emparèrent de toute la vallée du Nil,
jn sq u ’à la Nubie,;e t e x e r c è re n ts u r cette malheureuse.'région les cruautés et les ravages,
fruits ordinaires des invasions faites par des hordes indisciplinées, dans toute contrée
soumise à u n régime politique régulier. Sans frein e t sans pitié, les Hykschos'se livrèrent
pendant;quelque temps à une aveugle fu reu r, mais la c rainte de la puissance assyrien
n e qui dominait alors l’Asie occidentale, le u r fit songer bientôt à é tab lir parmi
eux une sorte de gouvernement qui p û t organiser la résistance en cas d ’attaque. Ils'
donnèrent donc le titre de Roi à u n de leurs chefs nommé Salatis. . . . Ce roi e t ses
successeurs Boeon, Âpakhnas e t Asseth firent sans cesse une g uerre cruelle à la population
de race égyptienne, dans le b u t formel de l’an é an tir entièrement, comme le
d it l’historien Manéthon. Ils désorganisèrent l’administration in té rieu re en emprisonnant
les magistrats, ils d é tru is iren t les villes et renversèrent de fond en comble
les édifices publics et les temples des dieux; enfin, ils égorgèrent les Égyptiens en
é ta t de po rte r les armes, et emmenèrent leurs femmes et leurs enfants en esclavage.
L’Égypte ne présentait alors qu ’u n vaste champ de désolation. Lé roi des Hykschos était
le maître dans to u t le pays : il te n a it asservies la haute et la basse Égypte, et il avait
établi plusieurs de ses hordes barbares en garnison dans les lieux les plus importants.
, . « C’est au long séjour des Hykschos et à leu r domination dévastatrice, qui te rm in e
d ’une manière si sanglante la première période de la civilisation égyptienne, qu ’il
faut a ttrib u e r u niquement la dévastation à peu près complète des édifices publics élevés
sous les rois des seize premières dynasties ; l’effort du temps est presque nul su r les
constructions égyptiennes, et pour renverser de tels ? travaux, le temps a besoin de
l’action des hommes plus destructrice que lui-même.
«Si l’on étudie avec .attention les divers extraits de Manéthon, cités p a r Georges
le Syneelle, il devient évident que p en d an t la durée du règne des d e rn ie rs rois pasteurs
ou Hykschos* lesquels forment la XVH® dynastie, il y avait aussi, dans quelque partie
reculée de l’Égypte, des rois de race égyptienne, formant une véritable XVIIe dynastie