encore :m les deux médiales portent des chapiteaux en fleurs de lotus épanouies, et ;les'deux
extrêmes en boutons de lotus tronqué. Les quatre piliers, qui joignaient, de chaque côté, cette
colonnade au spéos, sont ornés de statues colossales, coiffées de la mitre appelée pschent, vêtues
d un simple giron, et portant, dans leurs mains croisées sur la poitrine, l’aspersoir et la Crosse,
emblèmes ordinaires d’Osiris. Celui-ci est représenté sous les traits d’un R am sè s, peut-être,
le G ra n d . Toute cette partie, à demi détruite, était bâtie, avons-nous dit, en grès, et précédait
le temple proprement dit, taillé dans le rocher. On ne distingue plus, malheureusement, que
quelques traces des bas-reliefs historiques qui décoraient la façadé.
Le pronaos, le naos, le sekos ou sanctuaire, et les pièces latérales sont donc creusés dans le
rocher. Le pronaos est soutenu de chaque côté par trois énormes piliers carrés, devant chacun
desquels se tient debout, sur une base élevée d’un mètre, un colosse cl’environ 6 mètres de
hauteur, lourdement sculpté, comme les ébauches grossières d’un art qui commence. Derrière et
dans 1 intervalle de ces piliers, on a pratiqué de chaque côté, dans les parois latérales; quatre
niches ou chapelles, contenant chacune, trois personnages debout, grossièrement sculptés en plein
relief, et représentant les trois grands proteéteurs de ce temple, Pthah, Hâthor; sa compagné, et,
au milieu d’eux, Ramsès. Le naos, soutenu par deux piliers carrés, donne entrée dans sës côtés
latéraux à deux petitee salles dénuées de sculptures; il en existe encore deux semblables de
chaque côté du sanctuaire, au fond duquel on a sculpté quatre statues assises, plus grandes que
nature, et ayant devant elles un autel isolé dénué d’ornements et de légendes qui ont peut-être
été effacés, comme on a mutilé avec barbarie, avec fanatisme, tous les bas-reliefs qui décorent
les murailles. Cet autel, taillé dans le roc, était probablement destiné à poser, la bari sacrée du
dieu Ptah. Les quatre statues, dont la sculpture est assez belle, représentent Phré, Ramsès, Pthah
et Hator. Ce spéos, si remarquable par la sévérité de son style et l’aspect imposant de son architecture,
était jadis rehaussé de couleurs qui ont toutes disparu sous une couche épaisse de suie
et de poussière. Il ne reçoit d’autre jour’ que celui de la porte d’entrée, ce qui ajoute encore à
l’impression qu’il produit : aussi la faible clarté, qui règne dans les salles intérieures, suffit-elle
à peine pour distinguer les sculptures.
Le travail du spéos de Ptaheï doit être rapporté à différentes époques. Il paraît être très-ancien,
et il est probable que Ramsès voulant réparer ce monument, fit couvrir les murailles de bas-reliefs,
mettre son cartouche sur les colosses, replâtrer les échancrures du temps, donner un air de jeunesse,
restaurer enfin ce spéos qui.de son vivant était peut-être déjà décrépit et ruiné ; ce qu’il
y a de certain, c’est qu’on ne retrouve aucun monument de ce genre, creusé par ordre des prédécesseurs
de Ramsès, ni par aucun de ses successeurs.
Rurckhardt et plusieurs écrivains anglais ont voulu voir à Guirché un anneau de la chaîne
immense qui liait la civilisation du Nil à la civilisation de l'ïndus et du Gange. Ils ont cru
découvrir que les traditions d’une autre civilisation avaient inspiré les architectes égyptiens, et
que Ramsès avait rapporté le goût de ces monuments de son aventureuse expédition dans l’Inde.
Mais cette analogie n’est fondée que sur des conjectures toutes spéculatives, cette prétendue
similitude n’est qu’apparente et n’existe réellement pas.
Les prétendus rapports entre les mythologies des deux peuples ne sont pas plus complets. Il
y a certaines analogies dans la cosmogonie, les arts, l’industrie des Indous et des Égyptiens,
parce que, habitant des pays dont le climat est à peu près semblable, ils se sont trouvés dans les
mêmes circonstances physiques et ont dû procéder d’une manière identique, mais il n’y en a pas
assez pour établir des rapports, et à plus forte raison une origine commune.
'Te m p l e d e M é n e p h t e h u m ; p l a n , c o u p e e t é l é v a t io n .
En débarquant au Sycomore de GouTnab, et traversant qüelqnes champs dedourah couverts
de u r o ü p t T p lie r s et de tamaris qui terminent apèàblement de .ce .côté la belle plaine
de Thèbes, le .premier monument qui attire l’ceîl des.voyageurs est un vieux palais, appelé dans
H H H R lesquels on aperçoit çà et là quelques restes de constructions qui jadis seUiaient à 1 édifice pim M M M H M pa? le feu H | aride et
bornent l'td « o n . Les débris d’un propylon annoncent..qu,e WËSËË Ê Ë Ê Ê È È Ê È Ê È Ê M
s'étendait de ce côté à plus de 1 0 0 mètres, du portique qui le précède.;Ce pi t a .
qui porté les légendes de Menephthahl"'et. de Ramsès II, avait j a i s s a açac ^ fouilleis
de deux sphinx colossaux, à tètes humaines coiffées de pschent entier. Une
ont mise à découvert, étale une série de captifs avec leurs écus blasonnés du nom de leur pays et
une longue légende de Mehephthah, a è :®îte porte à l’entrfe du palais, il existait jadis un
dromos divisé par: un autre propylon; mais on, ne distingue plus , les détas-des sphinx qui le
bordaient probablement. A ces deux p ljy lo n s ; aujourd’hui isolés, se,rattachaient jadis d énormes
murs de briques crues qui formaient, ■ PalaJS’ I ■ . . I
Le plan de cet édifice ne ressemble en rien à ceux des antres monuments , égyptiens I la
distribution-, ilélévation, et l’étendue des salies, tgnt sembpWjnoncer que 1 architecte s est
• occupé ici de construire une habitation sinon commode, du. mom^propnée.aw b e l les
plus habituels de la vie des Égyp tien H én eilçt ja demeure d un souveiau^ de,Meneph-
thah if L s e t ii, ainsi que le disent 1® légendes.; mais c est aussi un temp e dédié à Arnmon,
tant le culte était lié à la royauté, tant la vie privée des rois se rattachait à un nfne obligé,
imposé en quelquéaorte par lesdoubles fonctions de chef spjntue et temporel, de 1 Etat.
En portique de plus de 50 mètres de longueur, formé de d.x colonnes à faisceau à chapiteaux
en b o u L de lotus tronqué (dé 7-,50 de hauteur sur A^Meicirconférence décore la façad du
Menephtehum ou demeure de Menephthah. Le mur de fond de ce portique est. orné de B B
représentant diverses offrandes aux divinités, de Thèbes.- Le registre inférieur, est occupé pa
une série de figures de EÉgypte et du Nil apportant des offrandes. L état de dégradation de_ces
différents ornements ne nous a pas permis, à notre grand regret, de les signaler sur la repioduc-
B B W B i dë ce portique dans l'intérieur de l' édifice qui èst divisé en trois
parties indépendantes les unes, des antres. La porte principale,, qui correspond à 1 entre-colonne-
ment du milieu, donne entrée à une grande salle, qui se décore ici,dn.uom de M a u o s k h , salle
d'assemblée, prétoire de justice, salie qui avait la même destination que celles qu on a désignées
sous le nom de salles hypostyles dans les autres palais de Thèbes. Elle est soutenue par six colonnes
lisses, mais du reste semblables à celles du portique. De chaque côté trois petites .pièces
ouvrent sur cette salle. Derrière les colonnes, elle s’élargit de tonte la profondeur des pet, es
pièces latérales, et forme une espèce de H 9 B i sont percées cinq portes de quatre saUes
d’inégales dimensions et d'un, corridor qui conduit à une large chambre soutenue par quatre
piliers d É b i f e t à leur base du nom du roi, alternés avec les symboles de la haute et de la basse
Égypte.