pour les a rts plastiques, qui ne peuvent s’exercer qu ’alors que les artistes ou les a rtisans
(qui sont les instruments de le u r application) ne rencontrent pas d ’obstacles
matériels et politiques de to u t genre.
GÉOMÉTRIE .
On sait que la géométrie est la science qui a pour but la mesure des lignes, des
surfaces et des volumes mais que s’il lu i est loisible d ’envisager, à la fois, le mouvemen
t et les nombres ainsi que l ’espace, néanmoins, dans son acception propre, qui
nous v ient du grec, elle signifie seulement mesure de la terre.
Tous les historiens, avons-nous dit, s’accordent pour placer en Égypte le berceau
de la géométrie : ce phénomène historique ayant été expliqué par eux de bien des
manières, il nous a paru utile, p our ne pas dire indispensable, de faire, connaître
celles de leurs narrations qui nous ont p aru vraiment plausibles.
Suivant les uns, le Nil, en couvrant, à l ’époque de ses crues périodiques, toutes
les terres cultivables; et en confondant, par suite, les; lim ites de toutes les propriétés*
obligeait, presque chaque année, les tenanciers des terres à recourir, dès que les eaux
avaient repris u n cours régulier et normal, à de nouvelles délimitations : on comprend,
dès lors, qu ’on a it été amené à adopter (afin de pouvoir assigner à chacun une portion
égale â celle qui lui appartenait avant l’inondation) des règles invariables, en l ’absence
desquelles il a u ra it été impossible d’agir avec équité.
Telle serait l’origine probable de l’arpentage, ébauche première de la géométrie, à
laquelle, en réalité, celui-ci a donné son nom.
Pour notre compte, sans repousser ce système qui, s’il n ’est pas certainement
vrai, est du moins ingénieux, nous croyons bon d ’observer qu ’on a u ra it to rt de s’imaginer
(ainsi qu’on p o u rra it ê tre conduit à le supposer d’après ces données) que
l’Égypte a it été, pour ainsi dire, ravagée chaque année par lés eaux;: e lid e n était seulement
couverte,, la p lu p a rt du tem p s , e t certaines précautions, dont , nous avons,
du reste, parlé précédemment, et qui furent prises dans les premiers moments de son
organisation politique, suffisaient pour prévenir des conséquences désastreuses, qui
se seraien t mal-accordées, il est facile de le comprendre, avec la réputation que l’antiquité
nous a transmise, d ’un pays dont le séjour était si délicieux.
Mais d’autres historiens, parmi lesquels nous rencontrons le père de l’histoire,
ont cru devoir fixer la première révélation de la géométrie à l’époque où Rhamsès III
coupa l’Égypte d’innombrables canaux, et au ra it fait une sorte de répartition générale
de son te rrito ire en tre tous ses habitants.
Newton: a p à rtic u lié é ro e n t adopté cette in te rp réta tio n d’Hérodote, parce qu ’elle I trow e concorder exactement avec l'opinion qui veüt que T h e |g ou Thot a it é té
l’inventeur d é n o m b r é s , du calcul <* de « i ^ p i n é t r i l aussi bien qu avec celle qui
a attribué ces inventions diverses à cet Hermès Irism ég iste qui lit graver, s u r des
W B W les p rincipes sçientifiquès; d to w e r t s .
nm p o r ta n c e .d e cqtlc de rniè re assertion se t r i e r a i t , en outre,, confirmée par
ce fait d'u n h a j l t é r ê t h i s t o r i q u e » Pythagore et T lïa lè s lif a a e n t puisé la plus
grande partie de lejirs eo n n aiss an c â sjiien tifiq u e s et philosophiques dans l ’étude, de
Précieusement, d an s les .Souterrains du temple
h ’Héliopoli^Ki"tradition, rapporte, # effet, q a fp ia lè s s e t: Pythagore ne p u re n t conten
ir leur enthousiasmé,: ni dissimuler l’admiration qu ’ils éprouvèrent pour les prêtres
égyptiens, l o r ^ i e ceux-ci # s in itiè ren t à laÿpnnaissance des.théorèmes d e là géométrie.
C’est donc b i e n ,e n Égypte,.ainsi que le reconnaît J.-K MonWcla, dans son histoire
dés mathématiques, qu’ont, ja illi les premières ,étincelles de la géométrie appliquée
par le génm,]bgijiam; c l grâce auxqueües le géomètre différa, dès lors, de
l’artiste ou de l’artisan, que guidaient, seulement, un certain in s tin c t ou une vague
intuition des règles o rdinatrices.».
MESURES.
On a donné, le nom de mesures à des u n ité s c 3 ^ v e n tio n n e if |iq u e l’on Compare
avec les ■objets, e t qui servent à en exprimer les rapports : il y a des unités de. longueur,
de gâpacité e t de solidité; nous n ’avons à nous,ô,ççuper, ici, que des premières.
Avant les récentes découvertes des étalons métriques égyptiens, on avait été,
déjà, in d u it à;.reconnaître, presquelpartoutv dans les monuiçents de l’ancienne Égypte,
l’emploi par les architectes d’unejfcopaée égyptienne e t du p ied ; et si des similitudes
peu précises s'observaient, parfois, dans les travaux de quelques-uns, on savait, également,
que ces fautes é taient seulement la preuve que, dans certains cas, les constructeurs
avaient apporté de la négligence dans leu r exécution; bien loin d être 1 indication
d’une absence certaine des instruments de précision.
Mais il est, aujourd’h u i, incontestable,que les règles,¡.auxquelles é taient soumises
les oeuvres d’a rt en Égypte.,. exigeaient u n e véritable harmonie des proportions dans
les édifices ; et, p a r consequent, dans les nombres qui en expriment les dimensions;
et que, pour produire c e t^ f f e t, l’architecte iëtait tenu d’employer, dans l’établissement
des grandes lignes architecturales, les mesures usuelles répétées u n c ertain
nombre de fois.