les lymphatiques n’est pas mieux connue que celle
qui les y introduit. Ces vaisseaux n’exécutent
point de contractions visibles, comme le supposait
Blumenbach. On n’aperçoit, dit M. Muller, aucun
mouvement, ni dans les villosités intestinales d’un
lapin vivant, ni dans les lymphatiques du mésentère,
ni dans le conduit auquel ils aboutissent tous.
Bichat avait déjà fait cette remarque. MM. Tiedemann
et Gmelin ont vu le canal thoracique insensible
aux irritations mécaniques et chimiques,
que Haller et Schreger avaient cependant prétendu
exercer de 1 action sur lui ; et M. Muller n’a pas été
plus heureux en y appliquant la pile galvanique
sur une chèvre. Cependant l’impulsion qui fait
avancer la lymphe des branches vers les troncs est
si considérable qu’après la ligature du canal thoracique,
Autenrieth ( i ), Ml Carus et M. Tiedemann (2)
1 ont vue le distendre au point d’en déterminer la
lupture, et M.Tiedemann, le contenu s’élancer sous
la forme d’un jet par une ouverture qu’il y avait
pratiquée. Il se passe donc là quelque chose d’analogue
à ce qui s’opère dans les vaisseaux séreux
des plantes. La propulsion du liquide paraît être
déterminée en grande partie par la force initiale
qui agit au moment même de l’introduction. Nous
avons dit ailleurs que les phénomènes offerts par
I ouverture des animaux qui viennent de manger,
(1) Physiologie, t. 2, p. i5.
(2) Meckel, Archiv., t . 4 . £>■ 4 2 0 ’
annoncent clairement qu’un resserrement tonique
des lymphatiques n’y est point étranger non plus.
On a bien voulu y faire contribuer le jeu des organes
, et surtout des vaisseaux artériels voisins,
comme aussi l’influence du mouvement péristaltique
des intestins , qui semble ressortir, en effet,
d’une des expériences précédemment rapportées
deM. Poiseuille; mais de telles circonstances sont
trop éventuelles ou trop peu importantes pour
qu’on puisse les ériger en cause générale, bien
qu’elles ne soient peut-être pas toutes entièrement
dénuées d’action. Il serait douteux, d’après M. Tre-
viranus (1), que les espèces de coeur découverts
par MM. Muller et Panizza chez les reptiles, exécutent
des contractions qui favorisent le mouvement
de la lymphe dans cette classe d’animaux.
Cette opinion vient d’être réfutée par M. Muller,
qui a découvert une épaisse couche de fibres musculaires
dans les coeurs d’un serpent long de sept
pieds, et qui leur attribue la fonction non seulement
d agir sur la lymphe en la comprimant, mais
encore de l’attirer à la manière d’un corps de
pompe, par l’effet de la disposition des valvules
dont sont garnies leurs ouvertures de communication,
tant avec les lymphatiques qu’avec le système
veineux.
On a cherché, dans ces derniers temps , à éva-
(1) Bedroege zur Aufklacrung der Erscheinangen und Geselze der orga
nisclieti Lebcns, p. 73.