On a vu, p a r ce que nous, en avons d it précédemment, que les Égyptiensexeellè-
ie n t dans les applications de la terre cuite, matière qui le u r servait jusqiiiù exécuter
d est.figurines de divinités, enduites, le plus souvent, d’u n émail auquel convient le
nom de: cceruleum, et qui représente bien exactement cette couleur», îa q u e fe -ié im it les
tons du bleu et du vert à leu r maximum d ’é?lat.
La céramique égyptienne comme l’a rchiteçture, ne.Toublions point, connaissait
_les. .mêmes formes conventionnelles ; parce que les lois de proportions, de-symétrie,
d.ornementation, d ’utilité même, é taient communes à l’une et à l’autre, e t qÿ®, sous
le rapport dé l ’invention,- è le s dérivaient toutes deux d ’u n sen tim en t quiglès distingu
a it particuliè rement des arts d’imitation et les re n d a it solidaires,- -
En effet, lim ita tio n de la na tu re n ’était pour la céramique, comme pour l’architecture,
qu un simple point de départ; elle n ’offrait à leurs 'productions q u ’un germe,
un thème imaginatif, dont 1 artiste é ta it teuu de' s’emparer pour le féconder par d’ingénieux
développements-; mais qui n ’en re staien t pas moins soumis-, cependant:Iquel-
que fût 1 invention, la pureté des contours et la richesse des'ornements), aux lois générales,
qui.réglaient toutes les oeuvres artistiques nationales.--:,;.
, Les terres cuites égyptiennes, composées, comme elles le sont, de 92 pour 100. de
silice, sont si serrées, sont tellement aptes à conserver les plus fins reliefs, e t les empreintes
les plus délicates, qu ’on, les a longtemps désignées sous l’appellation de porcelaines
d'Égyple; quoique, malgré u n ç c É f è r t e , d’une glaçure luisante ou colorée par
dps oxides de cuivre bleu célestep||u vert tendre, ellès présentassent,- ra rem ent, la
teinte blanche et transparente de la miémite ; on sait qu’elles possèdent la qualité de
lé siste r, sans se fondre, à la température la plus élevée du four à porcelaine; elles sont
donc le produit d ’un a rt avancé.
Ce qui prouve, du reste, que les cêÿamistes opéraient leurs combinaisons avec une
c ertitude mathématique, c’est qu ’on rencontre des poteries où les tons les plus divers
occupent des espaces très-restreints, ;et tranchent vivement l’un su r -{ « u treBm peut
le reconnaître dans la riche série que possède le Louvre en ce genre non y rencontre des;
pâtes,.à glaçure blanche, rehaussées de dessins incrustés ou peints en bleu, en n o ir et
môme en rouge.
Les hiéroglyphes les plus anciens, qui représentent des vases de poterie rouge, nous
démontrent qu ’ils é taient déjà d’un usage jo u rn a lie fe |v an t l'invention des caractères ;
en outre, dans certains tombeaux de la IV" dynastie et des dynasties qui la suivent de
près, on en rencontre qu ’on employait pour les liquidas, pour.le.vin .et le ¡lait, tandis
q u ’on en remarque d’autres supportés su r des,bases is o la s , autour- desquels s’enroule
la fleur nationale, le lotus.
•‘.Maintenant qu’il est permis > d’apprécier combien é ta it intéressante l’innombrable
série des vases égyptiens dus au talent des céramistes par la représentation, dans nos
planches, des modèles les plus remarquables, nous allons é tablir, au tan t q u ’il est possible,
la nomenclature des formes préférées.
Nous commencerons par les vases apodes, qui comprenaient, selon la plupart des
savants, les alabastrons, les lacrymatoires et les amphores : nous n avons pas à nous
occuper ici des premiers, parce qu ’ils n ’é taient pas dus au travail du céramiste; quant
aux vases dits lacrymatoires (parce qu’ils é taient destinés à conserver les larmes
versées pendant les funérailles), nous pensons que ce sont les mêmes que les Lacethi
dans lesquels on renfermait les cosmétiques; les amphores seules, selon nous, é taient
donc apodes : fabriquées pour contenir des liquides ou des grains, elles é taient habituellement
enfoncées dans le sol pour y trouver leu r point d’appui.
Parmi ces vases de poterie apodes, e t se te rm in a n t quelquefois en sphère ou en
pointe fusiforme, citons particulièrement le vase bleu, à dessins noirs, composé d u n
col convolvulacé s’attachant sur un corps renflé complètement, e t sans station possible ;
celui-ci nous semble avoir dû exiger u n support annuitaire à points multiples : dans
lé trésor de Thoutmès III, à Karnac, on voit représentés, en effet, de petits vases ajiodes
soutenus*sur des tables p a r des anneaux de bronze.
En outre> on désigne ordinairement p ar le nom de Cibovion, le vase rétréci par le
bas dans le genre des ciboires de la fève d’Égypte ; il y a lieu de penser que c est en
raison de cette imitation que les vases égyptiens (au contraire des colonnes dont la base
est souvent démesurée), présentent une base qui peut à peine soutenir le corps.