partage en deux portions (1). Tous ses globules
s’introduisent dans les capillaires des veines (2).
Quant au liquide qui les tenait en suspension , et
dans lequel la fibrine est dissoute, avec l’albumine
et différents sels, il revient en partie par le système
veineux, en partie par le système lymphatique. Le
passage dans les veines s’explique sans peine : il y
a continuité entre ces vaisseaux et les artères, et un
(1) I l est manifeste que ce phénomène doit avoir lieu dans toutes les
parties du corps; les lymphatiques du canal intestinal ne font donc pas exception,
et, s’ils ont de plus que ceux des espaces interstitiels la faculté
de prendre des substances au-dehors, ils la partagent avec tous ceux qui
aboutissent aux surfaces. Ils doivent donc ramener aussi de la lymphe ordinaire,
et le liquide qu’on trouve dans leur intérieur, quand le canal intestinal
ne contient pas d’aliments, ne saurait être uniquement une espèce de
chyle provenant de la digestion de la salive et des mucosités de l’eslomae,
comme semble le conjecturer M. Magendie.
(2) Il y a des parties où les artères se réduisent en ramifications assez déliées
pour ne plus pouvoir admettre même une seule série de globules sanguins
: telles sont les branches de l’artère centrale de la rétine qui vont
gagner la facé postérieure et le bord de la capsule du cristallin, et qui, d’après
les mesures micrométriques de M. Treviranus, n’ont, chez l’homme, qu’un
diamètre de o,oo53 à 0,0049 millim., tandis que celui des globules du sang
est de o,oo5 à 0,006 millim. M.Werneck ( Voy. Ammon, Zeitschrift fuer
Ophthalmologie, t. 4 , cah. 1 et 2) a vu partir de ces branches un réseau
vasculaire bien plus délié encore, qui se répand sur toute la partie antérieure
delà capsule cristalline. M.Treviranus (Beitroege zur Aufhloerung der
Erscheinungen und Gesetze des organischen Lebens, p. 100) a observé un
réseau analogue dans l’épithélium qui tapisse les anneaux de la trachée-artère
du Loxia pyrrhuta. et à la face interne du feuillet externe de la cornée
transparente de l’homme. Or, il est clair que le fluide charrié par ces artères
doit revenir dans le système veineux ; mais les veines qui le ramènent ne
peuvent pas contenir non plus de globules sanguins. Il y a donc là des veines
incolores et que leur excessive ténuité ne permettrait pas qu'on distinguât
des vaisseaux lymphatiques.
très grand nombre d’entre eux conservent un diamètre
suffisant pour admettre les globules. Mais
nous n’avons rien de semblable, pour expliquer
celui dans les lymphatiques; nous sommes“ donc
réduits à de simples conjectures, à supposer, par
exemple, soit que les arteres laissent transsuder
leur contenu dans le parenchyme des organes, où
les lymphatiques le reprennent, soit que ce contenu
pénètre des unes dans les autres à travers le
tissu des parois rapprochées à de très petites distances
ou même en contact parfait. Cependant ce
dernier passage n’est pas moins réel que l’autre;
l’identité de composition du sang et de la lymphe,
aux globules près, suffit pour le démontrer. D’ailleurs
M. Muller a reconnu que quand Je sang des
grenouilles ne.se coagule pas, ce qui arrive en été,
toutes les fois que ces reptiles passent une huitaine
de jours ou plus hors de l’eau, il ne se produit
pas non plus de caillot dans leur lymphe.
JNous devons regretter sans doute que des expériences
comparatives exactes ne permettent pas
d indiquer les nuances de composition que doit
très probablement présenter le sang après avoir
subi ce partage entre deux ordres ‘divers de vaisseaux
efférents; mais il s’agit ici d’une question
qui intéresse plus particulièrement l’histoire de la
nutrition, et qui par conséquent ne se rattache pas
d une manière immédiate à notre sujet.
Nous savons bien moins encore sur la troisième
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