lymphatiques des altérations organiques entièrement
étrangères au système lymphatique.
J.-F. Meekel établit comme principe que les
ganglions deviennent de plus en plus nombreux, à
mesure qu’on se rapproche davantage du tronc;
qu’ils sont distincts et séparés du propre tissu des
organes; que leur nombre est en raison directe de
l’abondance du tissu cellulaire, et qu’on en remarque
aussi beaucoup autour des viscères qui
sont en rapport avec les corps venant du dehors.
Ainsi, les appareils digestif et respiratoire présentent
à la circonférence extérieure de leurs conduits
des ganglions très multipliés.
Ils sont isolés à l’extrémité des membres, et deviennent
plus ou moins nombreux à mesure qu’on
se rapproche du tronc et qu’on pénètre dans ses
cavités. Chez beaucoup de mammifères, ils sont,
dans le mésentère, confluents, groupés, et constituent
alors ce qu’on nomme le pancréas d’Aselli.
Leur couleur paraît offrir presque autant de variétés
que leur volume. Ceux des membres sont
rougeâtres; ceux que forment les vaisseaux lactés
sont blancs pendant la digestion, puis d’une teinte
rose-pâle. Aux poumons, entre les bronches et les
plèvres pulmonaires, ils paraissent gris ou noirs,
chez les adultes et les vieillards. Au foie , ils sont
plus ou moins jaunes, et vers la rate brüns. Soemmering
assure avoir trouvé, sur un nègre, les
ganglions lymphatiques d’une teinte noirâtre.
Le sexe ne semble pas avoir une influence bien
marquée sur leur degré de développement, puisque
Hewson dit qu’ils sont plus gros chez la femme^
tandis qu’au contraire Bichat les croit plus volumineux
chez l’homme.
Dépourvus de membrane propre, les ganglions
lymphatiques nous ont toujours paru n’avoir d’autre
enveloppe qu’un tissu cellulaire plus ou moins
dense, et parfois d’aspect fibreux, qui les isole
des parties environnantes, et leur permet de se
mouvoir, de se déplacer, caractère auquel on distingue
en eux l’état sain de l’état morbide. M. Lauth
dit avec raison que l’injection fait cesser cette apparence
(1), que nous attribuons bien plutôt aux
lames albuginées du tissu cellulaire qu’aux vaisseaux
lymphatiques eux-mêmes, dont plusieurs anatomistes
modernes la font dépendre. Nous admettons
bien moins encore sur les ganglions la présence de
fibres musculaires, quoique Malpighi prétende que
ces fibres existent, et nous appuyons notre refus
de l’autorité de Haller et de l’examen anatomique
des organes.
Les vaisseaux sanguins artériels et veineux sont
en grand nombre dans les ganglions lymphatiques.
Si, après avoir distendu ceux-ci avec du mercure,
(i) hoc. cit., p. 26.