tous également disposés. Laënnec (x), sous ce rapport,
les range dans l’ordre suivant: ganglions bronchiques,
médiastiniques, cervicaux, mésentériques.
Les données résultant des recherches de M. Lombard
(2) sont plus positives : sur cent ouvertures
de cadavres d’enfants tuberculeux, on a trouvé les
differents ganglions affectés dans la proportion
suivante : dans les ganglions bronchiques, quatre
vingt-sept fois; trente-une dans les mésentériques,
sept sur les cervicaux , et trois seulement
dans les inguinaux.
Des observations réitérées prouvent que la matière
tuberculeuse se depose sous forme d’infiltration
ou de masse. L infiltration est fréquente dans
les ganglions bronchiques; l’altération en masse
est principalement propre aux ganglions abdominaux.
Le ramollissement qui s opère dans la matière
tuberculeuse des ganglions la transforme ordinairement
en une espèce de pus épais et grumeleux,
assez homogène; il n’est cependant pas rare
de voir le produit du ramollissement séparé en
deux parties, dont 1 une ressemble à du caséum et
1 autre a du petit lait trouble et visqueux.
Les vaisseaux lymphatiques d’une partie frappée
de cancer et de celles qui l’avoisinent, sont
bientôt altérés , et rarement on parvient à
(1) Laënnec, Auscultation médiate, vol. 1, p. 27.
(2) Lombard, Voy. Andral, Précis d'anat, pathol., vol. 1, p. 4a5.
suivre les progrès de leur dégénérescence. Cependant
M. Andral (i) a pu isoler un canal thoracique
sur lequel cette altération avait porté son influence.
Une femme étant morte d’un cancer utérin,
on examina les organes, et l’on reconnut que le canal
thoracique était plus volumineux que dans
l’état ordinaire. De sa surface interne s’élevaientun
grand nombre de petits corps blanchâtres, irréguliers,
arrondis, ayant environ le volume d’un pois.
Ces petits corps se continuaient avec les parois du
canal ; ils présentaient une parfaite analogie avec
des tumeurs cancéreuses développées dans l’abdomen.
Sur d’autres points , les niasses cancéreuses
n’existaient pas , mais les parois étaient
épaissies ; au milieu du tissu membraneux qui
les forme, existait une matière encéphaloïde,
pulpeuse et grisâtre.
La dégénérescence cancéreuse des ganglions a
été suivie avec soin dans ses progrès. Selon Cruik-
shank(a), elle épargne les ganglions de l’abdomen
plus que ceux des autres régions du corps. Dans
une foule de cas elle est consécutive à une affection
semblable existant sur un organe voisin. Des
anatomistes ont pensé que la transmission se faisait
par les vaisseaux lymphatiques; etSoemmerring(3)
(1) Andral, Recherches pour servir à l’histoire du système lymphatique ;
Archives medic., t. VI, i 834, p. 3oa.
(2) Cruikshank, Anat. des vais, abs., trad. Petit-Radel, p. 166.
(3) De morbis vasorum absorb., p. io3.