pour obtenir une injection satisfaisante du système
lymphatique (1). Ce fait est donc un des mieux
avérés que la science possède; mais il peut être, et
il a été en effet, explique de plusieurs manières,
qui se réduisent à trois principales. Le passage du
mercure des lymphatiques afférents dans les veines
peut être le résultat d’une déchirure du tissu de la
glande; il peut tenir à une communication naturellement
ouverte entre les deux ordres de vaisseaux
dans l’intérieur de cet organe; enfin il peut dépendre
d’un simple phénomène de transsudation à travers
les pores qu’on est forcé d’admettre dans
toute matière quelconque et à plus forte raison
dans une substance organique, mais qui n’ont
rien de commun avec les ouvertures par lesquelles
les liquides passent dun vaisseau dans un autre,
quelque étroites qu’elles puissent être.
On ne peut douter que, dans beaucoup de cas
rapportés par les auteurs, il n’y ait eu déchirure
du tissu des glandes, soit parce qu’on a employé
une colonne de mercure trop pësante, soit parce
qu’on a comprimé les vaisseaux afin de faire che-
(1) M. Panizza rapporte que, sur le cadavre d’une femme de 47 ans, morte
d’ascite, il trouva beaucoup de chylifères sur le canal digestif, et un très
grand nombre de glandes mésentériques qui admirent l’injection. Mais ce
qui le frappa surtout, fut que les glandes parfaitement injectées donnaient
leurs veines avec plus de facilité et de promptitude que leurs efférents, à tel
point que, plus d’une fois, pour obtenir ceux-ci, il fut obligé de lier les
veines provenant des glandes. Il ajoute, d’ailleurs, que toutes ces veines
allaient;gagner des brandies de la grande mésaraïque, et qu’aucune ne se
rendait ni au tronc de la veine porte ni à la, vejjie splén ique.
miner le métal dans leur intérieur, soit enfin parce
qu’on a opéré sur des glandes malades. Mais l’accident
n’est pas toujours arrivé, et les anatomistes
modernes surtout se sont attachés à l’éviter. Il
faudrait d ailleurs supposer la rupture simultanée
des veines et des lymphatiques, circonstance qui
meme ne rendrait guere plus facile à comprendre
le passage du mercure des uns dans les autres.
L ’objection n’a donc pas autant de portée que le
supposaient Mascagni, Antomarchi et Bianchini.
Si c’était à cette cause qu’on dût attribuer l’introduction
du fluide dans le système veineux,
comment expliquer que si souvent on n’aperçoit
aucune trace d extravasation ni à la surface, ni dans
1 interieur de la glande injectée, quoique l ’injection
se trouve dans ses veines? Comment concevoir
que quelquefois, avant que l’injection des
lymphatiques de la glande soit complète, le mercure
apparaît dans son système veineux, sans nul
vestige d’extravasation ! Comment voit-on tant de
cas ou celle-ci a lieu, sans que le mercure passe
dans les veines? En admettant une rupture préalable,
elle doit avoir porté également sur des artères,
des veines et des lymphatiques. Mais alors
pourquoi le mercure pénètre-t-il si rarement dans
le système artériel de la glande? Pourquoi, en
plongeant le tube à injection dans une glande, ce
qui lacère certainement le système veineux, voitr
on le métal s’insinuer dans ses lymphatiques, et