de mercure, M. Panizza n’a jamais découvert de
communication directe. Il soutient que jusqu’à ce
jour l’anatomie n’est point parvenue à déterminer,
avec une certitude physique, de quelle manière
les systèmes sanguin et lymphatique se comportent
dans leurs parties capillaires (1).
Ce qui porte M. Panizza à croire que le passage
n’est pas le résultat d’un abouchement ou d’une
terminaison des lymphatiques dans des veines,
comme le suppose M. Fohmann, c’est qu’on
n’a jamais rien observé de semblable, pas plus
qu’on n’a vu les veines ou les lymphatiques
offrir des orifices béants. Toutes les fois qu’il a
vu l’injection paraître dans les lymphatiques, après
l’avoir poussée par le système sanguin, on apercevait
un réseau de vaisseaux capillaires sanguins,
d’une ténuité microscopique, entourant les petits
vaisseaux lymphatiques ; d’où il conclut encore
que ce passage de l’injection est un phénomène
de porosité. Cette explication paraît d’autant plus
admissible, suivant lui, que, sur beaucoup de
cadavres, où, ayant poussé l’injection dans la
veine cave ascendante, il emplissait les veinules
qui, des veines lombaires et intercostales, vont se
perdre dans le tissu cellulaire entourant la citerne
de Pecquct et le canal thoracique, la matière de
cette injection se retrouvait dans la partie pectorale
de ce canal, sur toute la surface duquel pa-
(1) Osservazioni antropo-zootomico-fisiologiche, etc.; Pavie, i 83o.
raissaient une infinité de veinules capillaires injectées
, sans qu’on pût distinguer aucun vaisseau
efférent qui s’y abouchât.
Mascagni savait avec quelle facilité on peut
prendre, surtout dans le bas-ventre, les veines des
ganglions pour des troncs lymphatiques s’abouchant
dans les veines voisines.
M. Panizza donne les caractères suivants, comme
pouvant servir à faire reconnaître, en pareil cas, que
des vaisseaux sur la nature desquels on est dans le
doute, sont réellement des veines;
10 Leur direction est tout-à-fait différente de v
celle des lymphatiques efférents ;
2° Ils sont rectilignes et non tortueux, comme
des lymphatiques ;
3° Ils sont cylindroïdes et non garnis de renflements;
4° Leurs parois ont plus d’épaisseur;
5° Ils manquent de valvules, comme l’annoncent
leur parfaite cylindricité, la facilité avec laquelle le
liquide injecté reflue vers la glande, et l’inspection
de leur intérieur;
6° On trouve du sang dans leur intérieur;
7° Leur abouchement avec les veines ne ressemble
point à celui des vaisseaux lymphatiques.
M. Panizza signale ici deux causes d’erreur :
i° Quelquefois la veinule d’un ganglion est entourée
dans son trajet de plusieurs vaisseaux lymphatiques
efférents, qui l’accompagnent jusqu’à la