»euse se voyaient parfaitement bien. Parallèlement
à une artère on distinguait un vaisseau où se
mouvaient, au sein d un liquide blanchâtre et
demi-transparent, des globules plus petits que
ceux du sang, et blancs. Ce vaisseau, par suite de
la graisse qui l’entourait, n’offrait des parois bien
distinctes qu’en quelques points de deux ou trois
centimètres de longueur ( le microscope donnait
un grossissement de cent vingt diamètres ) ; c’était
un vaisseau chylifere. Les globules avaient un
mouvement bien différent de celui des artères, des
capillaires et des veines; c’était un mouvement
saccadé, d’une extrême lenteur dans l’intervalle
des saccades, et très irrégulier quant au nombre
de celles-ci dans un temps donné. Au moment des
saccades , la vitesse des globules était beaucoup
plus grande, mais toujours plus petite que celle
des globules contenus dans les artères, les capillaires
et les veines. En examinant l’intestin auquel
ce vaisseau était presque perpendiculaire, on
reconnaissait que chaque saccade des globules
coïncidait avec un mouvement péristaltique de
cette portion du tube digestif, et que la vitesse
plus grande des globules se prolongeait pendant
tout le temps (quelques secondes) de la contraction
de l’intestin; à ce mouvement succédait une
lenteur extrême et souvent un repos absolu des
globules dans l’intervalle des contractions intestinales.
L’influence du mouvement péristaltique
ne se faisait point sentir aux globules des veines,
des artères et des capillaires.
Une autre souris, âgée de plus d’un an, qui
avait mangé depuis deux heures, reçut un lavement
d’une dissolution peu concentrée d’hydrocyanate
jaune de potasse; cinq minutes après, on ouvrit
l’abdomen, et les intestins furent trouvés légèrement
distendus par le liquide injecté. On promena,
sur une portion du mésentère, un pinceau imbibé
d’une dissolution de peracétate de fer. Au bout
de quelques secondes, on vit au microscope circuler
dans les veines, mais non dans les artères,
des ilotsde formes très irrégulières, noirâtres, et par
conséquent non transparents. Parallèlement aux
artères, entre ces vaisseaux et les veines, on découvrit
aussi des lignes rubanées, noirâtres, et non
transparentes, dans lesquelles on ne distinguait
aucun mouvement, et qui étaient des chylifères.
Si, d’après tous ces faits, les lymphatiques semblent
avoirréellement peu d’action sur les substances
introduites du dehors, le chyle excepté, ils en exercent
une incontestable sur plusieurs de celles qui
se développent dans l’économie même. A cet égard,
cependant, on ne doit accueillir qu’avec réserve les
faits rapportés par les auteurs, lî n’est pas douteux,
par exemple, que la bile puisse être absorbée
par les lymphatiques; Peyer, Fallope, Kerkring,
Sylvius, Reverhorstj Assalini, Saunders, Mascagni,
Desgenettes et Soemmering en ont trouvé dans ceux