luerla vélocité du mouvement de la lymphe. Tout
ce qu’on a pu savoir, c’est qu’elle n’égale point à
beaucoup près celle du sang.
M. Magendie dit qu’en incisant au cou le canal
thoracique d’un chien de moyenne taille qui a
mangé à discrétion des alimens animaux, il sort
d’abord au moins une demi-once de liquide en cinq
minutes, et que l’écoulement continuerais beaucoup
plus lentement, tant que dure la formation
du chyle. M. Collard de Martigny, après avoir vidé
le canal thoracique par la compression sur un lapin
qui jeûnait depuis vingt-quatre heures, le vit se
remplir de nouveau, une fois en sept minutes, et l’autre
en huit minutes (1). Quelque incomplètes que
soient cesnotions, elles ont cependant un côté plein
d’intérêt, si on les compare aux calculs approximatifs
que j’ai établis précédemment par rapport à la
rapidité de l’absorption en général; elles sont effectivement
un des plus forts arguments qu on puisse
alléguer en faveur de la participation des veines à
cette dernière fonction, et c’est peut-etre en cherchant
à les compléter, comme aussi en les combinant
avec les résultats des expériences que j’ai proposé
de faire sur la comparaison entre les effets
de la ligature du canal thoracique, et ceux de la
mort par famine , qu’on parviendra enfin à dissiper
toutes les incertitudes qui pèsent encore sur 1
(1) J o u r n a l d e p h y s io lo g ie , t. 8.
une des plus belles et des plus importantes questions
de la physiologie.
Les lymphatiques ne sont pas seulement des
tuyaux de conduite. Le liquide qu’ils charrient
subit de notables changements dans leur intérieur.
Mais ici encore nous retombons dans ce vague pénible
qui enveloppe toute leur histoire. Nous ignorons
en quoi consistent les changements que la lymphe
éprouve dans son trajet; tout ce qu’on sait, c’est
qu’à partir de l’intestin, sa consistance et sa coa-
gulabilité vont toujours en croissant jusqu’au
canal thoracique , que très souvent, aussi , sa
couleur tourne plus ou moins au rouge, que par
conséquent la fibrine y augmente progressivement
de quantité. Sous ce dernier rapport surtout, il y
a une importante distinction à établir entre le
chyle qui, au moment de son admission, paraît
ne peu ou point contenir celui de fibrine, quoique
M. Fohmann dise l’avoir trouvé coagulé en ouvrant
le corps d’un chat sauvage, et le chyle des autres
portions du système lymphatique abdominal, dans
lesquelles cette substance s’accroît d’une manière
sensible à mesure qu’on s’avance vers le système
veineux. Mais à quoi tiennent ces effets? Est-ce à
l’abs^ption d’une partie du contenu des lymphatiques
parles veines? on peut le conjecturer, mais
on n’en a pas la moindre certitude. Est-ce à des additions
étrangères, venant principalement du système
sanguin? On peut aussi le supposer, depuis