dernier a des mailles beaucoup plus larges, la
formation réticulée saute de suite aux yeux. Le
diamètre des lymphatiques varie beaucoup dans
les réseaux, mais jamais ils ne sont aussi déliés
que les vaisseaux capillaires. M. Muller assure ne
pas connaître un seul vaisseau lymphatique qui ne
soit visible à l’oeil nu. Les plus fins doivent etre
ceux des branchies des poissons, découverts et si
bien figurés par M. Fohmann. Il est fort invraisemblable
qu’il y en ait de plus déliés encore > précisément
parce que les reseaux lymphatiques, tels
que nous les connaissons aujourdhui ne laissent
entre eux que de très petits intervalles.
Ailleurs, les origines des lymphatiques se présentent,
non plus sous la forme de réseaux, mais sous
celle de petites cellules plus ou moins régulières qui
tiennent toutes ensemble ; c’est ce qu’on voit au
cordon ombilical. Telle était encore la disposition
des douteux lymphatiques de la cornée , que
MM. Muller et Arnold ont observés.
Cette opinion nous paraît, ainsi que nous l’avons
déjà exprimé, encore très problématique, en ce
qui concerne surtout le placenta. Au reste il
est incertain que les cellules soient des commencements
de vaisseaux lymphatiques , parce qu’on
les rencontre de préférence dans des parties où
l’on ne trouve d’ailleurs point de vaisseaux lymphatiques
réguliers et allongés, commeau cordon ombilical.
En comparant diverses pièces injectées et faisant
lui-même quelques essais, M. Muller est arrive
à croire que beaucoup de prétendues origines cel-
luliformes de lymphatiques ne sont pas de vrais lymphatiques,
et que, même lorsqu’elles sont le plus
serrées les unes contre les autres, les origines de
ces vaisseaux forment des réseaux souvent réguliers.
Ainsi, malgré l’admiration qu’on a pour
les belles recherches de M. Fohmann, il faut douter
encore que tout ce qu’on obtient par desinjections
soit des vaissea^|lymphatiques. Dans nos conférences
, en Italie^àvec M. Panizza, il nous a dit
partager nos doutes sur ce que les parties représentées
par M. Fohmann comme des vaisseaux
lymphatiques soient toujours réellement des organes
de cette nature. M. Muller confesse être
dans la même incertitude. Il a injecté le cordon
d’après les préceptes donnés par M. Fohmann :
l’injection ( avec une seringue d’acier) a réussi par
places, même sur le cordon d’un foetus de six
mois; elle a produit des cellules pleines de mercure,
d’un quart à un dixième de millimètre. Ces
cellules ne sont à coup sûr pas artificiellement
produites; la plupart ont à peu près la même
grandeur, et le mercure passe de l’une dans l’autre,
sans extravasation. La plus grande partie du tissu
du cordon qui entoure les vaisseaux sanguins en
est formée ; ce n’est qu’à l’insertion ombilicale
qu’il s’est rempli plusieurs petits canaux courts et
parallèles. Mais ces cellules sont-elles des cellules