tes ou fait représenter. Il n’est pas même probable
quelles existent, au dire de M. Fohmann.Cet anatomiste
soutient avec assurance que les personnes
qui prétendent avoir rencontré chez l ’homme une
communication entre les veines et les vaisseaux
lymphatiques, ou n’ont pas une habileté suffisante,
ou se sont laissé tromper par les apparences, en
prenant pour des vaisseaux lymphatiques de véritables
veines.
Nous pensons, avec M. Fohmann,que des troncs
lymphatiques aussi gros et aussi nombreux que ceux
que M. Lippi prétend avoir vus s’aboucher dans
les veines, devraient être très faciles à trouver; et
s ils existaient réellement, ils n’auraient point
échappé aux regards de tant d’anatomistes distin-*
gués qui ont étudié avec soin et persévérance cette
partie du système lymphatique (1).
Après avoir relevé les erreurs de M. Lippi,
Fohmann examine si Monro (2) et Hewson(3) ont
eu raison d’admettre des orifices béants à l’origine
des vaisseaux lymphatiques. Il commence par élever
des doutes sur l’exactitude des observations de
Monro. Déjà Cuvier (4) et plusieurs autres anatomistes
avaient reconnu que Monro avait pris les
(1) Sur l état présent de nos connaissances, relativement au système
lymphatique, par le docteur V. Fohmann, professeur à TUniversité de
Liège.
(2) Anatomy and physiology of the fiches, etc.
(3) Philos, trans., 1769.
(4) Hist. natur. des poissons, t. 1.
canaux muqueux de la tête des raies pour de véritables
vaisseaux lymphatiques ouverts à l’extérieur;
et quant aux expériences de Hewson, qu’on donne
sans cessé comme démontrant les orifices des vaisseaux
lymphatiques à leur origine, M. Fohmann
fait judicieusement remarquer que le mercure
qu’on faisait couler dans l’intestin était le résultat
d’une violence exercée sur les parois des
vaisseaux, en exerçant une compression pour
chasser le métal de proche en proche. Si ces
orifices béants existaient au commencement des
vaisseaux lactés et des vaisseaux lymphatiques , le
mercure devrait couler par son propre poids dans
la cavité intestinale, ou sur tout autre point de la
surface de nos tissus 5 lorsqu’on l’introduit dans
les vaisseaux lymphatiques, et c’est ce qui n’arrive
point. Malgré les nombreuses injections faites par
M. Fohmann sur beaucoup de poissons, et plus particulièrement
sur YAnarrichas Lupus, il n’a jamais
vu un seul globule mercuriel se montrer à la surface
de l’intestin. M. Fohmann n’admet pas davantage les
orifices béants des origines des vaisseaux lymphatiques
dans les poissons que dans les autres animaux.
Il dit qu’à l’égard des terminaisons ou des origines
des vaisseaux lymphatiques sur l’intestin des poissons,
il n’existe jamais d’orifices béants. Quelques
différences que ces vaisseaux présentent d’ailleurs
dans leur trajet, on voit toujours former des
culs-de-sac. Notre auteur fait remarquer la disposé