les surfaces communiquant avec l’extérieur ou constituant
les parois de cavités intérieures, qu’à celle
du tube alimentaire ; mais , presque entièrement
abandonnés ici par l’observation directe, nous
sommes à peu près réduits aux ressources de l’in~
duction, dont il ne faut user qu’avec ménagement.
Trop d’exemples attestent qu’elles peuvent entraîner
à de grandes erreurs. Ce sont elles, par exemple,
qui ont conduit M. Collard de Martigny à supposer
que la lymphe est un produit de l’absorption
interstitielle, qu’elle résulte d’une digestion générale,
comme le chyle de la digestion intestinale.
On conçoit avec peine qu’un si singulier rapprochement
ait pu se présenter à l’esprit.
Il est cependant un point sur lequel je crois devoir
insister un peu, c’est l’absorption des gaz par
les lymphatiques, que plusieurs physiologistes ont
admise. M. Foderà, en particulier, a tenté quelques
expériences à ce sujet; il a vu l’injection du gaz
acide hydrosulfurique dans les intestins et la cavité
abdominale d’un lapin, faire périr l’animal au
bout de deux minutes ; il a introduit dans la cavité
péritonéale de plusieurs autres lapins des
anses d’intestins plus ou moins longues, liées préalablement,
et au-dedans desquelles il a poussé une
certaine quantité du même gaz, dont l ’influence
n’a pas tardé à se prononcer. « La preuve évidente,
»dit-il, que le gaz était absorbé ou avait traversé
- l’intestin, c’est qu’il avait disparu de la cavité de
»ce dernier, quoique aucune déchirure n’existât ;
»mais nous avons trouvé l’intestin encore rempli
» en grande partie par un autre gaz qui l’avait rem-
» placé (i). « Puis il ajoute en note avoir vu l’injection
de l’air atmosphérique produire les mêmes
phénomènes, sauf toutefois de petits mouvements
qui n avaient pas lieu dans ce dernier cas,
tandis qu’on les observait dans l’aûtre. Le seul
narré de ces expériences suffit pour prouver
qu’elles ont été faites trop légèrement pour qu’on
puisse rien en conclure, et surtout qu’elles ne
prouvent pas l’absorption du gaz acide hydrosulfurique,
puisque après la mort on trouve encore
dans l ’intestin un gaz sur la nature duquel, à
la vérité, l’auteur ne s’explique pas. L ’absorption
des gaz par les lymphatiques, que Mascagni avait
été tente d admettre d après quelques phénomènes
de putréfaction sur des cadavres, ne méritait pas
la longue réfutation que M.Panizza a pris la peine
d’en faire (2). Comment la supposer un seul instant
possible, quand on sait que la plus petite quantité
d’air introduite dans les veines cause une mort
prompte ?
Arrivé à l’extrémité des capillaires artériels, le
sang, qui a perdu une certaine quantité de ses matériaux
constituants, notamment de sa fibrine, s’y
(1) Recherches expérimentales sur fabsorption et l’exhalation ». 12
et i 3.
(2) Sopra il syslema linfatico dei rettili, p. 34-