profondeur des tissus et à toutes les surfaces ouvertes
au dehors, les vaisseaux lymphatiques sont
produits par les tubes élémentaires, qu’il suppose
également constituer la base organique dé tous les
tissus. Suivant lui, ces tubes se termineraient, aux
surfaces, par des papilles creuses et percées d’un
trou. L’absorption serait le résultat de la succion
du chyle tout formé par un mucus sécrété à travers
les parois de ces papilles.
Ici il faut remarquer que tous les faits relatifs
aux tubes élémentaires ont été observés à des
grossissements qui exposent aux plus grandes
illusions,-et queM. Treviranùs lui-même n’est pas
bien persuadé de l’existence du trou dont il parle.
Enfin, il allie à tout cela des hypothèses au
moins singulières sur le mécanisme de l’absorption,
et dont la moins bizarre n’est pas de supposer le
chyle tout formé dans l’intestin , chose à l’égard
de laquelle il est allé plus loin encore que des
physiologistesmodernes, qui ne voient qu’un chyle
brut, ou, en d’autres termes , des éléments du
chyle, dans le tube intestinal. Et comme si ce
n’était pas assez de ces deux hypothèses, M. Trevi-
viranus en propose encore une troisième, suivant
laquelle les papilles initiales du système lymphatique
seraient les organes sécréteurs de la graisse ,
parce qu’on trouve souvent des globules de graisse
(1) G.-R. Treviranus, Beitraege zur AufhlaeruAg der Erscheinungen
und Gesetze des organischen Lebens; i 836, p. 98.
dans les gros lymphatiques du bas-ventre, chez les
animaux qui ont de l’embonpoint.
§ III. D i s p o s i t io n s g é n é r a l e s d u s y s t è m e l y m -
PHATIQUEw
A leur origine dans le tissu même des organes,
les vaisseaux lymphatiques sont a un état de division
tel qu’il est impossible d’en saisir la disposition.
Cette difficulté est encore augmentée par la
transparence du liquide qui lesy remplit, et qui
ne peut pas, comme le sang pour les vaisseaux
sanguins, tenir lieu d’injection artificielle. D’un
autre côté, la cavité des lymphatiques étant hérissée
de valvules, il est presque toujours impossible
de surmonter un tel obstacle et de faire pénétrer
le mercure dans ces vaisseaux par la voie rétrograde.
De cette circonstance est résultée la diversité
des opinions qui ont été émises sur l’origine
des vaisseaux lymphatiques, et qui le plus souvent
ont été appuyées bien moins sur l’inspection
anatomique que sur des raisonnements
spécieux. C’est ainsi que les premiers anatomistes
qui suivirent Aselli, tels que Bartholin et
Rudbeck, admirent une analogie parfaite entre
l’origine des lymphatiques et celle des lactés, et
leur supposèrent par conséquent des villosités
libres pompant les liquides à la manière des sangsues.
Malpighi, au contraire, trouvait partout des