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laments qu’il signale sont de nature vasculaire,
qui nous dit qu’ils sont lymphatiques, puisque
l’injection n’a pas démontré de continuation entre
eux et les lymphatiques des parois ou de
la cavité de l’abdomen ? Ne pourrait-on pas attribuer
ces filaments blanchâtres à des vestiges des
vaisseaux omphalo-mésentériques ou à ces vaisseaux
eux-mêmes? En un mot, les recherches
d’Uttini ont laissé la question de l’existence des
vaisseaux lymphatiques du cordon et du placenta
presque au même point où elle était avant lui.
M. Fohmann trouva la science dans cet état,
lorsqu’il entreprit les siennes (i). Suivant lui, le
cordon ombilical est couvert d’un plexus de vaisseaux
lymphatiques, à mailles très serrées, qu’il
croit être dépourvus de valvules, quoique Wris-
berg prétende en avoir observé. Ces vaisseaux, dans
les organes caduques ou d’une vie très limitée, offrent
une simplicité de structure comparable à celle
des veines lymphatiques des reptiles et des poussons.
A plusieurs reprises et à des époques différentes,
nous avons cherché à injecter ces vaisseaux pour
en étudier la disposition, et rarement nos injections
ont été heureuses. Puis, nous avons trouvé
que le mercure passait plutôt dans un parenchyme (i)
(i) Mèm. sur les communications des vaisseaux lymphatiques avec les
veines, et sur les vaisseaux absorbants du placenta et du cordon ombilical.
Liège, iS3a.
celluleux que dans des cordons cylindriques
creux. Lorsqu’on est parvenu à distendre les réseaux
lymphatiques du cordon jusqua son insertion
au placenta, on peut, par une douce pression
avec le manche du scalpel ( ija faire arriver le mercure
jusque sur la surface du placenta.
Vers 1 autre extrémité du cordon, à quelques
lignes de distance de Panneau ombilical, les réseaux
des vaisseaux lymphatiques deviennent si déliés,
qu’on ne peut les apercevoir, bien qu’ilssoientdis-
tendus par l’injection, qu’en les examinant à la
loupe. Lorsqu’ils sont très fins, ils deviennent plus
résistants; mais, après avoir franchi l’anneau, leur calibre
augmente. Unepartie passe dans le tissu cutané
du pourtour de l’ombilic, une autre se joint à
des branches lymphatiques plus profondément situées;
des parties voisines naissent de petits troncs
dont quelques uns se distribuent circulairement
au pourtour intérieur de l’anneau ombilical ,
et de ces plexus circulaires sortent des branches
qui se rendent, en accompagnant les veines dès parois
abdominales, jusqu’à la région inguinale et à
Panneau crural, toujours situées entre les muscles
et l’enveloppe cutanée. Chemin faisant, ils rencontrent
des ganglions iliaques, les traversent, et vont
enfin aboutir dans le canal thoracique. Une autre
partie de ces vaisseaux que nous avons abandonnée
(t) Fohmann, Loc. cit.