ce que toutes les conditions requises se présentent
constamment pour attirer les matériaux, car
en vertu de la faculté qu’ont les vaisseaux lymphatiques
de rétrécir leur calibre par la contractilité
de leurs parois, les liquides sont successivement
poussés des culs-de-sac d’origine vers le système
veineux. Quant à la progression du chyle et de la
lymphe, M. Fohmann assure, d’après ses propres
observations, qu’elle se fait suivant trois modes
différents : t° le chyle qui coule par de petits vaisseaux
lymphatiques dans des vésicules, n’est versé
que peu à peu dans le sang veineux, et la. réunion
des vésicules aux troncs successivement de plus
en plus gros, paraît contribuer à rendre son mélange
avec le sang de plus en plus intime ; 2Ü le
chyle et la lymphe qui des gros troncs lymphatiques
passent dans les veines caves ou dans les
vtnnes analogues aux sous-clavières des mammifères,
se mêlent, chemin faisant, avec la lymphe
rougeâtre et coagulable que la rate sécrète du
sang artériel; 3° une partie de la lymphe et du
chyle est immédiatement conduite par des ramus-
cules lymphatiques dans les branchies, où elle subit
l’action de la respiration. Il déclare avoir observé
ces divers phénomènes sur des poissons
vivants et particulièrement sur des raies; nous
n’avons pas eu l’occasion de répéter ses expériences,
et nous nous bornons ici au rôle de simple
historien.
On a admis que le système lymphatique naissait
des conduits excréteurs des glandes, et Ion s’est
fondé, à^cet égard, tant sur la couleur et la Saveur
qu’a parfois offerte la lymphe contenue dans les
lymphatiques du foie, que sur des expériences
directes. Nuck, Cowper et Mascagni disent avoir
vu ces injections passer des uretères dans les
lymphatiques : Cowper, Ferrein, Werner, Feller,
J.-F. Meckel l’ancien, attestent le même phénomène
à l’égard des conduits biliaires; J. -F. Meckel,
pour les vaisseaux lactifères ; Mascagni, pour les
conduits déféren ts. Aussi Alexandre Monro le jeune,
Crufkshank, Soemmering et divers autres auteurs,
anciens et modernes, se sont-ils cru en droit de le
généraliser. Un de nos plus habiles anatomistes
modernes, M. le docteur Ribes, a souvent observé
le passage de l’injection des vaisseaux à sang rouge
dans les vaisseaux à sang noir, et réciproquement,
comme aussi de ces vaisseaux dans les canaux excréteurs,
et de ceux-ci dans les systèmes vasculaires.
C’est un effet qui, plus d’une fois, nous a contrarié
dans nos recherches anatomiques , et surtout dans
celles que nous avons entreprises pour faire une
histoire du système veineux. M. le professeur Gru-
veilhier, dans ses recherches sur la structure des
glandes , a vu de semblables communications ;
mais ce qui est moins fréquent, quoique nous
l’ayons plusieurs fois remarqué, c’est la distension
des vaisseaux lymphatiques en introduisant une