aboutissants de tout le système mésentérique. Ce
furent Glisson et Vesling qui élucidèrent ce point
important, en faisant voir, d’après la disposition
des valvules, que les lymphatiques dont il s’agit
vont du foie au pancréas, et non du pancréas au
foie, comme le pensait Aselli, que par conséquent
ils aboutissaient comme les autres au canal thoracique.
Jusqu’alors il n’avait été question quedesagens
de l’hématose, et l’on ne soupçonnait même point
encore l’existence des lymphatiques généraux, de
ceux qui charrient non le chyle, mais la lymphe
proprement dite. Trois hommes se disputent l'honneur
de les avoir découverts ; le Suédois Olaüs
Rudbeck, le Danois Thomas Bartholin, et l’Anglais
Georges Jolyff. Tout porte àcroire qu’il appartient
réellement à Rudbeck, qui avait déjà vu ces vaisseaux
le 27 janvier i 65i, et qui, en avril ?6&2, les
démontra publiquement devant la reine Christine.
Quant à Bartholin, secondé puissamment par son
prosecteur Michel Lyser, ce fut surtout contre la
théorie galénique de l’hématose dans le foie qu’il
dirigea ses efforts et ses dissections. Rien ne prouve
qu’il ait entrevu les lymphatiques généraux avant
Rudbeck, ni même simultanément avec le jeune
anatomiste suédois. Les titres de l’Anglais sont
plus équivoques encore puisqu’ils reposent uni-
\ quement sur un passage, dans lequel Glisson nous
apprend qu’en juin i652 Jolyff lui fît connaître
pour la première fois les vaisseaux lymphatiques
du foie, que dès lors il savait déjà etre répandus
dans tout le corps, servir à l’absorption d’un suc
aqueux, et se reunir tous en un tronc commun abdominal.
A dater de cette époque, la connaissance du système
lymphatique fit de grands et rapides progrès,
par les travaux successifs de Nuck, Ridley, Ruysch,
Albinus É Meckel, Lieberkuhn , les deux Hunter,
Hewson , Monro, Cruikshank, Sheldon, Soemme-
ring, Schreger/W erner, Feller, Haase, Mascaffei, etc.;
mais la science ne fit plus que des acquisitions de
détails, surtout dans le champ de l’anatomie comparée
, où MM. Fohmann, Lauth, Lippi, Rossi et
Panizza sont encore parvenus à tirer de nouvelles
richesses d’une source qu’on aurait pu croire presque
épuisée par les infatigables recherches de leurs
prédécesseurs.
§ II. O r ig in e s d u s y s t è m e l y m p h a t i q u e .
On a dit avec raison que la dernière distribution
des vaisseaux lymphatiques dans les divers tissus doit
être considérée comme un des points les plus obscurs
de l’anatomie, et que la démonstration de
l’origine de ces vaisseaux dans les systèmes organiques
n’a pas encore été faite. Les difficultés tiennent
ici à ce qu’il faut combiner ensemble les injections
et l’usage du microscope. Ne possédant
rien de positif sur ce point d’anatomie de structure,