teurs encore. En 1825, M. Lippi a' soutenu que les
lymphatiques des organes digestifs de l’homme,
des mammifères et des oiseaux s’abouchaient par
des rameaux et des troncs plus ou moins volumineux
avec la veine porte, la veine honteuse interne,
les veines rénales, la veine cave inférieure et l’azygos,
et il a représenté ces diverses communications
par un assez grand nombre de figures (1). Mais
déjà Haller doutait de l’exactitude des observations
qui en avaient fait admettre de semblables à
sesprédécesseurs.Quant aux assertions de M. Lippi,
elles ontété combattues par MM. Fohmann, Panizza
et Rossi, qui ont démontré qu’elles reposaient sur
une erreur, et que l’anatomiste de Florence avait pris
tantôt des lymphatiques pour des veines,et tantôt des
veines pour des lymphatiques. M. Fohmann déclare
positivement n’avoir jamais vu, chez l’homme, pendant
cinq années de recherches assidues, un seul
vaisseau lymphatique se jeter dans les veines, au
dehors des glandes et à une distance notable de
l’insertion cervicale du canal thoracique. MM. Panizza
et Rossi ne sont pas moins explicites. M. Blandin
assure avoir bien des fois cherché ces communications
sur des cadavres, de concert avec M. le
professeur Cruveilhier, sans avoir pu jamais les rencontrer
(2). Lorsque M. Lippi était à Paris, nous
(1) Illustrazioni fisiologiehe, etc., det sistema-livfatico-chilifero; Flo
rence, 1825.
(2.) Notes à VAnat. génér. deBichat.
désirâmes connaître les communications des vaisseaux
lymphatiques avec les veines qu’il avait
représentées dans son ouvrage, et nous le priâmes
de nous les montrer. Nous mimes pour
cette fin des appareils à injection mercurielle et
tous les cadavres nécessaires a* sa disposition ; mais
ses recherches et ses dissections furent vaines, il
ne put jamais nous montrer une seule des communications
vasculaires qu’il avait décrites dans
son livre. On sait que les injections des vaisseaux
lymphatiques ne réussissent pas toujours.
Nous ne possédons donc jusqu’à présent aucun
fait positif à cet égard, car l’insertion totale ou
partielle du canal thoracique dans la veine azygos
appartient à une tout autre catégorie. Deux circonstances
ont pu contribuer à induire les anatomistes
en erreur : la première est le défaut de notions
suffisantes sur la structure des ganglions
lymphatiques, et de soin dans leurs observations ;
l’autre est la facilité avec laquelle le mercure
qu’on injecte passe du canal thoracique dans la
veine cave et ses branches, en traversant le coeur.
Cette dernière cause n’est pas probablement celle
qui a le moins imposé à la plupart des auteurs anciens.
Les faits nous manquent également pour admettre
une communication des lymphatiques avec
les veines de petit calibre. L’observation unique sur